FAIT DU SOIR Les grands procès de 2023 dans le Gard
Ils ont tiré sur des agents de l'administration pénitentiaire pour permettre au chef des pirates de la route de s’évader... Deux médecins sont suspectés de viols sur des patientes... Un père de famille est poursuivi pour avoir attaché et jeté sa fillette dans le Rhône… Voici le calendrier judiciaire de 2023.
Un commando pour libérer le chef des pirates de la route
Il se déroulera dans les Bouches-du-Rhône, mais ce procès d’assises concerne trois accusés nîmois. C’est une affaire qui a fait le tour de France… Ce 28 janvier 2019, une voiture du service pénitentiaire arrive devant les grilles du palais de justice de Tarascon. L'équipage véhicule un homme, un certain Lofty Boussouak, un Nîmois concerné (avec d’autres individus) dans une série de braquages sur les autoroutes du Sud de la France. Déjà condamné à deux reprises pour ces actes délictueux aux préjudices de vacanciers immatriculés à l’étranger, Boussouak, qui purge sa peine à Béziers, arrive entre trois agents pénitentiaires pour être entendu par un juge tarasconnais.
Alors que la voiture des fonctionnaires stationne devant le tribunal, un commando armé libère Boussouak en ouvrant le feu. Une balle traverse l’habitacle mais, par chance, ne fait aucune victime. Au total une dizaine de tirs, dont neuf au fusil d’assaut. Si les agents ne sont pas blessés, il s’agit d’un miracle. Une enquête emmène immédiatement vers le Gard les limiers de la police judiciaire de Marseille. Des petits voyous du quartier du Mas-de-Mingue sont rapidement identifiés. Les pirates de la route ont libéré leur copain.
Mais ils sont introuvables, partis en cavale depuis cette fin janvier 2019. Quelques mois plus tard, le fugitif et ses deux aides sont repris et interpellés dans un gîte discret de Concoules, dans les Cévennes, où ils se terraient. Boussouak a donc rendez-vous devant la cour d’assises en compagnie de deux cousins, également Nîmois, qui sont soupçonnés d’avoir fait partie de ce gang. Ils sont jugés pour tentative de meurtre et complicité de tentative de meurtre, mais aussi pour évasion avec arme et en bande organisée, association de malfaiteurs. Le trio sera jugé pendant une semaine du 16 au 20 janvier prochain.
A-t-il jeté sa compagne sur les rails ?
Une femme découverte déchiquetée par une locomotive après le passage d’un train sur la commune de Manduel. Tout ressemble au suicide, sauf que la victime entretenait une relation toxique et violente avec son ex-compagnon. Et justement ce dernier est la dernière personne à avoir vu vivante Valérie. Un homme qui devient rapidement un suspect, avant d’être mis en examen pour meurtre. L’accusé présente un profil inquiétant : il a déjà été condamné pour… avoir tué une ancienne compagne. Il comparaîtra du 6 au 9 février devant les jurés gardois.
Une fillette jetée et tuée par son père dans le Rhône
Un procès enveloppé d’émotions est prévu du lundi 27 au mercredi 29 mars. L’accusé est un père de famille qui est mis en examen pour le meurtre de sa fillette. Un fait-divers qui a bouleversé le Gard, avec une fillette de 11 ans qui a été retrouvée attachée et noyée dans le Rhône. Son corps lesté a été repêché dans le fleuve versant Vaucluse et, de fait, c’est donc la cour d’assises d’Avignon qui jugera en première instance cet homme, lui aussi interpellé près d’Avignon. Pour rappel, d’intenses recherches avaient été entreprises dans le sud de la France pour essayer de retrouver l’enfant. Une fillette dont la maman gardoise avait la charge et la responsabilité et qui avait été récupérée pour une journée par son père.
L'éternel retour de l'ex-roi des poubelles
Richard Pérez est soupçonné d’être le commanditaire de la tentative d’assassinat de celui qui était considéré à l’époque comme le "parrain" de Nîmes. À l’époque… car la tentative d’exécution, qui s'était déroulée à proximité du chemin du Golf à Vacquerolles, dans la capitale gardoise, date de février 2013. Ce soir-là, près du golf, des individus attendent une vieille connaissance de la police considérée comme le "parrain de la ville". Les forces de l’ordre interviennent. L’homme attendu et ciblé est sain et sauf. Il ne s’apercevra de rien, mais à quelques minutes près il était dans le viseur d’hommes armés.
Par contre, des coups de feu retentissent et un individu n’hésite pas à tirer en direction des forces de l’ordre pour couvrir sa fuite et traverser le golf. L’audience attendue devait se dérouler ce début d’année 2023, mais elle a été reportée car un avocat est indisponible. Elle concerne plusieurs hommes dont Richard Pérez, l’ex-roi des poubelles à Nîmes, depuis incarcéré pour une autre affaire de trafic de déchets. Une nouvelle date de procès concernant la tentative assassinat du "parrain" de Nîmes est à l’étude, mais toujours pas programmée. Il pourrait se tenir au dernier trimestre 2023.
Deux médecins renvoyés pour viols
La cour d’assises de Nîmes va juger en appel un dossier criminel du Vaucluse. Condamné à 8 ans de prison en première instance à Avignon en juin 2022, un médecin acupuncteur a décidé d’être rejugé pour viol sur une de ses patientes. Lui affirme qu’il a agi dans le cadre d’un protocole médical dont il est le précurseur. La bâtonnier Gontard a qualifié ce médecin de « gourou », d’autres de « charlatan », tandis que des médecins ont estimé sa pratique illégale et non-réglementaire. La cour d’assises du Gard devra dire si elle confirme ou non la culpabilité et la peine. Un procès prévu du 16 au 17 février.
À noter encore que la cour d’assises du Gard doit juger cette année un médecin gardois pour des dossiers de viols sur des patientes. Un dossier pénal qui n’est pas encore fixé mais qui doit se tenir en 2023. Le praticien spécialiste concerné n’est pas gynécologue. Il est accusé de viols sur trois patientes dans son cabinet médical de Nîmes entre 2003 et 2010. Le mis en examen, qui n’a jamais fait un jour de prison, est aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années. Mis en examen, il conteste les faits depuis le début, estimant qu’il s’agit de gestes médicaux. Il avait contesté la procédure mais la cour de cassation lui a donné tort. Le travail mené par le juge d’instruction Olivier Sabin a été validé et le procès criminel peut se tenir.