Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 13.01.2025 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 956 fois

JUSTICE Fête du rugby ou bizutage humiliant ?

Deux amateurs de rugby étaient renvoyés la semaine dernière au tribunal correctionnel de Nîmes pour un bizutage qui a dérivé selon le plaignant...  

Il arrive à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes en pleurs. il ne parvient pas selon lui à surmonter ce qu'il a subi, c'est à dire la découverte d'une photo prise à son insu. Sur le cliché "polémique", il est endormi, ivre, avec les parties intimes de deux copains de virée près de sa tête. C'est la diffusion de ce cliché sur un groupe d'une cinquantaine de personnes sur les réseaux sociaux qui va être à l'origine de la plainte et de l'enquête. 

"J'étais nouveau, je viens d'un autre pays et je ne connaissais pas la ville de Nîmes. Je cherchais un club de rugby car je jouais jeune. Je voulais m'intégrer et je trouvais les gars avec qui je suis parti faire la fête très sympas", déclare, des trémolos dans la voix, celui qui affirme avoir été humilié par les clichés. 

"Mais monsieur vous connaissez le rugby et ce qui se passe autour avec des fêtes", demande le président Jérôme Reynes au plaignant. " Je voulais juste m'intégrer, j'ai voulu faire comme la meute", reprend celui qui prétend être victime des agissements de ses compagnons de fête.  

" Vous vous rendez compte quand même que toute une équipe de rugby a été entendue pour deux photos montrant un sexe", tonne Maître Sylvie Josserand qui détaille et détruit avec sa consoeur Maître Magali Fiol, toute la procédure lancée contre deux amateurs de rygby renvoyés en correctionnelle. Une procédure ouverte au départ pour "des actes de tortures et de barbarie" car il y avait "deux petites traces de brûlure sur le bras" dénoncent les avocats des deux prévenus. " Une affaire qui se termine en correctionnelle parce qu'il faut bien s'accrocher à quelque chose, c'est-à-dire à un bizutage qui n'existe pas. Il s'agit tout simplement d'une fête entre rygbymen et tout le monde sait comment se déroule une fête dans ce sport", complètent en choeur les avocats des deux mis en cause.

Car c'est la troisième mi-temps qui était jugée la semaine dernière avec en toile de fond une beuverie gargantuesque. Un petit déjeuner qui débute à 5h du matin avec de l'alcool fort et un week-end à Perpignan qui s'annonce "grandiose" pour le groupe gardois. Dans la virée, prend place ce nouveau venu qui essaie de s'intégrer en indiquant qu'il est international tunisien. Mais "l'international" va rapidement sombrer et ne pas tenir la distance de l'alcool avec les Gardois. Vers midi, le nouveau venu est très alcolisé et dort. Des photos vont être prises à ce moment-là montrant un sexe avec le visage du nouveau venu proche. Des photos qui seront ensuite diffusées sur un groupe Internet. Ces photos vont être le départ de la procédure avec la plainte de celui qui s'estime victime. 

Une procédure qui va se clôturer par deux relaxes pour les deux mis en cause qui expliquent à la barre avoir eu une attitude potache et des jeux puérils comme "celui qui pisse le plus loin". Les deux prévenus, inconnus de la Justice et insérés professionnellement, indiquent ne jamais avoir voulu abaisser ou avilir leur nouveau compagnon de fête. Ils ont finalement été relaxés au bout de plusieurs mois d'enquête et de deux heures de procès pénal. 

Boris De la Cruz

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