Des sacs dédiés aux ordures ménagères résiduelles prélevés sur tout le territoire couvert par Sud Rhône Environnement - 120 000 habitants en 2024, 70 000 en 2025 depuis le retrait des quatre communes de Nîmes métropole et la Communauté de communes Vallée des Baux-Alpilles - ont été examinés. 500 kg de déchets ménagers en tout, au terme de deux campagnes d'analyses conduites, l'une en hiver, l'autre en été, par l'équipe du bureau d'étude DV2E, avec le soutien financier de l'ADEME et de la région Occitanie.

Un travail essentiel selon Philippe Rouvier-Corouge, "pour mieux accompagner les administrés sur le tri." L'enjeu est environnemental "avec des centres d'incinération qui sont au maximum de leurs capacités", indique le président de SRE. Mais aussi financier, "nous sommes très en retard en matière de tri, alors le législateur contraint les collectivités territoiriales par le porte-monnaie", ajoute-t-il. Le tout-venant constitué de déchets non triés ou non valorisables est facturé à 200 euros la tonne. La facture liée à la collecte des ordures ménagères s'alourdira un peu plus en 2025, la TEOM atteindra les 65 €.

Mais alors que trouve-t-on dans les poubelles des administrés ? Sur le secteur de la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence, des prélèvements ont été effectués à Beaucaire dans deux zones "ZUP et écarts". En moyenne, les sacs noirs sont remplis à un tiers de déchets putrécibles. Puis de papiers (emballages et bureautiques) à environ 7 %, de cartons, mais aussi de verres, de plastiques, de textiles etc. Donc d'après les résultats par potentiel de revalorisation et les chiffres clés à retenir : 26,5 % du contenu aurait dû se trouver dans la poubelle jaune, 4 % dans le conteneur à verre, 29 % dans la poubelle noire et 30 % au compost.

"Tous les résultats nous permettront d'établir avec nos adhérents, un contrat d'objectifs et ainsi de mettre en place des actions, complémentaires à celles que nous menons, notamment dans les écoles", indique Philippe Rouvier-Corouge. De nouvelles opérations seront lancées, notamment la collecte de canettes métalliques dans les clubs et associations sportives, la densification des points de collecte pour les emballages en verre etc. Autre dossier évoqué, le projet de préparation CSR (combustible solide de substitution). Les résultats de l'étude "montrent des conditions favorables au traitement CSR", a d'ailleurs précisé Amélie Delmas, chargée de projets "Déchets" du bureau d'étude DV2E. "Ce projet avance et nous aurons à en reparler dans les mois, les années à venir : notre territoire ne peut faire l'impasse de nouvelles solutions de traitement, en accord avec la réglementation et les objectifs imposés par la loi", peut-on lire dans le communiqué de Sud Rhône Environnement.

"ÉDITORIAL Ordures ménagères : un nouveau four à Beaucaire ou dans le Gard Rhodanien ?", le président du syndicat de traitement Sud Rhône Environnement répond : "L'article laisse accroire que les actuelles études menées par les diverses entités territoriales du département conduisent à l'abandon par ces dernières de solutions alternatives à l'enfouissement et à l'incinération sur le département, ce qui s'avère inexact.

Sud Rhône Environnement, syndicat de traitement des déchets, présent notamment sur la commune de Beaucaire, a entamé des études sur la création de combustibles solides de réutilisation (CSR) à partir des ordures ménagères résiduelles (OMR) de ses adhérents avec comme objectif une réduction et une maîtrise des coûts et de la fiscalité impactant le traitement ; tout en engageant un processus global de décarbonation du traitement des déchets (collecte/traitement) ainsi qu'une production d'électricité à moindre coût pour ses adhérents.

Le volume de déchets envisagé entraîne plusieurs hypothèses visant à la modernisation du site de traitement de Beaucaire (ex Ecoval 30).

Selon les orientations qui seront données par ses adhérents, à leur strict périmètre, à Sud Rhône Environnement ; ainsi qu'aux réflexions actuellement en cours au sein de l'association L'Entente sur l'année 2025, un ou plusieurs projets de traitements des déchets verront le jour sur le département afin de pouvoir optimiser/mutualiser les équipements actuels et engager les investissements qui s'avéreront nécessaires.

À cet égard, il faut rappeler que les équipements à venir, engendreront un montant d'investissement allant du simple au triple selon les solutions retenues entre du CSR et une seconde ligne d'incinération.