NÎMES Après 22 condamnations, il obtient la relaxe pour le vol de 300 parures de lingerie
Jugé plus de trois ans après les faits, Saïd a obtenu la relaxe pour le vol de 300 parures de lingerie commis dans un commerce nîmois de sous-vêtements de grandes marques.
Ce mardi 23 février, devant le tribunal correctionnel de Nîmes, l’affaire semblait mal engagée pour Saïd. D’abord parce que son casier ne joue pas en sa faveur : 22 condamnations. « Soit 32 ans de vols », calcule le président Jean-Pierre Bandiera. Ensuite parce que le commerce de lingerie nîmois qui a été cambriolé se trouvait tout près du lieu où traînait Saïd au moment des faits. « J’étais alcoolisé à cette époque là. Je n’ai aucune idée si j’ai fait ce truc là », se défend-il à la barre.
Enfin parce que l’ADN du quinquagénaire a été retrouvé sur la porte du commerce visité… « J’imagine que vous n’achetiez pas tous les matins des parures de lingerie féminine ?», taquine le juge. Saïd, qui ne se souvient plus de rien, répond que non avec la même conviction qu’il ne pourrait pas davantage certifier qu’il a vu des arènes à Nîmes.
Pour le procureur, Stéphane Bertrand, il n’y a pas de doute : « On retrouve une trace de sang et, comme par hasard, cet ADN nous ramène à l’identité d’un homme dont la principale activité est de commettre des vols. Ça me suffit », dit-il avant de requérir 6 mois de prison. À l’inverse du représentant du ministère public, l’avocat marseillais de Saïd, maître Chehid Selmi, ne se contente pas d’un ADN. « Je ne suis pas satisfait par cette procédure. Oui, on retrouve son ADN sur la poignée extérieure du commerce. Mais un ADN ne peut pas être daté », argumente-t-il, reprochant au passage une enquête menée avec trop de légèreté. « On n’a même pas vérifié la téléphonie. Ça prenait deux secondes », conclut-il en plaidant la relaxe. Il l’obtient quelques instants plus tard au bénéfice du doute.
Tony Duret