TOROS Bellegarde à l’avant-garde !

Un de Roland Durand (Photo Archives Anthony Maurin).
- Anthony MAURINLa première novillada sans picadors lance la saison et fait toujours passer un bon moment à l’aficion.
Le paseo est prévu le 30 mars à 15h30 pour une course de Rafi et Roland Durand qui verra s’affronter le Nîmois Clovis (qui a coupé une oreille à Valencia le week-end dernier), Pablo Sanchez et Iñigo Norte. Une belle course qui promet d’ores et déjà quelques belles séquences.
« Espérons que le ciel soit bleu, qu’il n’y ait pas de vent et que les trois toreros qui sortent en triomphe avec un public heureux ! Ça fait beaucoup mais les rêves se vivent les yeux ouverts ! »
Pour cette neuvième édition du trophée Sébastien Castella dans les arènes de Bellegarde, l’organisation poursuit son effort. « La première édition a vu gagner Canton. Adame a confirmé à Mexico lors des adieux d’Enrique Ponce, Solal a devant lui une saison importante, Parejo aussi. Marcos Linares, qui a pris l’alternative en 2023, s’est, lui aussi relancé. Martin Morilla va toréer beaucoup cette année, Victor sera dans pas mal d’arènes de la région et Julio Norte aussi ! Les toreros d’aujourd’hui et de demain sont passés et passent par Bellegarde » assure Raphaël Coulomb, l’organisateur qui œuvre sous l’égide de l’association Bellegarde passions et traditions.
On pourrait croire que Bellegarde, arènes de troisième catégorie, est une plaza quasi insignifiante sur la planète des toros. Sauf que… Bellegarde est une des seules arènes à promouvoir et à faire l’effort d’organiser une novillada sans picadors.
« Le trophée, d’année en année, a une réputation bien assise en France comme en Espagne. Je reçois beaucoup de demandes, notamment d’Espagne, des écoles taurines et comme nous traitons bien les jeunes qui viennent, ils apprécient. Bellegarde, à l’échelle de la sans picadors, a son petit nom. L’année dernière, on a vu les débuts de Julio Norte que l’on a pu voir, dans le Sud-Est, qu’à Bellegarde en 2024. »
Il est certain que le jeune a quelque peu crevé l’écran après son paseo bellegardais. Car oui, Bellegarde et le trophée Castella, c’est aussi un excellent moyen de voir l’avenir. Raphaël Coulomb se déplace, visionne de nombreuses courses et choisit librement, un luxe.
« La liberté de choix est importante ! C’est un principe, une valeur non négociable pour notre association. Depuis 2023, notre changement de date et qu’on ouvre la saison dans le Sud-Est, nous avons pris la décision de mettre des novilleros qui débutent ou qui ont peu toréé alors qu’en août les jeunes étaient un peu plus « prêts ». Ce qui m’intéresse, c’est le résultat artistique le jour J mais surtout ce qu’on dira de ces jeunes dans dix ans. Ils seront passés par Bellegarde, j’aime l’idée qu’ils peuvent devenir important. »
Particulièrement pour ces raisons, Bellegarde est à l’avant-garde de la tauromachie dans le Gard.
Mais pour y rester, l’organisation a besoin de voir les arènes se remplir. Si le week-end complet est animé par des pastilles de la Coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard, une novillada a un coût.
« Sans public nous ne sommes rien ! La clé de la survie de ces petits spectacles taurins passe par une réussite artistique mais aussi populaire. Depuis 2023, on travaille sur le week-end en commun avec la commune de Bellegarde, la Coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard, et l’Union des jeunes de Provence et du Languedoc. »
La réussite débute quand on communique. Pour s’assurer une couverture spéciale, Raphaël Coulomb n’hésite jamais. Cette année ? L’affiche va dépoter !
