Loin d'être friand des cérémonies d'hommage qui lui sont destinées, Sergi Lopez n'a pour autant pas retenu son émotion face au public d'Itinérances et devant ses amis et collaborateurs ce samedi 29 mars. Lors d'une soirée lancée par l'arrivée d'un âne sur la scène du Cratère, l'acteur catalan a reçu le prix Itinérances récompensant "un cinéma exigeant, qui n’oublie jamais d'être populaire et d'enrichir ses spectateurs."

Sa carrière longue de trois décennies a été marquée par un César du meilleur acteur en 2001 et des rencontres humaines venues lui rendre hommage. "Les commentaires et l'amour que j'ai ressentis sont liés à ma carrière, mais vont plus loin que ça. Ce sont des gens que j'aime, qui ont fait ou font toujours partie de ma vie", apprécie celui qui soufflera sa soixantième bougie en décembre. Et pour cause, les compliments comme "généreux, "avenant" ou "grand professionnel" n'auront pas manqué.

"L'impression d'avoir vécu sans m'en rendre compte"

Le public alésien, "à la fois cinéphile et 'normal'", a aussi démontré son amour à l'acteur à travers de longs applaudissements. "C'est essentiel d'avoir leur retour, on fait un film pour qu'il soit vu. En tant qu'acteur, on a un retour centré sur nous car on est à l'image, c'est donc parfois dur de toujours parler de soi ou réagir aux compliments, avoue Sergi Lopez. Je prends conscience de ce que j'ai réalisé. Quand je suis venu il y a 20 ans, je n'étais pas sûr d'encore travailler en 2025. J'ai l'impression d'avoir vécu sans m'en rendre compte."

Malgré "une overdose de moi", les messages adressés par ses collaborateurs, comme l'Alésienne Alexandra Lamy, avec qui il était à l'affiche de 'Ricky', et les compliments faits par ses admirateurs et proches sur scène, ont eu raison des émotions et de "l'humilité des hommes bons" qui le caractérise : "Je ne m'y attendais pas, le lien émotionnel ressort forcément. Je suis sur un nuage... Ce métier est un cadeau, une vocation, la carrière et la vie personnelle s'y mélangent, apprécie l'acteur. Chaque tournage est différent, je rencontre toujours des personnes différentes... Quand j'ai commencé à faire du théâtre, je n'imaginais même pas faire du cinéma. Pourvu que ça dure, que la vie continue comme ça".

Une star à l'image du festival

Cette mise à l'honneur a été orchestrée par l'équipe d'Itinérances et son délégué général Antoine Leclerc pour qui la soirée "a été le point d'orgue d'une alchimie avec l'ensemble des invités de la semaine", grâce à l'"incarnation" des valeurs du festival par le récipiendaire du prix : "On a souhaité marquer un moment fort, avec une sincérité et un angle différent, sans être trop protocolaire. On a donc voulu mettre de l'humour, à l'image de Sergi, qui en a beaucoup."

Le Catalan a aussi profité de son passage à Alès pour donner une leçon de cinéma avant de recevoir sa récompense. La soirée s'est conclue par la diffusion du film 'Harry, un ami qui vous veut du bien', pour lequel Sergi Lopez a reçu le César du meilleur acteur 2001, le premier décerné à un acteur étranger.