LÉGISLATIVES Le Premier ministre, un soutien de poids pour Marie Sara
En visite à Aigues-Mortes avec Édouard Philippe, la candidate En Marche a montré qu’elle avait l'écoute du gouvernement pour défendre ses projets sur la 2e circonscription.
Au lendemain de la visite de Marion Maréchal-Le Pen au Cailar, c’est au tour de Marie Sara de sortir sa carte maîtresse. Son soutien de poids : le Premier ministre, Édouard Philippe. Dans cette campagne médiatique, la venue du chef du gouvernement, ça en jette. À Matignon, l'ancien maire LR du Havre recèle différents pouvoirs afin d'améliorer la vie des administrés - NDLR : encore faut-il qu'il le veuille - Après une escale au Grau-du-Roi pour soutenir les six candidats gardois d’En Marche, le chef du gouvernement a réservé à Marie Sara un traitement de faveur. Une « déambulation », selon les termes du communiqué, à l’intérieur des remparts de la cité médiévale.
Comme dans les autres communes de la circonscription, l’enjeu est de mobiliser les abstentionnistes et de bénéficier du report des voix. Édouard Philippe sait y faire. Il entre dans des commerces, sert des paluches, s’intéresse à la vie des chefs d’entreprise... Aucune allusion, ni critique à l'égard du député sortant apparenté FN, Gilbert Collard : « Je fais de la politique 'pour' et pas 'contre'. ». Une posture qui s'appuie sur l'enracinement du FN dans Gard. Taper à bras raccourcis sur ce parti n'a jamais réussi. L'ex-président du Département, Jean Denat, l'a appris à ses dépens après le meeting de Manuel Valls en 2015.
Le président UDI de Nîmes Métropole, Yvan Lachaud, et le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier, ont échangé avec le Premier ministre Édouard Philippe. (Photo : Coralie Mollaret)
La visite d'Édouard Philippe se poursuit - sous la pluie - place Saint-Louis. Au restaurant Le Minos, plusieurs élus locaux attendent le chef de l'exécutif. D'abord d'anciens camarades, comme les maires LR de Saint-Gilles, Eddy Valadier, et de Générac, Frédéric Touzellier, mais aussi le président UDI de Nîmes Métropole, Yvan Lachaud, et le président PS du Département, Denis Bouad. L’image n’est pas anodine. Le symbole, important. Celui d'une politique capable de dépasser les clivages traditionnels au service de l'intérêt général.
Toutefois, depuis le début de la campagne des Législatives, les problématiques de la circonscription n'ont été que très peu abordées. Pourtant, le prochain député aura bon nombre de dossiers à traiter : le refus d'indemniser la période d'arrêt temporaire des pêcheurs du Grau-du-Roi, la baisse des aides de la PAC pour les arboriculteurs ou le combat des viticulteurs pour lutter contre la concurrence espagnole.
Au-delà des clivages de partis
À en croire plusieurs élus et sympathisants, Marie Sara a un avantage sur son adversaire : « Elle a le soutien du gouvernement et peut faire changer les choses », pense Danielle, une militante d'En Marche. Un peu plus loin, le maire PS de Vauvert, Jean Denat, corrobore : « Gilbert Collard est marginalisé à l’Assemblée nationale. Il n’a aucun levier pour porter des dossiers à Paris. »
Son homologue Les Républicains, Eddy Valadier, semble aussi sur cette ligne : « un député doit avoir une action équilibrée. Il doit légiférer, mais il doit aussi représenter son territoire. À Saint-Gilles, la situation s’est apaisée depuis que nous avons obtenu dix gendarmes supplémentaires. Aujourd’hui, nous voulons conserver ces effectifs . Le député sortant ne s’est jamais préoccupé de cette question ! » Alors oui, dimanche prochain Eddy Valadier « mettra un bulletin de vote Marie Sara dans l’urne.» Décidément, certains changements sont en marche.
Coralie Mollaret