USAM À trois secondes près, Nîmes y était presque !
Dans un derby au scénario incroyable, Nîmes a échoué à trois secondes du bonheur et d'une victoire à Montpellier après 27 ans d'attente. Richardson a offert le nul 29-29 aux Héraultais sur penalty après un carton rouge sévère reçu par Rebichon. L'USAM n'a jamais été aussi prêt de s'imposer à Bougnol !
Au hand aussi le derby a une saveur particulière et cette première période en a été l'illustration. D'entrée les Nîmois mettent l'agressivité nécessaire pour montrer aux Montpelliérains qu'ils ne sont pas venus pour jouer les sparring partner. En défense, c'est Dupuy, formé à l'USAM, qui donne le tempo à ses partenaires. En attaque, Minel prend le relais au poste de demi-centre et ouvre le score. Le retour du public et les tambours du "Blue Fox", le kop héraultais, rajoutent de l'ambiance et de la tension dans ce derby. Sur le terrain, les duels sont costauds et chacun veut prendre le dessus dans l'impact (6-6, 11e).
Au score c'est très serré, personne ne parvient à creuser l'écart même dans une période où les deux minutes pleuvent avec cinq joueurs exclus en trois minutes. Ce sont d'abord les locaux qui sont en double infériorité numérique mais les visiteurs n'en profitent pas : Sanad, de façon peu compréhensible et Tobie doivent s'asseoir sur le banc. La tension continue de monter et devient électrique. Après avoir marqué son penalty Descat se chauffe avec Gallego, l'ailier du MHB est exclu à son tour. Les deux défenses sont très solides.
Paul prend le relais de Desbonnet
La pression haute de Montpellier a gêné Nîmes en début de partie mais les hommes de Franck Maurice arrivent néanmoins à trouver des espaces notamment avec Tobie. Desbonnet ne réalise qu'un seul arrêt dans ce premier acte mais il peut compter sur un mur devant lui renforcé par la rentrée de Gallego qui ne ménage pas ses efforts. Grâce à un missile d'Hesham et un kung-fu du duo Rebichon-Sanad, Nîmes reste au contact malgré le bras gauche destructeur de Richardson. C'est le capitaine usamiste qui égalise sur le gong pour permettre aux siens de rentrer aux vestiaires dos à dos dans ce derby (15-15).
Dans ce match, il y a de l'engagement mais cela ne prend pas le pas sur la qualité de jeu. Les Gardois sont dans le coup mais désormais il ne faut pas flancher dans ce deuxième acte. Après deux buts encaissés, la Green team se remet en route portée par la rentrée de Paul qui remplace un Desbonnet transparent en première période. Le dernier rempart slovaque arrête deux jets de sept mètres devant Descat et Pellas. Mais son homologue croate Sego n'est pas en reste et met en échec Sanad ainsi que Nieto en face à face. En revanche, il ne peut rien face au talent d'Hesham (18-20, 40e).
Un carton rouge qui fait débat
Nîmes mène, portée principalement par ses deux Égyptiens que sont Hesham et Sanad. Minel nettoie la lucarne à neuf mètres. L'artilleur pharaon abuse du tir lointain, Sego se régale et enchaîne les parades. Les Héraultais manquent aussi d'efficacité offensive alors le suspense reste totale à dix minutes du terme (23-24, 50e). Les Usamistes ont la gnaque pour aller chercher un succès historique 27 ans après le dernier obtenu à Montpellier déjà dans cette salle de Bougnol.
Lorsque Tobie marque pour le 29-28 à 30 secondes de la fin, le rêve devient proche. Sur l'action suivante, Rebichon stoppe Simonet. L'arbitre décide d'utiliser une règle récente qui précise qu'en cas de faute grossière dans la dernière minute de jeu peu importe l'endroit sur le terrain, cela entraîne une disqualification ainsi qu'un penalty. À trois secondes du terme, le couperet tombe et l'arbitre brandit le carton rouge au capitaine nîmois. Ulcérés, les Nîmois crient au scandale. Le temps que l'Argentin soit évacué sur civière, les Usamistes revoient les images sur le téléphone du chauffeur "Coucou" et supplient l'arbitre de venir les visionner à son tour.
Après de longues minutes d'attente, Richardson met fin au suspense et égalise sur le fil (29-29). "C'est à cause d'un coup de vent qu'il est tombé. Il a une commotion cérébrale et il est parti à l'hôpital", ironise Patrice Canayer. Franck Maurice préfère d'abord retenir la performance de ses joueurs, "c'est plutôt la fierté qui prédomine, on a fait un match énorme. Nous étions en position de le gagner mais un fait de jeu en a décidé autrement. Ça arrive à tout le monde de se tromper mais ils se sont beaucoup trompés pour Nîmes." Une décision qu'il juge sévère et un derby au goût amer pour Nîmes qui n'a jamais été aussi proche de s'imposer dans l'Hérault. La série continue.
De Montpellier, Corentin Corger
Lidl Starligue. 27e journée. Le Parnasse. Montpellier - USAM Nîmes Gard 29-29. (mi-temps : 15-15). Palais des Sports René-Bougnol. Arbitres : M. Bounouara et Sami. Deux minutes à Montpellier : Simonet (10e), Porte (11e, 23e), Descat (12e), Bataille (21e), Lenne (50e), Duarte (59e). Deux minutes à Nîmes : Sanad (12e), Tobie (12e), Dupuy (25e), Acquevillo (35e), Gallego (58e). Disqualification pour Nîmes : Rebichon (59e).
Montpellier : Bolzinger, Sego (11 arrêts sur 40 tirs); Simonet (2/2), Villeminot (0/1), Truchanovicius, Descat (4/5 dont 3/4 au pen), Pellas (2/3 au pen), Tskhovrebadze, Bataille (0/1), Pettersson (1/2), Lenne, Richardson (7/8 dont 3/3 au pen), Borges (0/1), Porte (3/3), Lenne (6/7), Duarte (4/6). Entraîneur : Patrice Canayer.
USAM : Desbonnet (1 arrêt sur 15 tirs), Paul (5 arrêts sur 20 tirs); Poyet, Gallego (1/1), Rebichon (3/3), Nyateu (1/1), Dupuy, Tesio (1/1), Guigou, Kavticnik (1/2), Tobie (5/6), Acquevillo (2/3), Nieto (1/4), Minel (3/6), Hesham (4/7), Sanad (7/9 dont 2/2 au pen). Entraîneur : Franck Maurice.