Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.01.2021 - stephanie-marin - 3 min  - vu 388 fois

NÎMES Squat de la rue Pierre-Semard : une mobilisation solidaire autour des familles de migrants

Le DAL et le collectif de soutiens aux familles logées au "squat" de la rue Pierre-Semard à Nîmes appellent à la mobilisation devant le tribunal de Nîmes le lundi 18 janvier à 14h. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

Une convocation devant le tribunal de Nîmes. C'est la prochaine étape qui attend, lundi prochain - le 18 janvier 2021 - la douzaine de familles de migrants serbes, tchétchènes, marocains, albanais et géorgiens ainsi que les représentants de l'association Droit au logement du Gard (DAL 30).

Depuis le 21 septembre 2019, une douzaine de familles de migrants occupe deux bâtiments désaffectés situés le long de la rue Pierre-Semard à Nîmes, tout près de la station service BP. Un site - propriété d'ICF Habitat (filiale du groupe SNCF) - que la Ville de Nîmes prévoit de racheter dans le cadre du projet dit Hoche Sernam. "Un projet". Selon Yves Carrel du DAL 30, il n'y a donc "aucun caractère d'urgence" à évacuer les lieux. Et pourtant, ces familles dont certaines vivaient dans la rue avant de rejoindre ces logements, sont sous la menace d'une expulsion. Le tribunal de Nîmes devra se prononcer à ce sujet lundi prochain, lors d'une audience prévue à 14 heures.

"C'est une nouvelle étape, réagit Yves Carrel. Il y en a eu plusieurs et des différentes. Mais plus d'un an après, les familles sont toujours installées dans les logements qu'elles ont amélioré." Et Daniel Vidal, porte-parole du collectif de soutiens (*) de poursuivre : "Il n'a jamais été question de pérenniser ici une existence mais de leur permettre de souffler un peu et de mettre en place les dispositifs pour leur demande de titre de séjour, de logement social." Une nouvelle fois, les associations interpellent le préfet du Gard, pour que la cinquantaine de personnes installées au 93-95 rue Pierre-Semard soient régularisées. "La seule solution pour qu'elles puissent être autonomes dès qu'elles pourront travailler", lance Roger Mathieu du DAL 30.

"Si on nous donne les papiers, nous pourrons travailler"

Être autonome. C'est bien le souhait de Mikheil. Ce Géorgien âgé de 28 ans est arrivé en France avec sa compagne, Julieta, et son fils Daviti, en 2016. Après avoir vécu 13 mois dans une voiture à Montpellier, le trio s'est installé dans un des appartements du "squat" de la rue Pierre-Semard. "Vivre dans la rue, avec mon garçon de 3 ans et demi, sans qu'il ne puisse aller à l'école, ça a été très difficile", se souvient le père de famille qui ne pouvait malgré tout se résoudre à retourner en Géorgie. "Là-bas, on me tirera dessus, assure-t-il avant d'ajouter : "On ne cherche pas les aides. Si on nous donne les papiers, nous pourrons travailler, payer notre logement, etc.", lâche le dentiste de formation. Mikheil et Julieta ne seront pas convoqués lundi prochain devant le tribunal - leur arrivée à Nîmes est trop récente - mais ils accompagneront les autres familles pour les soutenir. Ils participeront à la manifestation organisée le lundi 18 janvier dès 14 heures devant le palais de justice de Nîmes.

À noter que le collectif de soutiens demande à être traduit solidairement avec les personnes poursuivies, réclame la relaxe et le cas échant, à être condamné avec les familles et le DAL. "Nous ne savons pas si ces demandes seront recevables, mais notre but est de montrer notre détermination et notre soutien au DAL et aux familles. C'est un mouvement de protestation collectif face à l'institution judiciaire", explique Daniel Vidal.

Stéphanie Marin

* Ados sans Frontières, Amitié France Algérie, Amnesty International groupe de Nîmes, APTI, Association France Palestine Solidarité Nîmes, CIMADE, CNT 30, Collectif Continuons Ensemble Gard, EELV Nîmes, Fédération Anarchiste, France Insoumise Nîmes, Ligues des Droits de l'Homme Nîmes, Nuit debout Nîmes, PCF, Réfugiés Bienvenue, RESF, Union syndicale Solidaires 30, UNIRS 30. Une pétition est en ligne sur : http://chng.it/pLhSCDhR.

Lire aussi : NÎMES. Opération de contrôles au squat de la rue Pierre-Semard

Stéphanie Marin

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