Publié il y a 4 h - Mise à jour le 15.01.2025 - Propos recueillis par Sacha Virga - 4 min  - vu 208 fois

L'INTERVIEW Ghislain Chassary, maire de Rousson : "J'espère qu'on ne va pas encore nous dire qu'on est les dispendieux de la République"

Ghislain Chassary maire Rousson

Le maire de Rousson Ghislain Chassary à sa cérémonie de voeux 2025

- Sacha Virga

De nombreux maires, conseillers départementaux et régionaux ont fait le déplacement pour assister aux voeux de Ghislain Chassary, premier édile de Rousson. Entre ses projets de 2024, ses craintes pour 2025 et son costume d'élu au Département, le maire revient sur une multitude de sujets.

Objectif Gard : Quels sont les projets mis en place à Rousson lors de l'année 2024 ?

Ghislain Chassary : Comme chaque année, plus de 300 000 euros ont été investis pour l'entretien de nos routes. Cela peut paraître énorme, mais il y a beaucoup à faire et le réseau est conséquent. Suite au schéma de défense d'incendie réalisé en 2023, les premiers travaux ont commencé. Nous avons cédé le dossier en deux tranches, afin de pouvoir obtenir un maximum de subventions : au total seront implantés 20 ports d'incendie et 3 bâches. L'ensemble des habitations de la commune sera ainsi protégé. Habitat du Gard a livré les trente logements de la résidence Simone-Veil, faisant le bonheur des familles. Et une fois encore, plus de la moitié des résidents sont de Rousson et la liste est encore longue sur mon bureau. Le stade synthétique s'est vu doté d'un éclairage à LED qui remplace les lampes à l'air énergivores. La centrale photovoltaïque sur la toiture de l'école a eu les honneurs du JT de TF1, elle nous permet d'économiser plus de 20 000 euros par an et bientôt 150 000 euros. Enfin, pour être complet, la commune a été labellisée "commune prudente" et nous avons créé une amende pour dépot sauvage.

Et pour la fin de votre mandat ?

Notre gros projet c'était l'école et il a été réalisé, donc aujourd'hui, on est plus sur des investissements que je vais appeler d'entretien et de développement de la commune. On a bien sûr des gros travaux de voirie, comme dans toutes les communes. On a un projet d'accueil avec le centre hospitalier d'Alès, la gendarmerie et le tribunal d'un centre pour accueillir à la fois des enfants qui ont des troubles psychiques ou psychiatriques et pour pouvoir aussi auditionner des mineurs dans le cadre d'affaires judiciaires. On va finir notre plan d'aménagement de la commune en termes de bornes à incendie et de bâches pour mettre toutes les maisons en sécurité.

Ce mardi a été marqué aussi par le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou. Pensez-vous que 2025 sera plus compliqué pour vous en tant que maire que 2024 ?

Honnêtement, je ne le souhaite pas parce que ça fait quelques années que c'est compliqué. Chaque année est plus compliquée que l'année précédente. Donc là, j'espère qu'on ne va pas venir nous chercher les noises, qu'on ne va pas nous faire les poches, qu'on ne va pas encore nous dire qu'on est les dispendieux de la République, alors qu'on est au contraire la force majeure de notre démocratie au service de tous.

Vous avez fait le choix de ne pas annoncer pour le moment votre décision de vous représenter ou non à la tête de votre commune, a contrario d'autres maires du département, pourquoi ?

À chaque chose suffit sa peine, les prochaines municipales c'est en 2026. Il me semble qu'on est en train de se souhaiter la bonne année 2025. Pour mes collègues maires qui ont déjà pris leur décision, surtout ceux qui s'arrêtent, c'est intelligent de le dire pour que derrière, les équipes se préparent. Ceux qui disent qu'ils poursuivent, c'est qu'ils en ont envie, ils sont déjà prêts. Moi, je trouve que pour le moment, ce n'est pas un secret et ce n'est pas le moment. Chaque élection a sa période. On ne sait pas ce qu'il va se passer encore en 2025. On nous parle de référendum, peut-être d'une dissolution. Donc restons dans les clous, avançons, et on verra l'année prochaine.

Ghislain Chassary maire Rousson
Ghislain Chassary, le maire de Rousson, et son conseil municipal • Sacha Virga

Avez-vous peur justement d'une liste du Rassemblement National dans votre commune ?

Ce n'est pas le RN ou les hommes et les femmes du RN qui me font peur, ce sont leurs idées. Donc mon travail, comme avec beaucoup d'autres élus, c'est de démontrer que ces idées ne sont pas la solution. Alors oui, il y a des choses qui vont mal, mais ce n'est pas sur ce vote réducteur extrémiste qu'on va s'en sortir. Ce sera par la cohésion, ce sera par des choix forts en direction des populations. Donc voilà, le travail, il est là. Moi, j'ai toujours combattu des idées, jamais des hommes et des femmes.

Le Conseil départemental a bouclé et adopté son budget 2025 avec quelques économies, comment cela va vous impacter ?

Alors au-delà des réductions, on a surtout fait un travail fin pour faire la chasse à toutes les dépenses qui ne sont pas les plus utiles pour les Gardois et les Gardoises. On a rien supprimé, on a ajusté, on va à l'essentiel. On crée les conditions pour remplir toutes nos missions. Mais en même temps, les temps sont durs, c'est compliqué. On passe partout pour voir où on peut récupérer un euro qui serait plus utile ailleurs. Si en même temps, le gouvernement ne nous fait pas des trahisons comme c'était prévu, on aura le temps de réajuster notre budget et on retrouvera quand même encore quelques euros pour redistribuer ailleurs, là où il en manque.

Où en est-on du projet de centre sportif départemental à Méjannes-le-Clap ?

Le projet avance, on a reçu des offres des architectes, on en a retenu trois qui vont travailler sous la forme du concours. Et donc d'ici 2025, on aura, on va dire, le projet définitif pour pouvoir attaquer des travaux en 2026 sereinement et continuer à développer cette superbe installation.

Dernière question, quelle est votre réaction suite au retrait politique d'Arnaud Bord ?

Avec Arnaud, on en a discuté il y a quelques temps. Je comprends sa position. Il a eu deux élections très très compliquées, sa situation professionnelle a évolué aussi. Donc voilà, il se met en retrait. C'est d'ailleurs tout à son honneur, parce qu'il y en a qui ferait bien de se mettre en retrait aussi, ça nous ferait du bien. Donc moi, ça reste mon suppléant au département. C'est un ami et on se retrouvera.

Propos recueillis par Sacha Virga

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