Le contexte. Au match aller, Toulon avait joué un bien mauvais tour à l'OAC en l'emportant (1-3) à Pautex. Mais Hakim Malek n'a pas l'intention de perdre deux fois dans la même saison contre son ancien club et a un plan pour ramener trois points du Var, bien qu'il soit contraint de se passer à nouveau de trois sacrés milieux offensifs que sont Lucas Franco, Jérémy Balmy et Daysam Ben Nasr, dont le rétablissement post-blessure évolue à un rythme différent. De son côté, le SC Toulon est en train de sombrer. Il n'a plus gagné depuis le 25 février et a perdu quatre de ses cinq derniers matchs. À ce contexte sportif difficile s'ajoute la grève des ultras toulonnais qui appellent à déserter le stade de Bon Rencontre ce samedi soir et militent pour un nouveau projet d'actionnariat populaire sur le modèle des socios. Solidaires de cette initiative, entre 15 et 20 supporters alésiens ont fait le déplacement pour encourager l'OAC.

Le récit du match. C’est Alès, avec un onze de départ identique à celui de samedi dernier, qui démarre le match avec le plus de personnalité en s’emparant de la possession du ballon. Mais la première opportunité est à mettre au crédit des Toulonnais après que L’Ghoul, qui avait tant fait mal aux Oaciens à l’aller, a déposé avec son pied gauche un ballon sur la tête de Fourrier, sans souci pour Moreau (6e). Une autre alerte quasi-similaire provient de L’Ghoul, au corner. Les hommes d’Hakim Malek ont laissé passer "l’averse" et ont bien envie de remettre le pied sur le cuir. Ce premier quart d’heure de jeu prend des allures de round d’observation, l’enjeu de la rencontre entre deux équipes à la lutte pour le maintien ayant sans doute pour effet de tétaniser les jambes.

Sur un rythme de sénateur, les défenseurs alésiens font circuler la balle dans leur moitié de terrain sans parvenir à trouver la faille, tandis que le pressing des varois, bien organisés en bloc médian, n’est pas très intense. Côté locaux, seul L’Ghoul avec sa technique semble en mesure d’apporter du déséquilibre. Dans un rôle d’électron libre, le dernier nommé jouit d’une belle latitude entre les lignes, bien que Peyrard ne manque pas de lui faire sentir la rudesse de ses crampons. Mais le gaucher s’agace des contacts qu’il reçoit et adresse à son tour un vilain tacle à Yann Djabou. L’arbitre ne juge pas bon de lui adresser un carton.

À la demi-heure de jeu, Cardinale, l’ancien portier de l’OGC Nice, n’a rien eu à faire, Moreau pas grand chose. L’ghoul est vraiment un sacré joueur. L’ancien de Lyon la Duchère réalise un sublime enchaînement contrôle de la poitrine et volée du gauche depuis l’entrée de la surface de réparation, légèrement excentré. Moreau est à la parade pour ce qui constitue la première véritable occasion du match (35e). Ce premier acte soporifique s’achève et c’est un soulagement pour les rares spectateurs de Bon Rencontre qui sont en droit d’attendre plus dans le second.

Les meilleures occasions pour Toulon

Dès le retour des vestiaires, un contact entre Diaby et Belkechine échauffent les esprits (46e). Dans la foulée, Mahamat et Cardinale se télescopent. Le portier varois reste longuement au sol mais finit par se relever. Sur un corner de Sao, Diallo coupe au premier poteau et expédie une tête plongeante juste au dessus de la transversale de Moreau (49e). Le SCT est en plein temps fort. Diallo trouve Gandi qui dévie pour L’Ghoul, lequel s’effondre dans la surface cévenole et réclame aussitôt un pénalty que ne lui accorde pas l’homme en noir (51e). Diaby s’est bien replié défensivement pour empêcher la progression de Belkechine dans le couloir droit mais commet la faute sur ce dernier. Ce qui offre un bon coup franc à L’Ghoul, qui le négocie mal (55e).

Quand ça coince, Hakim Malek n’a pas pour habitude de tergiverser et c’est lui qui effectue un premier double changement dès l’heure de jeu. Bertelli et Bonneau sont lancés sur le rectangle vert. Diaby se retrouve en position de frappe dans la surface de réparation toulonnaise, mais écrase trop sa tentative avec son mauvais pied (62e). L’OAC ne passe pas loin de la correctionnelle quand Jdaini commet une bévue en ratant sa passe en retrait. Tout en puissance, Diallo file au but pour défier Moreau qui sort à toute vitesse. La frappe enroulée de l’attaquant varois s’envole au dessus de la lucarne droite (70e). Quelle occasion pour Toulon ! Celle qui suit sur le coup franc de L’ghoul est encore plus énorme pour Diallo qui trouve le poteau alésien à bout portant (73e). Sans regret pour le colosse qui est signalé hors-jeu.

Après un corner de Bonneau repoussé plein axe par un défenseur varois, Bertelli tente sa chance de loin avec une reprise de volée facilement captée par Cardinale (78e). Celle de Jdaini connaît le même sort (82e). La fatigue, les changements et la fin de match qui approche font se découvrir les deux équipes qui auraient bien envie de prendre plus qu’un point. Le match devient enfin plus emballant, à l’image d’un Bonneau en jambes dont l’entrée en jeu a redynamisé l’attaque cévenole. Mais l’embellie est de courte durée et les dernières minutes n’accouchent pas d’une quelconque opportunité. Inoffensif à Toulon, l’OAC doit se contenter du point du match nul. Le cinquième lors des six dernières rencontres.