GARD Au cœur du procès de "l’aide scieur"
L’aide scieur est un récit en immersion dans le procès de Valentin Marcon, auteur d’un double meurtre dans une scierie des Plantiers, par le Nîmois Bernard Déliane.
Valentin Marcone, 32 ans, a comparu l’année dernière devant la cour d’assises du Gard pour un double assassinat. Un procès médiatique pour un fait divers qui a tenu en haleine la France entière pendant près de quatre jours en mai 2021.
Vous vous en souvenez ? Les Gardois sont marqués par cette affaire et les Cévenols encore plus. Bernard Déliane habite à Nîmes, connaît la région et profite de sa retraite pour écrire. Après un premier ouvrage signant son passif proche de l’ETA, le voici avec un sujet bien plus local et détaché de lui. Enfin… Infirmier psychiatrique puis responsable de services, il a travaillé trente-cinq ans en psychiatrie. Autant dire que son expertise sur le procès de Valentin Marcone est plus qu’intéressante.
Ayant assisté à la totalité du procès, il a tenu à écrire un livre. Bernard Déliane est aussi rédacteur en chef du magazine culturel OH!lala, il sait vous embarquer dans des paragraphes qu’il fait vivre en douceur. Pourtant, et en ce matin du 11 mai 2021, rien n’a été doux au cœur de la petite scierie des Plantiers, un village des Cévennes.
C’est Jacques Olivier Durand qui rappelle la scène, au dos du livre L’aide scieur que vous trouverez chez Nombre7.
11 mai 2021, « Le double meurtre des Plantiers », abondamment relayé par la presse nationale, a un profond retentissement non seulement parmi la population cévenole et gardoise mais dans toute la France. Deux ans et huit mois plus tard, le procès de Valentin Marcone se tient au tribunal de Nîmes. Bernard Déliane y assiste dans sa totalité. Le récit qu'il nous livre n'est pas un compte rendu d'audience journalistique qui prétendrait à l'objectivité et à l'exhaustivité, mais une immersion subjective, soucieuse de précision, très largement éclairé par son parcours professionnel dans l'univers de la psychiatrie.
C'est là l'une des originalités de son ouvrage qui tente de comprendre en profondeur ce qui a pu conduire Valentin Marcone au passage à l'acte. Comment ce jeune homme calme et posé a-t-il basculé dans une imprévisible brutalité ? Dans une écriture concise et précise, il nous aide à comprendre ce qui a pu conduire « l'aide scieur des Plantiers jusqu'au pétage de plomb » ? Comment analyse-t-on un délire ? Comment explore-t-on l'univers complexe de la paranoïa ?
Un verdict ne dévoile qu'une part de vérité. La lecture avertie et personnelle que livre Bernard Déliane nous apporte de nouvelles clefs pour mieux l'approcher. Mais l’auteur du livre nous laisse lui aussi quelques notes pour mieux comprendre sa démarche de détailler un tel procès.
« Le texte qui suit n'est pas un travail d'enquête sur une affaire judiciaire. C'est le récit en immersion dans un procès aux assises exposé dans sa subjectivité. J'ai suivi l'audience publique dans son intégralité, à l'exception de la délibération légalement secrète. »
Toutes les personnes et les situations citées dans ce texte existent ou ont existé. Tout est lié à ce qui a fait l'actualité de ce récit. Le procès était ouvert au public. « Nous ne sommes pas dans la fiction. Mais cette narration, comme toutes les histoires écrites, l'est par une personne unique et est le fruit avant tout de son interprétation. J'ai relu mes notes d'audience, reconstitué des souvenirs, reconnu leur caractère parfois approximatif, recherché des articles de presse, des photos et des reportages télévisés, repris des annotations et écrit des commentaires issus de mes lectures - un petit pas de côté -, afin de rendre compte de cette affaire, avec une certaine cohérence j'espère, de la manière la plus subjective possible. J'y relate la façon dont j'ai vécu de l'intérieur, mais avec mon extériorité, une audience conduisant au jugement d'une affaire grandement médiatisée. »
Vous vous demanderez, peut-être, comment en est-il arrivé là ? Il pourrait parler de hasard ou, au contraire, que tout était écrit d'avance et qu’il n’était pas là pour rien. « Je vous laisse à vos interrogations. Sachez seulement que mes propres pas m'ont amené là et que ce n'est pas la conséquence d'un alignement des planètes. J'ai toujours aimé la marche solitaire. Il y a de nombreux siècles, déjà, certains penseurs taoïstes définissaient la promenade idéale comme celle où l'on ne sait pas où l'on va. Cette façon d'envisager la marche a guidé l'écriture de ce livre. »
L’auteur, Bernard Déliane, sera en dédicace le 24 janvier à Gard Ô Vin, un an et un jour après le début du procès, au même moment que l’ouverture du festival de la Biographie.
L’aide Scieur aux éditions Nombre7. Dos carré collé au format 148 x 210cm avec 122 pages. Paru en novembre 2024.