FOOTBALL Didier Bilange, président de l'OAC : "Je tiens à ce qu'on rejoue en Ligue 2 à Pibarot"
Ce mardi 18 avril, l'Olympique d'Alès en Cévennes organisait une conférence de presse qui avait vocation à livrer des nouvelles fraîches concernant l'examen par le comité national olympique du sport français (CNOSF) de la sanction infligée par la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). En toile de fond, un bilan sportif et des projections enthousiastes ont également été érigés.
Relaxé dans "l'affaire" Souleymane Diaby qui, à titre individuel, a été lourdement sanctionné (15 ans de suspension), l'OAC jouait gros lors de ce fameux mardi 28 février au cours duquel son avocat spécialisé en droit du sport a défendu ses intérêts devant le comité national olympique et sportif du sport français (CNOSF). Le retrait de cinq points infligé par la DNCG en décembre dernier (relire ici) y était contesté, quelques semaines après un appel infructueux auprès de la Fédération française de football (relire ici).
Or les supporters oaciens étaient depuis sans nouvelle du résultat du passage de leur club fétiche devant le CNOSF il y a bientôt deux mois. La conférence de presse organisée ce mardi 18 avril à l'initiative de l'OAC dans les locaux alésiens de l'entreprise Jubil Intérim avait donc vocation à apporter des réponses.
"C’est assez technique", avait prévenu en amont Philippe Mallaroni. Le manager général de l'OAC n'avait pas menti et assurait lui-même le récit chronologique des faits. "Le CNOSF nous a porté un retour assez positif. Il semble que la DNCG ait reconnu que nous n’avons pas fraudé et qu'elle s'est montrée quelque peu maladroite dans les termes utilisés pour qualifier notre erreur", a-t-il d'abord signifié.
Une "erreur" qui, comme nous l'expliquions mi-décembre au terme de l'assemblée générale (relire ici), relevait d'une maladresse relative à l'écriture comptable. "Le formalisme réclamé par la DNCG ne nous avait pas été stipulé par la direction régionale du contrôle de gestion depuis 10 ans", a pesté Didier Bilange, martelant que "l'OAC n'a aucun problème financier affiché, ni aucun problème réel". Ce que semble traduire le verdict du CNOSF qui, dans son rôle de conciliateur, a estimé qu'il serait judicieux de permettre au club alésien de récupérer - avec sursis - deux des cinq points qu'on lui a ôtés.
"Autrement dit, qu’on récupère immédiatement deux points et qu’on les garde si d’aventure on ne commettait pas d’autre erreur de ce type", a résumé Philippe Mallaroni. Mais si les dirigeants oaciens ont apprécié le "geste" des juges professionnels du CNOSF et s'apprêtaient à s'en contenter, la 3F a peu goûté au fait d'être en partie désavouée et a tout bonnement refusé le compromis proposé par le "médiateur".
Un recours en référé engagé
Après quinze jours et en l'absence d'approbation des deux parties, la décision du CNOSF a donc pris la forme d'un simple avis consultatif. "Mais on en reste pas là !", a prévenu le manager général du club, qui avait d'emblée annoncé que tous les recours seraient purgés pour venir à bout de cette affaire qui "nous pourrit la vie depuis décembre". Ainsi, "avec notre avocat, on a engagé la semaine dernière un recours en référé auprès du tribunal administratif de Paris", concède le dernier nommé.
La démarche revêt un seul objectif : l'annulation pure et simple de la sanction. Philippe Mallaroni s'attend à ce que le tribunal se prononce dans un délai de "trois à quatre semaines", "peut-être plus" à en croire le président Bilange qui redoute la lenteur de la justice parisienne. Selon le dernier nommé, qui revendique une expérience passée en tant que juge au "tribunal de commerce d'Alès", l'hypothèse la plus plausible est celle d'un tribunal administratif qui ne se prononcerait pas et renverrait l'affaire sur le fond, enclenchant ainsi une nouvelle procédure au long cours.
Pourtant, à six journées de la fin du championnat, et alors que l'OAC se situe à la onzième place du classement potentiellement synonyme de relégation, le temps presse. "Il y a une urgence sportive pour savoir où l'on se situe au classement", fulmine Philippe Mallaroni, qui n'a pas manqué de préciser que l'entretien mensuel avec la DNCG qui s'est déroulé ce mardi matin en visio s’est "très bien passé".
"Depuis qu'on a changé de coach, je sais qu'on va se maintenir"
Didier Bilange
Pour l'OAC, l'option la plus limpide serait de ne pas avoir besoin de ces 5 points pour décrocher un maintien qui lui tend les bras, tant les récentes performances sur le rectangle vert - bien que ponctuées de maladresses ayant coûté des points - sont rassurantes. Ce qui a le don de réjouir Didier Bilange, résolument optimiste : "Depuis qu'on a changé de coach, après avoir vu les deux premiers matchs avec lui à la tête de l'équipe, je sais qu'on va se maintenir."
Et ce dernier d'enchaîner : "On me parle beaucoup plus souvent de l'OAC aujourd'hui. Le niveau est bien meilleur. Le jeu est plaisant. On joue au football. On a accéléré notre vitesse de jeu. On est plus physique et plus endurant. Aujourd'hui, le niveau de jeu que l'on a est équivalent à celui des quatre premiers." Par conséquent, au cours de la conférence de presse qui a duré une quarantaine de minutes, jamais l'hypothèse d'une relégation n'a été évoquée.
"Le club redeviendra professionnel"
Les dirigeants oaciens travaillent déjà sur l'exercice 2023/2024 qu'ils n'envisagent pas ailleurs qu'en National 2. "Dès la fin de la première partie de saison, on a commencé à analyser nos forces et nos faiblesses. On se projette sur la saison prochaine en se demandant qui on va garder et qui on ne va pas garder. Avec le niveau de satisfaction de l'équipe que l'on a, on ne va pas changer tout le monde, c'est sûr. Ça sera certainement l'intersaison où on changera le moins de joueurs sur ces dernières années", a confié Didier Bilange, tout en rappelant que la composition de l'effectif reviendrait à Hakim Malek, couvert de louanges au cours de cet échange avec la presse.
En fin d'intervention, le patron de Jubil Intérim a insisté sur l'ambition qui est la sienne à travers le célèbre projet "Cap 2024" qui consiste à hisser l'OAC en National 1 dans une petite année. Pour y parvenir, le budget devrait être une nouvelle fois légèrement réhaussé pour s'établir entre 1,5 et 1,7 M€. "Ça prendra le temps qu'il faudra, mais le club redeviendra professionnel. Je tiens à ce qu’on rejoue un jour en Ligue 2 à Pibarot", a conclu le président. Une victoire à Toulon ce samedi soir serait un bon moyen de crédibiliser cet objectif.