Le 23 mars 2025, un chauffeur routier espagnol récupère une remorque à Valence, en Espagne, avant de prendre la route direction Avignon où il doit récupérer 400 kg d’oranges pour les ramener en Espagne. Son client s’appelle Joachim, et pour cet aller-retour, il lui promet 2 000 € en liquide. Le 24 mars, sur l'autoroute A9 à hauteur de l’aire de repos de Marguerittes, le service des douanes effectue des contrôles. Le chauffeur de 64 ans se fait contrôler, et les chiens renifleurs encerclent son poids-lourd. L’Espagnol tente de partir, mais il se fait arrêter. Quand les douaniers ouvrent le camion, la découverte est surprenante…

Cinq valises contenant 191,7 kg de cannabis sont retrouvées. Le coût total de cette marchandise est estimé à 1,917 million d’euros par la douane. Le sexagénaire affirme qu’il n’était pas au courant. “Je suis allé récupérer la remorque et je pensais qu’elle était vide. J’aurais dû vérifier ce qu’il y avait dedans”, assure-t-il. Pourtant, à chaque péage, le chauffeur envoyait un message à Joachim en lui disant que tout allait bien, et lui signalait sa position exacte. Selon ses déclarations, il aurait fait un ou deux autres trajets pour ce Joachim, mais nie formellement être au courant de cette supercherie. 

Ce vendredi 28 mars, l’homme de 64 ans comparaît devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour transport, importation et détention non autorisé de stupéfiant et trafic. “Je ne comprends pas comment j’ai pu me retrouver ici. Je ne suis à l'initiative de rien. Le ciel me tombe sur la tête”, assure le prévenu, voix tremblante. De son côté, la représentante des douanes reste sceptique : “Monsieur est transporteur international et ne vérifie pas sa remorque avant de prendre la route ? Puis, ce chauffeur-livreur a vendu un camion à un homme qui s’est fait poursuivre en justice pour une affaire de drogue similaire. Il y a quand même beaucoup de coïncidence dans ce dossier. Nous demandons une amende douanière d’une valeur de 383 000 €.”

La procureure de la République donne ses réquisitions : “Dès que ces valises sont retrouvées, monsieur va dire qu’elles ne contiennent rien du tout. Lors de ces déclarations, il change plusieurs fois de version. Je demande cinq ans de prison ferme, un mandat de dépôt, l’interdiction du territoire français pendant cinq ans et la confiscation de l’ensemble routier. Il devra également rembourser l’amende douanière de 383 000 €.” Maître Saiz-Meleiro plaide pour la défense : “Monsieur ne connaît même pas l’origine de ces produits. Sa bonne foi devrait être retenue, il fait ce métier depuis 40 ans et ses casiers judiciaires français et espagnol sont vierges. Je demande une peine aménageable.”

Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné l’Espagnol à deux ans de sursis simple, l’interdiction de paraître en France pendant deux ans, la confiscation du camion et de sa remorque et une amende douanière de 383 000 €.