L’Auzonnet coule au pied des Terrasses, les gîtes de Marie Viaud à Saint-Jean-de-Valériscle, au sein du Parc national des Cévennes. La tranquillité des lieux est à peine perturbée par les loutres, les hérons ou encore les aigrettes qui barbotent dans le cours d’eau. « C’est un vrai bonheur, on a la biodiversité sous nos yeux toute la journée », sourit Marie Viaud, qui a repris les lieux il y a deux ans avec dans l’idée de « ne pas faire un gîte de plus. »  

Alors elle y propose des spectacles, a l’ambition d’y accueillir des résidences d’artistes, mais aussi de protéger la biodiversité, « ça coule de source », dit-elle. Alors elle agit concrètement : « Je fais ma lessive, je fabrique tous mes produits d’entretien, nous traitons notre piscine très peu, nous sensibilisons au tri des déchets, aux économies d’énergie, nous faisons déguster les produits du terroir et je fais le pain avec de la farine bio de Saint-Ambroix », développe-t-elle. Labellisée « Esprit Parc », le label du Parc national des Cévennes, elle relaie les actions de l’institution auprès de ses clients. Marie Viaud a aussi réalisé des travaux dans le cadre du Fonds Tourisme durable, et a résisté à la demande de certains clients d’installer la climatisation, rendue inutile par l’épaisseur des murs de cette vieille bâtisse.

Des murs en pierre, contrairement à ceux du gîte Le Clou de girole, à Saint-Julien-de-Peyrolas, en bordure d’Ardèche, que Lisa Arnaud a elle-même construit… en paille. Cette ancienne guide de montagne, originaire de Bagnols, cherchait à construire « une maison bioclimatique, à l’empreinte écologique très faible », pose-t-elle. Alors elle se documente et décide de construire sa maison et un gîte, en ossature bois et murs en ballots de paille.

« C’est durable à tous les niveaux, je chauffe moins de vingt jours par hiver », précise-t-elle. Quant à l’eau chaude, elle est produite par des panneaux solaires thermiques, les toilettes sont alimentées avec de l’eau de pluie, le jardin a été semé avec des essences locales économes en eau et Lisa Arnaud pratique la tonte sélective. Des castors s’ébattent dans le ruisseau au fond du vallon. Une démarche globale qui séduit une clientèle sensible à la démarche mais pas que. « Il y a aussi une clientèle qui vient par curiosité », affirme Lisa Arnaud, qui en profite alors pour sensibiliser.

Une démarche partagée par Antoine Sauvage, qui gère le gîte du Mas Rouveyrac, à Cros, dans le Parc national des Cévennes. « Un gîte écologique, économe, au plus près de la biodiversité, cela nous tient à coeur », dit celui qui a également une entreprise de conseil en responsabilité sociétale des entreprises. Le vieux mas du XVIIe siècle est bordé par 11 hectares de forêt, présente le propriétaire d’un gîte labellisé « Esprit Parc », « Gîte Panda WWF » et « Refuge LPO », qui oeuvre à encourager la biodiversité à l’aide entre autres d’une piscine naturelle, de zones humides avec le traitement écologique des eaux usées, de ruches, de brebis pour amender le jardin en permaculture.

Équipé en panneaux photovoltaïques, le gîte est quasiment autonome en électricité. Les chauffe-eaux sont solaires, l’isolation du bâtiment a été refaite, le chauffage au bois, la cuisine solaire… « On optimise tout ! », lance Antoine Sauvage. Lui aussi a été aidé par le Fonds Tourisme durable, pour pouvoir mettre en oeuvre « une logique écologique de A à Z. » Et ainsi contribuer à rendre le tourisme plus vert.

Plus d’informations : www.gites-de-france-gard.fr