Le 26 avril 2023, à 7 heures du matin, un homme handicapé, âgé de 80 ans, déverrouille la porte de son habitation afin que les infirmières puissent venir le soigner dans la journée. Quelques minutes plus tard, un individu s’introduit dans l’appartement, il boit un verre d’eau, fait un tour aux toilettes, et prend deux billets de 10 euros posés sur la table. Choqué, l’octogénaire porte plainte. Il reconnaît formellement le voleur sur une planche photographique. 

Autre fait, le 31 mai 2023 aux alentours de 2 heures du matin, le gérant d’une pizzeria de Vauvert se réveille en sursaut à cause d’un bruit incessant qui vient de sa porte d’entrée. En sortant de sa chambre, il tombe nez à nez avec un homme, le visage dissimulé par une cagoule et armé d’un couteau. L'intrus lui ordonne de remettre de l'argent. La victime ne se laisse pas faire. Elle agrippe l’individu et tente de le désarmer. Une bagarre éclate, mais la victime perd le combat et se retrouve sur son lit avec le couteau pointé sous la gorge.

Ce mercredi 15 janvier, le patron de la pizzeria explique au tribunal : “Je n’allais pas mourir pour 600€, alors je lui ai donné ma caisse de la semaine”. Le cambrioleur s’enfuit, mais la victime va le poursuivre avec un sabre. Dans la rue, devant l’habitation, une seconde bagarre éclate et le pizzaïolo va réussir à enlever la cagoule au prévenu. Ce dernier réussit à s’enfuir. Sous le choc, la victime contacte la gendarmerie en suivant de loin son agresseur. Le voleur s’est aussi introduit chez les voisins de la victime. Traces de sang et ADN sont retrouvés sur les interrupteurs et sont exploités par les enquêteurs.

“Je me suis battu avec mon vendeur de cocaïne”

Le prévenu, arrivé libre à l’audience, nie les faits. “Je me suis battu avec mon vendeur de cocaïne. Ce soir-là, on s'est défoncé ensemble puis comme je n’ai pas voulu lui payer quelques grammes, une bagarre a éclaté. Il m’a mis un coup de couteau dans l’oreille, dans l’arcade, et je me suis cassé la cheville à cause de lui ”, explique-t-il à la barre. Jérôme Reynes, président du tribunal, l’interroge : “Comment expliquez-vous qu’une cagoule est retrouvée avec votre ADN ?”. Le prévenu répond : "Ce soir-là, il pleuvait". Le lendemain matin à 10h25, le voleur s’est rendu à l'hôpital pour se faire soigner, il aura 45 jours d’ITT.

Un mis en cause qui a 12 mentions à son casier judiciaire. Déjà condamné en 2020 pour des faits de violences et menaces de mort, le tribunal retient la récidive. Il est sorti de détention en octobre 2024 après avoir purgé sa précédente peine pour des vols. Le quadragénaire prétend consommer cinq grammes de cocaïne par jour et il est actuellement sans emploi. “Je demande cinq ans de prison, avec un mandat de dépôt”, indique le procureur de la République. “En 2021, monsieur a été diagnostiqué bipolaire-schizophrène. Le tribunal peut considérer qu’il y a une difficulté psychiatrique”, plaide la défense.

Le prévenu a été condamné à six ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience. Il a l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Arrivé libre à l'audience, il est parti du tribunal menotté et entouré par la Police Nationale.