Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.10.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 287 fois

LE 7H50 de Philippe Canoby : « En Guadeloupe, notre aide sera surtout morale »

Philippe Canoby, électricien bagnolais et élu de la Chambre des Métiers du Gard. (Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard)

Élu à la Chambre des Métiers, l’électricien bagnolais a eu l’idée d’organiser un convoi d’artisans pour aider l'archipel à se relever, après le passage des ouragans Irma et Maria. 

Objectif Gard : Vous êtes 17 artisans à partir demain à Pointe-à-pitre. Comment est née l'initiative ?

Philippe Canoby : Le lendemain du passage de l’ouragan Iram sur Saint-Barthélémy et Saint-Martin (îlets de Guadeloupe), il m’est venu l’idée de cet élan de solidarité. J’en ai parlé au président Henry Brin et aux autres élus de la Chambre des Métiers qui ont été d’accord. Dire « on part » n’est pas compliqué. Le plus dur, c’est d’organiser les choses ! Selon les endroits, les routes ne sont pas praticables et les moyens de communications détériorés.

Combien d’artisans composent ce convoi ?

Au total, nous serons 16 Gardois. Là-aussi, ça a été compliqué à organiser... Les gens sont pleins de bonne volonté, mais partir 10 jours ça fait beaucoup. Il faut laisser sa famille et mettre son activité entre parenthèses. Ce n’est pas évident… Tenez : tous mes clients m’ont dit que mon initiative était super, mais qu’ils aimeraient bien passer avant que je parte (sourire) !

À titre personnel, vous êtes déjà parti en Guadeloupe en 1989 après le passage de l’ouragan Hugo.

À l'époque j’avais 22 ans. J'y suis aussi allé dans le cadre d’une mission, mise en place par la Chambre des Métiers où mon père était élu. Lors des inondations de 1988 à Nîmes, j’ai vu une grande solidarité s’exprimer... Alors quand il y a eu le cyclone Hugo en Guadeloupe l’année suivante, c’était le juste retour des choses. À l’époque j’étais apprenti. Les actions que j’ai menées étaient ponctuelles. J’ai surtout aidé à organiser le quartier général des artisans, accueillis dans un CFA qui fonctionnait avec tous les bénévoles de la Croix-Rouge. 

Quelle sera votre mission cette fois ?

L'idée de départ : aider à redémarrer l’activité des entreprises et derrière elles, les gens. On va très certainement nettoyer, faire des raccordements et des mises en sécurité. Qu'on se le dise, on ne va pas reconstruire la Guadeloupe ! Notre aide sera surtout morale. 

C'est-à-dire ?

C’est important de se sentir soutenu. J’ai été touché en 2002 par les inondations, avec 90 centimètres d’eau dans mon garage. Certes, je n’ai pas tout perdu. Mais j’avais besoin d’un soutien moral. Ça aide à repartir.

Au départ, vous souhaitiez partir à Saint-Barthélémy. Pourquoi ? 

Ce choix s’est fait naturellement : leur Chambre des Métiers est jumelée avec la nôtre. Il y a 10 000 habitants et quasiment la moitié sont des entrepreneurs. Seulement hier matin, j’ai appris que nous ne pouvions plus nous y rendre, en raison d’un souci d’hébergement. Nous resterons donc en Guadeloupe. Je suis un peu surpris, je pense que la situation est moins compliquée là-bas… Mais bon on va s’adapter, c’est le propre de l’artisan.

Qui finance cette opération ?

La Chambre des Métiers qui a eu une subvention relativement importante de la part de la Ville de Nîmes : 10 000€. La commune de Sabran nous a donné 1€ par habitant soit 1 700€ et l’agglomération de Bagnols, 1 000€. Nous avons aussi d’autres partenaires comme la Fédération Française du Bâtiment et l’assurance AMAF.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

À lire à 19h : GUADELOUPE Les artisans gardois à l’heure du grand départ

Coralie Mollaret

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