Objectif Gard : Comment avez-vous vécu cette première et mouvementée Étoile de Bessèges en tant que speaker ?

Damien Martin : Cela a été une belle édition sportive, personne n'en doutait. C'est un beau terrain de jeu, les étapes sont variées, la liste de départ est de qualité. D'un autre côté, les aléas et faits de course font partie du cyclisme. Les conditions météo jouent aussi, si nous avions eu cinq jours de soleil, il y aurait eu moins de polémiques. Finir sous le soleil est important pour le moral d'ailleurs, surtout pour l'équipe d'organisation, qui doit déjà se projeter sur la suite. Enfin, Kévin Vauquelin est un beau vainqueur, il faisait partie de mes favoris et a clairement assuré son rang.

Quelle est la différence pour lui cette année par rapport à sa 2ᵉ place l'année dernière et sa 4ᵉ place en 2023 ?

Plus qu'un déclic, c'est une continuité pour lui. Le Mont Bouquet est un gros morceau qui a joué en sa faveur par rapport à l'année dernière. On savait que sur cette étape-là, il avait la possibilité de produire des écarts et l'emporter pour arriver sur ce contre-la-montre, non pas dans la position de chasseur, mais dans celle du chassé. C'est un excellent grimpeur avec des beaux résultats sur des courses vallonnées comme la Flèche Wallonne où il a terminé 2ᵉ. 

"Il va falloir aider les organisateurs"

Quel regard portez-vous sur les incidents de la semaine ?

Aucune organisation est infaillible, on ne peut pas tout maitriser à 100%. Nous sommes sur des routes publiques, pas fermées complètement, personne n'est à l'abri de se faire piéger tout simplement.

C'est un cas de figure déjà vu sur pas mal d'épreuves. La différence, c'est qu'ici la moitié du peloton n'a pas voulu repartir. C'est tombé sur l'Étoile de Bessèges, c'est bien dommage car ça fait beaucoup parler alors que ça ne dépend pas que des organisateurs. 

Comment éviter ce genre d'erreurs à l'avenir ?

Il faudrait être mieux entouré par les forces publiques, avec plus de budget dédié à la sécurité. Je sais que les collectivités et partenaires donnent 100% de ce qu'ils peuvent, mais il va falloir aider les organisateurs. Ces derniers sont bénévoles, ce n'est pas leur métier. Ils font cela très bien depuis plus de 50 ans, mais si l'on regarde le football, toutes les personnes impliquées sont rémunérées. 

Au niveau du parcours, je pense que l'organisation est montée d'un cran. Avant, on cherchait plus des terrains plats. Aujourd'hui, ils se servent très bien du terrain de jeu, de la Camargue aux Cévennes. Ce n'est pas un hasard si les grosses équipes reviennent, ils savent que la course est idéale sportivement.