Publié il y a 1 an - Mise à jour le 18.03.2023 - Propos recueillis par Corentin Migoule - 4 min  - vu 1403 fois

L'INTERVIEW Philippe Mallaroni, manager général de l'OAC : "Plus on se rapproche de l'issue, plus la pression est grande"

Philippe Mallaroni

Philippe Mallaroni, manager général de l'OAC depuis 2019. 

- Corentin Migoule

Alors que l'OAC (12e) entamera le dernier tiers du championnat en recevant Louhans-Cuiseaux (13e) à Pibarot ce samedi soir (19h), Philippe Mallaroni, manager général du club, évoque la tension grandissante relative à une course au maintien incertaine, l'apport d'Hakim Malek dont il loue les qualités de management, les bons résultats de l'équipe réserve et le rôle du public, entre autres. Interview.

Objectif Gard : Ressentez-vous, comme l'a indiqué Hakim Malek après le match face à Hyères, une tension grandissante chez les joueurs dans la manière d'aborder les rencontres à mesure que la fin de saison se rapproche ?

Philippe Mallaroni : Oui, c'est évident. Plus on se rapproche de l'issue, plus la pression est grande. L'idée, c'est à la fois de garder le groupe très concerné, mais sans que les joueurs deviennent excessivement concernés et que cet excès soit paralysant et amène une sorte de peur collective. L'envie de trop bien faire ne doit pas nous amener à mal faire. Il y a d'autant plus de tension que tu te dis que c'est possible. Si on était sûr de l'impossibilité d'atteindre l'objectif de maintien, il n'y aurait plus de tension. Ce qui n'est pas le cas !

Philippe Mallaroni
Philippe Mallaroni, manager général de l'OAC depuis 2019.  • Corentin Migoule

La réception de Louhans-Cuiseaux ce samedi soir, concurrent direct au maintien avec le même nombre de points (21), constitue-t-elle déjà un match capital ?

Oui et non. Il restera encore des matchs derrière. Mais ça fait bien longtemps que chaque match est un match capital. Depuis quelques mois, on fait un parcours honorable avec, sur les neuf derniers matchs, une seule défaite. Malgré ça, au classement on est toujours douzième et en difficulté. 

Six des dix derniers matchs de la saison se joueront à Pibarot. Le public a-t-il un rôle à jouer dans cette course au maintien ?

Bien sûr, j'appelle à la mobilisation. Soyez derrière nous ! Même si le public est déjà présent. Pour me rendre dans la plupart des stades de N2, je peux garantir qu'on a assurément l'un des publics les plus présents au sein de la Poule C. On a une grande tribune. Parfois elle ne paraît pas très remplie. Mais si on la remplissait, il y aurait 4 000 personnes. Pour voir 4 000 personnes, il faut presque monter en Ligue 2. Donc c'est quand même pas mal. Je trouve que les supporters font le job. Ça crie, ça vocifère dans le bon sens, ça encourage ! Notre équipe vient toujours saluer le kop au début comme à la fin du match. Une relation s'est établie, ça c'est plutôt bien.

"Il est un peu une main de fer dans un gant de velours"

Philippe Mallaroni, au sujet d'Hakim Malek

Depuis son arrivée en novembre dernier, avec quatre victoires, quatre nuls et trois défaites à son actif, Hakim Malek donne-t-il entièrement satisfaction à sa direction ?

Il a inévitablement créé quelque chose. Chaque entraîneur a une personnalité. Il s'avère que la sienne semble en tous points correspondre au groupe. Ça matche bien, peut-être que ça ne matcherait pas avec un autre groupe. Pour être un bon entraîneur, il faut un alignement des planètes. Et là il semblerait qu'il y ait un alignement des planètes. 

Qu'est-ce qui, en tant que dirigeant, vous plaît dans son approche du football ?

Il y a un fond de jeu qui s'est dégagé. J'aime la relation qu'il a avec les joueurs. Il est proche sans être proche. Il l'est, mais dès que l'entraînement commence, il sait mettre de la distance. Il a cette capacité à garder le bon équilibre. Il est un peu une main de fer dans un gant de velours. Il semble être capable de tirer le meilleur de chacun. C'est l'idée que je me fais de lui. 

Vous espérez toujours pouvoir récupérer l'intégralité ou une partie des cinq points retirés par la DNCG. À ce sujet, avez-vous des nouvelles du Comité national olympique et sportif du sport français (CNOSF) depuis l'examen de votre dossier le 28 février dernier ?

Pas encore ! Comme il y avait une forme d'impatience de ma part, hier soir (jeudi soir), j'ai téléphoné à notre avocat qui sera le premier informé. Il n'avait rien de neuf à nous communiquer. Je lui ai demandé si on devait interpréter ces deux semaines de silence comme quelque chose de positif ou de négatif. Il m'indique qu'il n'y a aucune interprétation à avoir, c'est le temps de la procédure. On nous avait annoncé 10 à 12 jours, ça fera trois semaines ce mardi. Quoi qu'il en soit, on fait un joli parcours. Je suis content de voir que tout le monde est à fond. Il y a beaucoup d'intensité, même à l'entraînement. D'ailleurs, ce n'est pas anodin si Daysam Ben Nasr s'est blessé au cours d'une séance. 

"Ils ont davantage signé dans un club que dans une équipe"

Philippe Mallaroni

On parle moins souvent d'elle, mais pour la première fois depuis longtemps, l'équipe réserve (R3) de l'OAC, première de sa poule, semble être en bonne posture pour accéder à l'échelon supérieur. Réduire l'écart avec l'équipe première, c'est un objectif majeur ?

C'est un objectif, bien évidemment. Il faut réduire cet écart ! Entre le dire et le faire, il y a toujours un monde. Dans le championnat de R3, il y a des équipes intéressantes. Même si on a souvent aligné une équipe renforcée avec des joueurs de National 2, tout le monde peut battre tout le monde. Mais l'équipe déploie un joli football. Je les ai vus à Mauguio avec une victoire 3 à 0, il n'y avait pas photo !

Ces bons résultats ne sont-ils pas dus au fait que plusieurs joueurs qui pourraient avoir leur place dans une équipe de National 2 jouent le jeu, en s'investissant pleinement même lorsqu'ils sont alignés avec la réserve, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé ?

Tout est lié. Le groupe qui s'est dégagé pour jouer en National 2 est un groupe qui a mis la barre très haut. Les joueurs savent que s'ils veulent intégrer ce groupe, il faut qu'ils élèvent leur niveau et qu'ils soient performants, y compris avec la réserve. Donc tout le monde joue le jeu ! Il y a de belles relations entre les jeunes de l'équipe réserve et les plus aguerris qui viennent de l'échelon supérieur. Ils ont conscience qu'ils ont davantage signé dans un club que dans une équipe.

Propos recueillis par Corentin Migoule

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