Quand le drapeau se baisse et que le départ est donné, Claudine Fangille-Allègre, la fille du créateur de la course Roland Fangille, sait que le plus dur est fait. La suite ne sera que du plaisir. Car refaire partir une course cycliste au calendrier international, dans un territoire purement régional, et ce pendant 5 jours, c'est une chose rare désormais. À la vue des complexités économiques qui se sont développées ces dernières années, l'organisation d'une telle course est un vrai défi.

 "Mon père s'est battu pendant 50 ans pour que l'épreuve continue d'exister, je pense que tant qu'on aura le soutien des élus, des communautés, des communes et des partenaires, on va se battre pour que ça continue", déclare la présidente de la course, Claudine Fangille-Allègre. Des propos appuyés par le président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq : "L'agglomération investit beaucoup dans le sport, et même si c'est beaucoup d'argent, il y a également de belles retombées économiques." C'est donc d'argent dont il est question puisque la présidente a avoué que le budget global était proche du million d'euros, 980 000 € précisément.

Refuser les plus grandes équipes

Chaque année, il faut repartir au combat pour Claudine Fangille et son équipe, à la recherche de sponsors. Elle s'appuie aussi sur une équipe de fidèles bénévoles. Il y a aussi la chaîne l'Équipe, qui a obtenu les droits de diffusion en 2018. Si certains s'inquiétaient qu'une diffusion réduise le public sur le bord des routes, c'est finalement l'effet inverse qui se produit. "La diffusion à la télévision en clair et sur une chaîne publique nous a ramené du monde. Sur certaines étapes au Mont Bouquet, on devait déplacer les camping-cars positionnés dans les virages la veille pour pouvoir installer les équipes techniques." 

De plus, l'Étoile de Bessèges continue d'attirer des équipes et des noms prestigieux, comme cette année avec 21 équipes, dont 10 World Tour. De gros calibres débarquent sur l'Étoile. "Ça a commencé avec l'équipe Bora-Hansgrohe qui nous a écrit en disant qu'elle voulait venir. Puis, c'est Ineos Grenadiers qui nous a contacté. Ont suivi Soudal Quick-step et UAE Emirates. On commençait à avoir un problème car on ne pouvait pas accueillir tout le monde et c'est difficile de refuser des équipes aussi prestigieuses que cela. À ce moment-là, j'ai commencé à dire aux bénévoles de trouver du financement, car je ne sais pas à qui dire oui. Puis chaque millier d'euros récolté nous permettait d'accepter telle ou telle équipe. J'aurais aimé prendre UAE parce que c'est quand même l'équipe du triple vainqueur du Tour de France, mais il fallait encore plus de budget." 

Aux bons souvenirs des bénévoles

Du côté des bénévoles, c'est un bonheur de venir chaque année. C'est le cas de Cyril Roure, bénévole depuis 40 ans sur l'Étoile. Il a attrapé le virus à ses 11 ans, alors qu'il accompagnait son père : "C'est une histoire de famille. Mes parents, mon oncle et mon frère étaient bénévoles, car on habitait Bessèges à l'époque." Le bénévole est un véritable couteau suisse. Si cette année il sera présent dans la voiture pour le grand prix de la montagne, les années précédentes, il touchait à tout : de la pose des barrières, à la conduite de la voiture balai, de celle des invités, ou encore la voiture médecin. Il conclut en n'oubliant pas d'adresser un petit mot sur Roland Fangille, le créateur de la course décédé il y a cinq ans, qui vivait sa passion à en pleurer : "C'était touchant de voir un homme avec toute cette émotion." Une belle façon de boucler la boucle.