Publié il y a 3 h - Mise à jour le 19.01.2025 - Propos recueillis par Corentin Corger - 4 min  - vu 1943 fois

L'INTERVIEW Jérôme Arpinon : "Rani Assaf a été mal entouré"

jérôme arpinon nîmes olympique

Jérôme Arpinon est de retour à Nîmes 

- Photo Corentin Corger

Après une expérience d'un an à Virton, en D3 belge, l'ancien coach des Crocos Jérôme Arpinon est de retour dans sa ville natale. Il revient sur son départ et donne son avis sur la situation au Nîmes Olympique. 

Objectif Gard : Après un an en Belgique, vous êtes de retour à Nîmes. Pourquoi ? 

Jérôme Arpinon : À Virton, l'aventure était extraordinaire. J'ai choisi ce projet-là parce que c'était N’Golo Kanté. Je ne me voyais pas atterrir dans un club français dernier où en cas d'échecs, c'était préjudiciable pour moi. Je suis arrivé dans un club très mal en point et j'ai réussi à les sauver. Sur la deuxième partie de saison, on fait un parcours de champion. On se sauve haut la main. Et puis, une nouvelle saison commence, le club a des ambitions pour monter. J'ai été sollicité cet été par des clubs de Ligue 2 dont Ajaccio. Mais j'ai décidé de rester pour le projet. Le recrutement a mis un peu de temps. Et au fur et à mesure, je me suis dit que mon avenir était peut-être ailleurs. Les moyens mis en place ne correspondaient pas à mes attentes. Et puis, je me suis retrouvé seul là-haut, c'était un peu difficile pour moi. En tout cas, les résultats suivaient. Je suis parti, le club était quatrième. Ma mission est accomplie. 

L'envie de revenir en France était vraiment trop forte...

J'ai remarqué que j'avais été sollicité plusieurs fois pour retrouver un projet similaire, voire mieux en France, plus proche des miens. J'ai discuté avec Versailles, Rouen, Valenciennes. Et ça ne s'est pas fait, car j'étais sous contrat. Pour retrouver un autre projet, il faut être libre. Pour mon avenir personnel, je pense qu'à un moment donné de pouvoir souffler un mois ou deux et repartir dans un nouveau projet, c'est bien. 

"Des personnes ont mis en péril tout ce que l'on avait construit"

Justement, êtes-vous sur le point de retrouver un club ? 

Pour le moment, rien est officiel. Très récemment, j'ai eu des échanges avec trois ou quatre clubs. Je veux remonter tout de suite en selle. Ça m'a fait du bien de m'expatrier, de travailler avec de nouvelles personnes et de me remettre en question. 

Jérôme Arpinon à côté de Rani Assaf • Photo Anthony Maurin

Vous étiez aux Antonins pour le match contre Nancy. Que ressentez-vous de voir Nîmes végéter en National ? 

Quand j'ai laissé Nîmes, le club était en Ligue 1. Aux Antonins, je ne m'y reconnais pas, car ce n'est pas le stade que j'ai connu et où j'ai vibré. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de supporters, qui ont connu le club durant la bonne époque, qui vibrent en allant aux Antonins. C'est difficile parce que c'est un club qui n'a pas de moyens. Déjà que nous, on n'en avait pas beaucoup. Quand tu pars à la guerre avec un pistolet à eau, tu ne vas pas faire beaucoup de mal. Les gens disent : il faut que Rani Assaf s'en aille. Je ne veux pas lui cracher dessus, car il m'a fait manger pendant des années. Je n'ai pas tendance à retourner ma veste. Quand le club a le mieux marché, c'était avec le trio Boissier-Blaquart-Arpinon. Le début de cette cassure intervient quand Laurent a été mis de côté, puis Bernard, je me suis retrouvé isolé. Des personnes qui sont arrivées ont mis en péril tout ce que l'on avait construit pendant quelques années et Rani aurait dû écouter un peu plus Laurent et Bernard sur certaines situations. À un moment donné, il faut des gens du terroir qui connaissent la conjoncture et l'identité du club. 

"Ne te dispute jamais avec ton club de cœur"

En tant que coach et Nîmois, que pensez-vous du choix d'Adil Hermach ? 

Mettre un Nîmois, c'est très bien pour garder une certaine identité, mais il n'est pas assez aidé. Il aurait fallu l'épauler avec des personnes d'expérience. Travailler aux côtés de Blaquart m'a beaucoup aidé, il m'a énormément laissé faire. Si je donne le PSG à Hermach avec du matériel, il fera pareil ou plus que Luis Enrique. Si les salaires sont assez faibles, comment tu veux attirer de la qualité. Quels moyens ont-ils pour travailler et recruter ? Comment se passent les déplacements ? Je sais notamment qu'il n'y a plus qu'un kiné pour le club. 

Comprenez-vous que les supporters aient déserté le stade ?

Il faut aider Nîmes Olympique et faire en sorte que le club ne descende pas en N2. Je comprends ceux qui ont un problème avec Rani. Depuis notre départ, il a été mal entouré. Si Rani est essoufflé, qu'il vende pour créer une nouvelle dynamique avec quelqu'un qui mette plus d'argent. Je sais que Rani a serré le budget. Il faut soutenir l'équipe et le coach. Je me souviens de ma période, la critique est facile. Certaines personnes veulent que tu réussisses, mais moins qu'eux, il y a cette petite jalousie. Soyez contents qu'il y ait un Nîmois qui réussisse avec cette équipe. Aidez-le, soutenez-le ! Je suis passé là avant, je sais ce que c'est.

Imaginez-vous un jour entraîner de nouveau au Nîmes Olympique ? 

Un entraîneur m'a dit une fois : ne te dispute jamais avec ton club de cœur. Regarde Jean-Louis Gasset qui est revenu à Montpellier. On n'est que de passage dans les clubs, peut-être dans 10 ans ou 20 ans, je serai à Nîmes ou jamais. Avec Nîmes Olympique, j'ai été très haut, j'ai marqué l'histoire du club. J'ai gagné à Montpellier, ce qui n'avait pas été fait depuis 40 ans et à Marseille où Nîmes ne s'était pas imposé depuis 1979. Et j'ai le plus gros score en Ligue 1 aux Costières contre Brest (4-0). Je suis assez fier de ça, on a marqué les esprits. Je ne sais pas si on regagnera un jour à Montpellier. 

Propos recueillis par Corentin Corger

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