Le Réseau Anticapitaliste AutoGEstionnaire du Gard organisait un meeting d’information et appelle les organisations politiques, syndicales, associatives, à prendre au sérieux le danger de l’extrême droite tout en se mobilisant pour stopper son évolution.

Environ quarante personnes, c’est le nombre de pèlerins au rendez-vous de la messe d’une gauche largement exaspérée par l’ascension de son premier opposant, le Front National. Evidemment, les mots sont mal choisis mais les confessions avouées lors de ce meeting d’information ont de quoi rassurer tous les curés de provinces, certaines personnes n’oublient pas.

Cinq élus Front National siégeant au conseil d’administration de trois collèges gardois, voilà ce qui irrite. Le poil à gratter de la République pour certains, un danger à ne pas minimiser pour RAAGE. "Donner des places comme celles-là aux élus FN comme le fait le Conseil général du Gard dédiabolise le FN. Mais le FN a une histoire liée à la droite la plus réactionnaire possible, c’est autre chose ! Même s’ils ne changent pas les choses, ils se présentent comme tels, c’est grave. On a connu ça avec Jacques Blanc à la Région et les lycéens s’étaient révoltés pour les mêmes raisons avec succès" évoquent en introduction les membres du réseau.

Peu de personnes mobilisées

Les ouailles n’entendent pas les prières, les vêpres n’emballent pas les repentis et les mobilisations ne prennent pas. Entre vingt et soixante lors des trois derniers rendez-vous pour cette lutte. "Par contre, Nicolas Meizonnet (NDLR un des élus FN siégeant au collège de Vergèze) a ramené des copains de la Ligue du Midi en réponse ! Notre préoccupation est de ne pas banaliser ces choses, nous n’empêchons pas au FN d’avoir des élus mais nous rappelons certains faits" poursuit RAAGE.

Ce collectif de militants NPA, CNT, simples citoyens et consort souhaite fédérer autour de thèmes forts afin d’informer et de médiatiser des agissements du FN.

La soirée s’est poursuivie avec la projection de "Mains brunes sur la ville", documentaire d’1h30 de Bernard Richard relatant les municipalités FN d’Orange et Bollène. "On voit clairement que le FN est resté un parti fasciste, xénophobe, populiste et identitaire. L’idéologie est la clé de leur discours mais le programme politique est inapplicable lorsqu’ils sont au pouvoir" ajoutent les participants.

Incompréhension et interrogation

Après le film, un débat était au programme. Libres, animées mais audibles, les confessions continuent, en voici un panel représentatif. "Je suis un peu démunie face au FN, j’ai arrêté de me battre. Les jeunes ne voient plus que par Marine, ça fait peur ! La classe politique calque sa position sur des choses que le FN prône pour être elle-même au pouvoir. Nous sommes en train de vivre la fin des idéologies semble-t-il. Les progressistes ont du mal à se renouveler et Marine Le Pen serait féministe et laïque… On a le droit de manifester contre Meizonnet, on manifeste contre Hollande ou Sarkozy, on n’interdit pas la protestation sur le seul prétexte d’avoir été élu !" poursuivent les membres et sympathisants du réseau.

Anthony Maurin

anthony.maurin@objectifgard.com