NÎMES Aux "Impôts" on essaie de sauver sa peau
Le Centre des Finances Publiques, site Saintenac, est bloqué par ses agents qui refusent les conditions de travail passées, actuelles et à venir. La lutte commence pour un personnel engagé qui ne se résigne pas et qui veut gain de cause.
On ne les voit pas, on ne les entend pas mais quand ils s'y mettent, ils peuvent faire du bruit. Les agents et personnels de l'ombre qui tiennent ou plutôt soutiennent la boutique du Centre des Finances Publiques et des autres sites en rapport avec les impôts dans le département sont en colère. Depuis mardi matin, ils prolongent le mouvement initié par leurs collègues des Pyrénées Orientales et bloquent la maison mère nîmoise à deux jours de la fin de la campagne "Impôt sur le Revenu".
"Depuis 2009, 157 postes supprimés et pour 2016, 19! Le tout en sachant que 30 postes vacants budgétisés ne sont pas attribués, on en a marre, les raisons pour justifier un tel mouvement sont nombreuses!" évoque l'intersyndicale en présence. "L'administration fonctionne depuis des années sur la seule conscience professionnelle des agents et des autres collègues, là, on a atteint nos limites. Nous voulons récupérer les emplois perdus au fil des années, mettre en place les postes vacants, arrêter les restructurations en cours et surtout l'abandon de la réception sur rendez-vous" poursuivent Loïc Valverde (Solidaires), Didier Vignal (CGT) et Thierry Vincent (FO).
Surcharge de travail, stress, tensions entre collègues, missions de plus en plus bâclées, ... telles sont les alertes exprimées par les syndicats. "Tout cela conduit à une situation gravissime qui met en péril la santé des agents tout en dégradant la qualité de notre travail". Et pour cause, 6% des effectifs de la fonction publique d'Etat supportent 54% des suppressions d'emplois! Du coup, la corrélation entre les moyens humains et les missions à accomplir n'est plus efficiente.
Les usagers qui n'étaient pas forcément informés de la grève prennent plutôt bien le motif du blocage et signent même la pétition que leur soumettent les agents qui se relaient sur place pour garder le temple. "On ne peut plus assumer, les contribuables seront les premiers touchés si on ne nous aide pas. Avec les affaires qui concernent les évasions fiscales, il y a de l'argent à récupérer! Si on ne nous entend pas, on fera la même chose en septembre ou en octobre...".