Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.12.2021 - corentin-migoule - 4 min  - vu 676 fois

ALÈS Avec les déchets, l'Agglo ne veut plus jeter l'argent à la poubelle

La couteuse gestion des déchets a occupé une bonne partie du dernier conseil communautaire de l'année. (Photo Corentin Migoule)

Le dernier conseil communautaire d'Alès Agglomération de l'année 2021 s'est déroulé ce jeudi soir dans la salle des assemblées du bâtiment Atome. Deux heures de délibérations à l'issue desquelles le projet intercommunal de collecte des déchets ménagers, qui doit permettre une réduction colossale des dépenses de fonctionnement, a été largement salué.

Sur les conseils de leur président, 36 élus de l'intercommunalité d'Alès Agglomération ont fait le choix d'assister en visioconférence au dernier conseil communautaire de l'année 2021 ce jeudi soir. Car si la fameuse cinquième vague de l'épidémie covid déferle sur tout le pays, elle n'épargne évidemment pas le Gard où le taux d'incidence est "très élevé". Il l'est encore plus sur le territoire alésien (plus de 600), ce qui a contraint le centre hospitalier d'Alès Cévennes (CHAC) à réactiver voilà quelques jours son "plan blanc".

"Au CHAC, 40 personnes sont actuellement hospitalisées pour covid, cinq d'entre d'elles sont en réanimation", a enclenché Christophe Rivenq, désireux de débuter comme d'ordinaire la séance plénière par un point sur l'actualité. Pour autant, c'est peut-être parce que semble s'amorcer "un ralentissement de la hausse", et surtout parce que le personnel mobilisé a "besoin de se reposer", que le centre de vaccination de la Prairie va fermer ses portes le 18 décembre pour ne les rouvrir que le 2 janvier. Avant la trêve, le vaccinodrome alésien restera en capacité de vacciner 1 200 personnes chaque jour à condition que tous les rendez-vous pris soient honorés, ce qui n'est visiblement pas le cas pour une cinquantaine d'entre eux. "C'est intolérable !", a pesté le président de l'Agglo.

Plusieurs inaugurations programmées

L'intervention de Jean-Michel Perret a prolongé cette parenthèse sanitaire peu réjouissante. "Ce jeudi midi, on a dû procéder à la fermeture de six classes dans l'une des deux écoles élémentaires de la commune qui est touchée par une contagion massive", a précisé le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Après quoi, des perspectives plus réjouissantes ont été énoncées par Christophe Rivenq, lequel a invité les élus à venir assister à l'inauguration officielle de la jolie médiathèque Daudet d'Alès (lire ici) le samedi 18 décembre en matinée, comme à celle de l'Épide de La Grand'Combe (lire ici) prévue le 3 février prochain.

Le copieux menu des 34 délibérations du soir était ensuite dégusté, le projet de règlement de collecte des déchets faisant office de plat de résistance. Depuis des mois, les élus intercommunaux se réunissent régulièrement pour tenter de s'emparer du "sujet de la décennie", la gestion des ordures ménagères impactant à hauteur de 22 millions d’euros les finances de l'Agglo chaque année, ce qui représente plus de 20% de ses dépenses de fonctionnement. Un gouffre !

Ainsi, ce long et fastidieux travail visant à définir une nouvelle politique communautaire de gestion des déchets prévoit des objectifs "simples" aux yeux du président : mieux valoriser les déchets et réduire les volumes. Par le biais d'un certain nombre de mesures, dont la baisse du tonnage d'ordures ménagères à traiter, l'optimisation du service public de collecte grâce à une organisation appropriée entre les communes qui pourrait générer moins de trajets et mobiliser moins d'agents, des économies massives sont envisageables.

Près de 4 millions d'euros à économiser chaque année

À l'horizon 2026, l'estimation la plus ambitieuse table sur une réduction du coût total de l'ordre de 19 millions d'euros, soit près de 4 millions d'euros en moins sur la note de l'Agglo chaque année. Pour y parvenir, le nouveau projet communautaire, voté à l'unanimité ce jeudi soir, préconise une optimisation du réemploi des déchets en mobilisant les entreprises spécialisées, ainsi qu'un recours éventuel à des sanctions en cas d'incivilités des usagers, entre autres.

S'il reconnaît que ce règlement de collecte n'est que "transitoire" et ne "règlera pas tout", Christophe Rivenq est convaincu du bien-fondé de la démarche. Au moins autant que la maire de Massillargues-Attuech, Aurélie Génolher, saluant "le gros travail" réalisé et qui "démontre que la collaboration entre l'Agglo et les communes doit intervenir à tous les niveaux". 

Ce n'est en revanche pas la panacée pour Sylvain André, maire d'une commune cendrasienne fréquemment sujette à des dépôts sauvages, et selon lequel la mise en œuvre va nécessiter "beaucoup de pédagogie auprès des habitants". "La clé, c'est la communication", a prévenu Serge Bord, édile julirosien, abondant dans le même sens. Assurément, en faisant de la gestion des déchets l'une de ses priorités, l'Agglo semble bien décidée à ne plus jeter l'argent à la poubelle.

Corentin Migoule

Quelques minutes plus tôt, alors que l'assistance était invitée à se prononcer sur la mise à jour du zonage d'assainissement des eaux usées, l'élue d'opposition de Gauche, Béatrice Ladrange, s'est fendue d'une sortie qui a donné une idée de la teneur que pourraient emprunter les débats lors du conseil municipal prévu le lundi 20 décembre. "Nous contestons cet étalement urbain entrepris au mépris de l'artificialisation des sols, son incohérence avec le plan de prévention des risques d'inondations, et son insuffisance en matière de prises en compte des enjeux environnementaux", a-t-elle martelé, raccrochant la délibération du soir à celle du plan d'urbanisme qui pourrait être votée en conseil municipal dans dix jours. "On vous répondra en temps voulu, mais venez blindés car vous allez voir ce que vous allez prendre !", a rétorqué Christophe Rivenq à l'adresse du groupe d'opposition.

Corentin Migoule

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