ObjectifGard : Pourquoi avoir pris une telle décision assez unique en France ?

Julien Sanchez, maire de Beaucaire : Tous les quatre ans, le marché public lié aux cantines de la ville est revu. Cette fois, nous avons regardé dans le détail l'ensemble des sujets et celui-là s'est imposé à nous. Le repas de substitution est lié uniquement au fait religieux car certaines religions interdisent la consommation de porc. Cela n'a rien à faire dans une école laïque et républicaine. Par ailleurs, depuis 10 ans à Beaucaire et l'instauration d'un menu de substitution, les enfants qui ne mangeaient pas de porc se retrouvaient isolés à une même table. J'attire enfin votre attention car nous ne sommes pas la seule ville du Gard. Caissargues depuis quelques années a supprimé le repas de substitution également. En France, la ville de Chalon-sur-Saône avec à sa tête un maire Les Républicains a mis fin depuis 2015 aux menus de remplacement dès lors que le porc était au menu.

Concrètement, comment tout cela va s'organiser à partir de ce lundi ?

Nous avons fait une note dans le magazine de la ville. La commission des menus avec des parents délégués s'est réunie en fin d'année et nous avons pris acte de ne pas remplacer le menu comportant du porc le lundi uniquement. C'est le seul jour de la semaine où nous proposerons dans le menu, un repas de ce genre. J'ai discuté avec plusieurs parents d'élèves notamment de confession musulmane et ils trouvent bien que ce soit que le lundi où ils prendront leur disposition avec leur enfant.

Est-ce que cette mesure va permettre de faire des économies ?

Je pense que cela va en générer à terme car cela évite de préparer deux repas différents sans compter la mobilisation des équipes de cantine. Il y avait aussi une nécessité d'organisation pour éviter de se tromper au moment de servir les repas aux enfants. A Beaucaire, nous avons 11 écoles publiques donc la dimension de la cantine est importante avec 5 cantines au total (regroupement). Un service qui aurait pu éviter l'annulation du repas de substitution est le self-service mais cela coûte trop cher. Avec la baisse des dotations de l'Etat et le dédoublement des classes à la rentrée 2018-2019, nous devons déjà trouver 200.000 euros, c'est énorme.

Propos recueillis par Abdel SAMARI