L’université de Nîmes est spéciale. Dernière fac à être autonome, elle est éclatée sur plusieurs sites : Vauban, Carmes et Hoche. Trois sites historiques, classés. Si le deuxième est bientôt du passé (il va accueillir les élèves du Conservatoire), l’Université doit composer avec les deux autres.

Les murs ne sont pas extensibles et moduler les choses n’est pas facile. Cependant, le site Hoche de l’université de Nîmes prend place dans un éco-quartier en plein réaménagement. La création de ce nouveau campus universitaire à l’emplacement de l’ancien hôpital Gaston-Doumergue s’accompagne d’une nouvelle résidence universitaire à quelques rues. Le site dispose également d'une cafétéria.

En partenariat avec la Banque alimentaire du Gard et dans la continuité de l'amélioration des conditions de vie et du pouvoir d’achat de ses étudiantes et étudiants, l’université de Nîmes a ouvert son épicerie solidaire : Le Pavillon. La précarité étudiante reste toujours une réalité. Dans notre pays, 19 % des étudiants déclarent ne pas manger à leur faim et 49 % affirment ne pas avoir les moyens d’acheter des fruits et légumes frais. À Nîmes, c’est pire !

Pour le président de la Banque alimentaire du Gard, Joseph Pronesti, « c’est une fierté de venir inaugurer cette épicerie. Nous avons rencontré beaucoup de personnes et il y a une réelle précarité des étudiants alors, on cherche des solutions… »

Il est vrai que ce Pavillon n’est pas grand. Bien situé, intimiste et plutôt en adéquation avec la chose, le lieu plaît. « Nous n’avions pas besoin d’un palace, ni même d’un site de 80m2 mais nous voulions venir en aide aux étudiants. C’est ce que nous faisons depuis le Covid et nous ne nous arrêtons pas là, la prochaine s’installera au Crous et nous réfléchissons à une épicerie fixe sur le site de Vauban pour que les jeunes n’aient pas besoin de faire des kilomètres pour aller chercher à manger. »

Rappelons que l’excellent Solidaribus du Secours populaire est à la fois une épicerie solidaire mobile et un lieu d’accueil et d’écoute pour les étudiants en difficulté. Des denrées alimentaires et des produits de première nécessité y sont proposés. Le Secours Populaire est présent le jeudi de 14h à 17h en alternance sur le site Vauban de l'université de Nîmes et à la cité universitaire Saint-Césaire. Mais là, c’est autre chose. Un nouveau soutien aux étudiants en situation de précarité au travers de différents dispositifs et partenariats tout au long de l'année scolaire.

Pour répondre à cette situation, l'épicerie solidaire s’est installée dans les locaux du site Hoche, au 1 place Gaston Doumergue à Nîmes. Cette « nouvelle » épicerie solidaire devait se mettre en place le 24 septembre pour être inaugurée le 29 octobre. C’est finalement le 10 novembre 2024 qu’elle a pu commencer à aider de nombreux jeunes en étant ouverte aux étudiantes et étudiants d'Unîmes, tous les mardis de 11h30 à 16h30.

Ouverte pour tous les étudiantes et étudiants de ce site, elle est accessible sur présentation de la carte étudiant. Le président de l’université de Nîmes Benoît Roig s’engage ainsi aux côtés de la Banque alimentaire pour assurer des missions essentielles comme lutter contre la précarité étudiante et proposer un lieu de rencontre favorisant la création de liens sociaux.

Le président Benoît Roig connaît un sentiment plus que mitigé. Heureux de voir cette ouverture, mais triste d’avoir à ouvrir un tel lieu : « Il y a de la précarité et de vrais problèmes d’alimentation pour de nombreux étudiants de Nîmes université. Ici, il y a de nombreux produits dont des produits frais, le besoin est immense. »

Ce nouveau dispositif, un de plus mis en place par Nîmes université, a d’ores et déjà trouvé son public. Depuis novembre, 300 étudiants ont pu passer récupérer plus de 5 400 kg de nourriture. « Ces chiffres donnent le tournis… Merci à la Banque alimentaire car trouver le local est une chose, mais on s’appuie sur elle pour que ses bénévoles viennent tenir les permanences. Nous avons toujours des projets mais nous n’avons plus de foncier et nous poussons les murs avec difficulté ! Nous essayons d’être au plus près des besoins des étudiants mais toutes les bonnes volontés, chez nous comme à la Banque alimentaire, sont les bienvenus ! »