ALÈS Il brûle une caméra de surveillance : 6 mois de prison avec sursis
Jugé en comparution immédiate ce jeudi 12 septembre, Halim, 18 ans depuis peu, a répété plusieurs fois qu'il était sous "le coup de l'excitation" après la victoire de l'équipe d'Algérie lors des 1/8e de finale de la Coupe d'Afrique des Nations.
Il y a deux manières d'apprécier l'audience qui s'est tenue à Alès ce jeudi après-midi. La première, la plus innocente, la plus naïve, est celle livrée par le prévenu, un certain Halim. Il explique qu'après la victoire de l'équipe de football algérienne - son pays de naissance - il aurait été pris d'un "coup de folie". Un coup qui a tout de même duré plusieurs minutes puisqu'il est passé chez lui pour récupérer un flacon d'essence.
Et puis, il y a une seconde hypothèse, que semble préférer le parquet, celle bien plus réfléchie, celle de la préméditation. Comme le rappelle la présidente de l'audience, Amandine Abegg, la caméra de surveillance incendiée était placée sur le quai de Grabieux, un secteur bien connu à Alès pour le trafic de stupéfiants. Et Halim, au casier judiciaire vierge, aurait pu être envoyé au charbon par d'autres pour supprimer la caméra gênante. Mais le prévenu balaie l'hypothèse et persévère dans sa version de l'euphorie liée à la victoire des Fennecs (le surnom de l'équipe algérienne, Ndlr).
Quoi qu'il en soit, et comme le rappelle la représentante du ministère public, Halim "commence assez mal sa vie de majeur". Elle requiert 6 mois de prison et une interdiction de porter une arme pendant 3 ans. Pour secourir le jeune homme, c'est l'expérimenté François Gilles qui se charge de rappeler le contexte des faits (soulignons que l'avocat est également premier adjoint à la mairie d'Alès, la victime du dossier, Ndlr) : "Ce qui compte, c'est de voir le caractère émotionnel dans lequel les faits ont été commis. On est dans un cadre festif, on rigole avec des copains et il commet cette bêtise. C'est un délinquant totalement primaire". Il ne le sera plus puisque le tribunal condamne Halim à 6 mois de prison avec sursis et 140 heures de travail d'intérêt général. Il ne pourra pas non plus détenir d'arme pendant un an.
Tony Duret