Publié il y a 2 h - Mise à jour le 21.11.2024 - Louise Gal - 3 min  - vu 184 fois

ARLES L'éleveur Patrick Laugier poursuit sa grève de la faim

Patrick Laugier est installé devant la mairie d'Arles.

- Louise Gal

Patrick Laugier, éleveur de tauraux dans le Pays d'Arles a entamé une grève de la faim il y a huit jours sur la place de la République pour protester contre le non renouvellement de son bail par le Conservatoire du littoral, sans indemnisation.  

Cela fait huit jours qu'il est installé sur la place de la République, avec son petit van aménagé. Huit jours qu'il n'a pas mangé pour tenter d'obtenir gain de cause et faire entendre son indignation face à la menace d'expulsion par le Conservatoire du littoral qui pèse sur lui depuis 2021. Patrick Laugier, éleveur de taureaux depuis plus de 30 ans, est affaibli, il a hâte que cela se termine. "On a rencontré le nouveau directeur national avec monsieur le maire d'Arles et madame la sous-préfète. Il dit qu'il n'a pas été au courant de tout. Il devait me faire un retour lundi...je n'en ai toujours pas donc je me fais un peu de souci, je commence à être fatigué..."

Une manifestation le 23 novembre

En 2017, le Conservatoire du Littoral devient propriétaire des terres qu'occupe l'éleveur depuis 28 ans, et refuse de renouveler son bail. "Je leur ai demandé s'ils pouvaient me donner une propriété équivalente, ils m'ont dit qu'ils ne le faisaient pas. J'ai dit ok, dans ce cas dédommagez-moi", raconte-t-il. Un expert a alors été mandaté par l'établissement public, et a rendu une estimation qui, d'après l'éleveur, a été validée, mais sans trace écrite. Peu de temps après avoir appris qu'il était atteint de la maladie de Charcot, Patrick Laugier, apprend également qu'il est finalement sous le coup d'une expulsion, sans aucune indemnité. "Ils ont mis l'exploitation en domaine public, comme ça ils ne sont pas tenus de dédommager le fermierIls m'ont mis à la rue ces enf*****. Moi je leur ai fait confiance. On ne peut pas mentir à ce point là, ils n'ont pas de figure." 

Mais il ne cesse de le répéter, ce combat il le mène pour lui, mais également pour tous les autres éleveurs. "Mon problème, c'est le problème de tout le monde, je ne suis pas le dernier", souligne-t-il tout en ajoutant : "Ils sont vicieux parce que s'ils gagnent ça leur fait jurisprudence pour les autres." Patrick Laugier est extrêmement soutenu, par la population, des politiques, des agriculteurs, des personnes du monde de la tauromachie, et des personnalités publiques comme Chico venu le saluer ce mercredi après-midi comme il a l'habitude de faire à chacun de ses passages en centre-ville. Un rassemblement de soutien a déjà eu lieu samedi dernier et une nouvelle manifestation est prévue samedi 23 novembre à 10h place de la République. "Cela fait chaud au coeur. Maintenant si je veux baisser les bras je ne peux pas. Je ne le ferai pas pour moi mais je ne peux pas pour eux", sourit-il. Même si une réponse positive venait à tomber avant samedi, le rassemblement serait tout de même maintenu. "C'est important pour remercier tout le monde et expliquer ce qu'il se passe. Il faut que tous ces organismes arrêtent d'emmerder les gens !"

"Un retour dans les meilleurs délais"

De son côté, le Conservatoire du littoral s'est exprimé par le biais d'un communiqué de presse. "Nous avons maintenu le bail rural de Monsieur Laugier pour la poursuite de son exploitation sur ces terrains et lui avons proposé de continuer cette exploitation dans le cadre d’une convention d’usage agricole qui devait prendre la suite du bail rural, comme le prévoient les textes législatifs et réglementaires. Monsieur Laugier a émis le souhait, dès novembre 2017, de mettre un terme à son activité agricole sur le site d’Ilon contre une indemnisation et le Conservatoire du littoral poursuit les démarches pour répondre à cette demande. Le montant fait aujourd’hui l’objet d’une évaluation diligentée par le tribunal des baux ruraux de Tarascon." L'organisme poursuit : "Le Conservatoire du littoral a toujours privilégié le dialogue afin de déterminer les modalités d’occupation et d’usage du site et de sortie, si elle était volontaire. Une rencontre entre Philippe Van de Maele, directeur du Conservatoire du littoral, et Monsieur Laugier s’est tenue dans cet esprit le 15 novembre 2024. Sensible à la situation personnelle de Monsieur Laugier, Philippe Van de Maele a affirmé être prêt à étudier directement le dossier sans attendre le jugement afin de pouvoir faire un retour à l’intéressé dans les meilleurs délais."

Louise Gal

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