ÉDITORIAL Le Rassemblement national toujours au ban de l'Assemblée nationale ?
C'est un moment de vérité pour le Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale. Ce jeudi 12 janvier, il bénéficie d'une journée pour présenter ses textes devant les députés de la nation.
Des textes qui n'ont pas été choisis au hasard. Loin de là... Ils sont dans la droite ligne de l'extrême-Droite : le retour du port de l’uniforme à l’école ou encore la présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Aussi étonnant que cela puisse paraître, on ne retrouve rien sur l'immigration. Un terrain de jeu abandonné au profit d'Éric Zemmour et de la nièce Le Pen ? Que nenni. Il s'agit simplement de la poursuite de la stratégie de Marine Le Pen : enfiler le costume de présidentiable. Surtout que son ennemi juré, Emmanuel Macron, ne pourra plus se présenter dans 4 ans... Aucune raison de se mettre en danger, de rediaboliser la bête. Le nouveau président du parti, Jordan Bardella, s'en chargera désormais. Lui qui devrait tirer la liste aux Européennes l'an prochain. Voilà un sujet majeur pour le RN ! Non, la fille de Jean-Marie Le Pen et ses députés ont pour ordre à l'Assemblée nationale de se fixer uniquement sur le "quotidien des Français." Avec "bon sens" comme l'a encore répété le député gardois Yoann Gillet en interview sur Objectif Gard récemment. Cette expression employée à tort et à travers. Qu'un bon dictionnaire résume en la capacité de discerner clairement ce qui est évident, sans en être distrait par d'autres considérations. L'autre obsession de l'ex-Front national est de tenter de crédibiliser son discours. Une école des cadres devrait donc voir le jour. Pour former les futurs disciples... Y a du boulot franchement. Quand on regarde les propositions de la niche parlementaire, cela ne fait pas rêver les foules. Ils n'ont pas dû réfléchir dix ans pour les pondre. On retrouve la suppression de l'obligation des zones à faibles émissions (ZFE) d'ici 2025. En temps de crise environnementale, on ne comprend pas très bien ! Autre sujet de débat : l'augmentation des salaires de 10 %. Bizarre, en un an, le SMIC a déjà progressé de plus de 7%, poussé il est vrai par une inflation plus forte. Reste deux propositions qui ne seront certainement même pas débattues : le droit de visite des parlementaires dans les établissements médico-sociaux et l'élection à la proportionnelle… Au final, les fidèles de Marine Le Pen savent donc pertinemment qu'aucun texte ne sera adopté. Ils ont déjà été rejetés lors de leur examen en commission. Mais Marine Le Pen n'en a cure. Cette niche parlementaire va surtout lui permettre d'être sur le devant de la scène toute la journée. Elle va pouvoir répéter à l'envi l'absence de courage des députés. Et en remettre une couche sur Les Républicains qui sont en passe de s'associer avec Emmanuel Macron sur la réforme des retraites. Pour elle, c'est de toute façon à ce stade, bien l'essentiel...