« Il y a un vrai parallèle entre culture et tauromachie, on le voit d’ailleurs avec le film d’Albert Serra sur Roca Rey qui remporte de nombreux prix ! Avec Owen Harvey a remporté le prix du plus beau portrait 2024 du Time Magazine Global Portraiture Award. 2024 avec le portrait d’un novillero sans picadors. Le point commun entre Serra et Harvey, c’est qu’ils sont incapables de faire la différence entre une chicuelina et une naturelle, mais ils ressentent et capotent l’essence de l’art taurin. C’est un privilège pour Bellegarde et le Trophée Castella qu’un artiste de cette trempe accepte de faire cette affiche. Nous avons quelques pistes pour l’année prochaine et l’orient sera à l’honneur. »
Après l’affiche, l’essence de la course, les becerros. Cette novillada sans picadors aura un goût de déjà-vu. Mais c’est pour la bonne cause !
Si la première novillada piquée de la nouvelle origine Domecq du fer est sortie en 2019 à Tarascon, les exemplaires moins plus jeunes sont sur les mêmes bases.
« La ganaderia Durand, suite à son succès 2024, est reconduite. C’était le meilleur lot Sud-Est en NSP, alors nous répétons l’élevage. On a vu toute la qualité des toros, la qualité du travail en tienta réalisé par les éleveurs. Le choix des toros se fait dans le type de l’élevage. Venez le découvrir ! »
Et côté piétons, les choix de Raphaël Coulomb sont tout aussi logiques. « La novillada sera extrêmement jeune, nous avons pris cette décision et nous misons sur le futur. Clovis ! Il sera déjà chef de lidia pour sa cinquième course ! C’est un torero pétri de qualités comme le montrent son triomphe à Fourques pour ses débuts en lumières ainsi que sa course à Arzacq malgré l’épée. C’est le novillero à suivre pour cette saison à venir, il aura à cœur de triompher pour sa première de la saison dans le Gard. »
Après le Nîmois Clovis, place à l’Espagne avec une vraie découverte. Et dans découverte, il y a verte. La tauromachie sera verte mais l’envie sera pleine.
« Pablo Sanchez vient de l’école taurine d’Almeria. Il a découvert et s’est lancé dans le milieu à 17 ans ! Il a un talent et une personnalité qui lui sont propres. Il a aussi une intuition pour apprendre et ça, c’est un peu hors du commun. Quelqu’un de confiance me l’a recommandé, j’ai regardé des videos, je me suis renseigné, je me suis déplacé et j’ai vu une assistance enthousiasmée par son profil atypique quand il torée. Il débutera dans la catégorie à Bellegarde, nous misons vraiment sur la jeunesse. »
Et Pablo Sanchez ne sera pas le seul à débuter à Bellegarde. Vous connaissez le nom de celui qui fermera le cartel.
« Iñigo Norte est un enfant de la balle… C’est le frère et le fils de Julio et Julito Norte que vous avez vu l’année dernière. C’est un torero de classe qui a pour référence Manzanares Père, Juan Ortega, Curro Vazquez, Julio Robles. Il torée très bien, dans un autre style que son grand frère qui n’est pas sans rappeler les glorieux noms de sa terre salmantina. Il débutera aussi dans la catégorie, à l’instar de son frère qui lui aussi avait débuté en costume de lumières à Bellegarde. Cela démontre que des élèves prometteurs des écoles taurines viennent débuter à Bellegarde. Bellegarde existe ! »
Alors si vous avez encore des doutes et une incertitude quant à votre présence à Bellegarde le 30 mars prochain, un dernier argument…
« La saison taurine commence avec le printemps et on clôture ce week-end avec la novillada. C’est l’arrivée des beaux jours, on se retrouve, et sur l’aspect taurin les toreros éprouvent une réelle joie de débuter la saison. Le public est heureux de voir à Bellegarde des toreros qui rempliront les arènes de demain. Il faut soutenir et venir voir les sans picadors, le début du professionnalisme. Sans cet échelon le renouvellement s’arrête. La sans picadors, c’est la jeunesse et la jeunesse, c’est le futur ! »
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