Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.08.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 1726 fois

FOURQUES Cent ans après le drame des arènes, une plaque commémorative dévoilée

La plaque commémoratice du drame des arènes de Fourques a été dévoilée le mardi 15 août en présence d'Eugénie Clarey, sacrée le 7 mai dernier petite Maïo.

- Jean-Michel Azéma

Mardi dernier, le 15 août 2023, dernier jour de la fête votive de Fourques, avait lieu la cérémonie d'inauguration de la plaque commémorative du dramatique accident survenu dans les arènes, cent ans en arrière.

Le 15 août 1923 ouvre un chapitre funeste de l'histoire du village de Fourques. Un accident mortel se produit dans les arènes, non pas en piste, mais dans les gradins. "À l'époque, ces arènes étaient en bois, formant une série d'étagères. Il n'y avait pas de clôtures, pas de barricades, mais des barres basses pour ne pas que le taureau puisse atteindre les spectateurs. C'étaient des arènes provisoires, à cette époque-là, beaucoup de villages ne connaissaient que ça", indique Jean-Paul Rabanit, médecin retraité, conseiller municipal à Fourques. L'équipement qui avait servi lors des fêtes de quartiers de la ville d’Arles durant vingt ans, venait d'ailleurs d'être racheté par la municipalité fourquésienne.

Sept morts et une soixantaine de blessés

Ce 15 août 1923, le village célébre la fête de la Saint-Roch. Dans ces fameuses arènes donc, se joue une course camarguaise avec les taureaux du manadier Barbier de Crau. De nombreuses personnes ont pris place dans les gradins, tout autant se trouvent en-dessous car sans clôture, les curieux ont tout le loisir d'admirer le spectacle. Arrive le troisième taureau, plus violent et agressif que ses prédécesseurs. "Vers les quatre heures quarante, des afeciounas présents dans la contre-piste se suspendirent aux bois de la tribune dans le but d’éviter le cornupète, tandis que le public pour mieux voir se releva sur les gradins", rapportait Jean-Paul Rabanit dans un texte rédigé en septembre 1999 inscrit au Bulletin des amis du vieil Arles. S'ensuit un mouvement d’oscillation, puis le drame, la tribune s'effondre tel un château de cartes.

Sept personnes ont perdu la vie suite à cet accident, dont deux tuées sur le coup, les époux Barrai, fermiers au Mas de l'Aube. Deux demoiselles âgées de 16 ans, l'une de Fontvielle, l'autre d'Arles, M. Feuilles, Adélaïde Claudia Salin veuve Auziol ainsi qu'Antoinette Benet, épouse Pécheral, succomberont à leurs blessures. Plus de deux heures durant, plusieurs dizaines de blessés sont sortis des décombres et pris en charge par les secours, certains transportés à l'hôpital d'Arles. Quant au bióu en piste à ce moment-là, celui-là s'est fait la belle. "Il a traversé le village en semant la terreur, mais n'a blessé personne. Puis il a traversé le Rhône à la nage. Arrivé de l'autre côté, il a renversé le gardian et son cheval qui l'attendaient et a poursuivi sa course. Ce n'est que quinze jours plus tard, qu'il est réapparu, après avoir retrouvé tout seul le chemin de sa manade, à Saint-Martin-de-Crau !"  

"Le recours à l'emprunt est inévitable"

Après l'enquête sur les causes de ce tragique accident, vient le procès dont le jugement est rendu le 7 mai 1927. La commune est condamnée à verser aux familles des victimes décédées "des indemnités pour un montant de 85 000 francs", les blessés seront eux aussi indemnisés. "La recette des comptes administratifs de la commune, pour l'année 1923, est de 77 105 francs : le recours à l'emprunt est inévitable. Ce sera chose faite le 14 mai 1927 pour un montant de 100 000 francs", peut-on lire dans les écrits de Jean-Paul Rabanit. Et le même d'ajouter : "Aucun projet n'a pu être mené, il n'y a pas eu de tout-à-l'égout jusque dans les années 50. L'emprunt a été remboursé en 1953."

La plaque commémorative de cette catastrophe a été dévoilée sur les arènes de Fourques le mardi 15 août 2023, dernier jour de sa fête votive (*). "Cent ans après, il n'y a plus de rescapés. Maintenant, les générations actuelles n'y pensent plus, c'est pour ça qu'on a voulu ressusciter ce souvenir même s'il est difficile", conclut Jean-Paul Rabanit.

Lors de la cérémonie d'inauguration de la plaque commémorative du drame des arènes de Fourques survenu il y a 100 ans. • Jean-Michel Azéma

*Dernier jour lors duquel a eu lieu un accident au cours de la bandido. D'après nos informations, un homme âgé d'une quarantaine d'années a été grièvement blessé après avoir été percuté par un cheval puis un taureau sur le parcours de la manifestation. Transporté par les secours à l'hôpital de Nîmes, il souffrirait d'un traumatisme crânien. 

Stéphanie Marin

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