GARD Inclusion scolaire : vingt après la loi Montchamp, quel bilan ?
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Il y a 20 ans, le Gouvernement Fillon actait l’inscription systématique des enfants en situation de handicap dans les milieux scolaires dits « ordinaires ». Le syndicat FNEC-FP Force ouvrière dénonce un manque de moyens qui « ne s’apparente plus à de l’inclusion, mais de la maltraitance éducative. »
Pour le syndicat Force ouvrière, les 20 ans de la loi Montchamp marquent un triste anniversaire. Ce lundi, à la Bourse du travail, se tenait « un stage sur le thème de l’inclusion, regroupant une quarantaine de personnes », relève Isabelle Chenou, enseignante et membre de la FNEC-FP FO du Gard. « Érigée en principe sous le gouvernement de François Fillon, la loi Montchamp s’est finalement faite au détriment des enfants, qui ne bénéficient plus d’un enseignement adapté », poursuit la syndicaliste.
En cause, principalement : le manque de moyens. Aujourd’hui, « les enfants sont systématiquement inscrits dans les établissements scolaires de leur secteur », ajoute-t-elle. Problème : leurs droits et donc, leurs besoins, ne sont pas toujours respectés. Les notifications de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) concernant le nombre d’heures d’accompagnement par un AESH (Accompagnant d'Élève en Situation de Handicap) ne sont pas toujours appliquées.
Les moyens de leurs ambitions
De plus, pour le syndicat, le handicap de l’enfant n’est pas toujours compatible avec le milieu scolaire dit ordinaire. Conséquence : « L’enfant subit une forme de maltraitance, les AESH, dont le statut est de surcroît précaire, sont en souffrance, et le directeur d’établissement doit jongler avec tout cela », poursuit la syndicaliste. Cynthia, AESH depuis 10 ans, témoigne : « Le plus compliqué, ce sont les enfants qui ont un trouble autistique et qui sont violents. Il y en a un qui m’a frappée avec ses selles à la figure. J’ai vécu cela comme une véritable agression… ».
Participant au stage, Jean-Luc, directeur d’un établissement scolaire autour de Nîmes, l’assure : « C’est l’école de la violence, car lorsque l’enseignant doit s’occuper d’un enfant qui peut être violent en raison de son handicap, il ne peut pas s’occuper des autres… ». Cette inclusion pensée par le Gouvernement Fillon créerait donc des situations de grande souffrance pour l'ensemble des protagonistes. À l’occasion de cet anniversaire, le syndicat appelle donc à plus de moyens, mais aussi au développement d’établissements spécialisés pour les enfants qui en ont besoin.