L'ANNÉE VUE PAR... Le secrétaire général de l'union locale CGT d'Arles, Nicolas Bourcy
Comme chaque année, Objectif Gard demande aux personnalités du territoire de faire le bilan de l'année écoulée puis de se projeter sur la nouvelle. Aujourd'hui, c'est au tour de Nicolas Bourcy, le secrétaire général de l'union locale CGT d'Arles.
Quel a été votre meilleur souvenir en 2024 ?
En cette année morose, l'élection en juin de Claudia Sheinbaum, première femme présidente de l'histoire du Mexique, a été une vraie bouffée d'oxygène. Dans ce pays où 10 femmes sont assassinées chaque jour, où 70% des mexicaines de plus de 15 ans ont fait l'expérience de la violence au moins une fois dans leur vie, l'élection d'une femme qui se bat, progressiste, scientifique, qui a proposé de "semer la vie" en consacrant 1% des dépenses d'armement à la reforestation, et qui vient de nationaliser une compagnie pétrolière, constitue un symbole d'espoir dans la lutte pour le progrès social, environnemental, et pour les droits des femmes.
Votre pire souvenir ?
L'annonce cet automne de milliers de licenciements en France, dans l'industrie, mais aussi la grande distribution. Ce sont autant de familles menacées, et alors que les dividendes distribuées aux actionnaires explosent chaque année leurs records, de l'autre côté de l'échelle sociale, depuis plus de 20 ans, la pauvreté en France continue sa progression, avec aujourd'hui plus de 5 millions de français vivant sous le seuil de pauvreté, y compris en ayant un travail. Ça ne peut plus durer.
Quelle a été selon vous la personnalité de l’année ?
Gisèle Pelicot et son grand courage dans son combat contre les violences sexuelles faites aux femmes, pour que la honte change de camp. Ça me fait penser qu'à ces violences inadmissibles s'en rajoute une autre, imposée par le patronat aux femmes salariées : la violence économique, avec un écart de salaire de 23 % entre les femmes et leurs homologues masculins.
Quelle sera celle de 2025 ?
Difficile d'être devin sur un individu, alors je parlerai plutôt d'une organisation que je connais : la CGT. Les salarié.e.s sont de plus en plus nombreux.ses à la rejoindre, je le constate sur Arles. Et les récents résultats des élections dans les très petites entreprises la placent en progression et largement en tête. L'union fait la force, et j'invite les salarié.e.s, les privé.e.s d'emploi, les retraité.e.s aussi, à se saisir de cet outil de revendication, de lutte et de transformation sociale, qu'est la CGT. Et d'en faire la personnalité de l'année 2025 !
Que sera d’après vous l’événement de l’année 2025 ?
À l'échelon mondial, la lutte pour la Paix, en revendiquant le progrès social, avec de l'argent pour les salaires, pas pour la guerre ! À l'échelon Arlésien, outre le soutien à tous les salarié.e.s en lutte, du Museon Arlaten, de Transdev, ou d'autres entreprises, ce sera bien sûr la lutte pour conserver nos locaux historiques, que l'union locale CGT occupe depuis 124 ans, et desquels la nouvelle municipalité macroniste essaye de nous chasser. Toute la CGT continuera ce combat, unie et déterminée.