Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 26.12.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1457 fois

FAIT DU JOUR Gendarmes et réservistes, gardiens de l'esprit de Noël

Michael, Cindy et l'Adjudant Barral (Photo Anthony Maurin).

Départ de l'équipe depuis la gendarmerie de Bouillargues pour sa mission : sécuriser la messe (Photo Anthony Maurin).

En ce jour férié de Noël, tout le monde ne se met pas à table en famille. Les forces de l'ordre, elles, doivent veiller au bon déroulement des fêtes de fin d'année.

Sont-ils les anges gardiens de l'esprit de Noël ? Certainement... En tout cas ils sont des humanistes au grand coeur même si leur métier ou leur vocation n'a pas toujours cette réputation. Des femmes, des hommes, des individus plus ou moins âgés avec plus ou moins d'expérience, des gendarmes d'active mais aussi des réservistes qui viennent donner un coup de main plus apprécié que jamais.

Même si le cœur est à la fête, le temps est aux larmes célestes. Matin du 25 décembre, une fine pluie s’abat sur Bouillargues comme sur une bonne partie du Gard. Mais les gouttelettes n’arrêtent pas la population dans ses déambulations dues à la nativité du Christ ! Car Noël, c’est, pour certains chrétiens, bien plus que l’univers consumériste du réveillon et des cadeaux offerts par le barbu vêtu de rouge… Trois gendarmes sont positionnés devant l'église qui accueillent les croyants.

Arrivé sur site, le trio se met en place (Photo Anthony Maurin).

Pour son premier jour en tant que réserviste, Cindy, 27 ans et accueillie dans la famille de la gendarmerie depuis novembre seulement, n'est pas là par hasard. "J'ai la moitié de la famille dans les forces de l'ordre, je voulais faire l'école de Police mais je suis devenue maman. Depuis, je me suis sentie inutile pendant la période Covid alors je me suis dit que la réserve était une bonne solution."

Le parvis de l'église saint Félix (Photo Anthony Maurin).

Le processus de recrutement est long, comptez neuf mois à partir du jour où le futur réserviste fait les premières démarches. Pour ce premier jour, comment cela se passe ? "J'ai été convoqué à la brigade de Bouillargues mais nous sommes rattachés au groupement départemental alors nous pouvons sillonner le département du Gard. J'ai récupéré, avant, mon paquetage avec mon uniforme et tout le reste. C'est ma première fois en équipe" poursuit Cindy.

Une cohésion exceptionnelle

Accompagnée d'un autre réserviste qui l'est depuis le mois d'août, Michael, 35 ans, Cindy forme un nouveau duo chapeauté par l'adjudant Julen Barral, 46 ans dont 26 de carrière, troisième pointe qui agrandit le nouveau trio. Pour Michael, "Je travaillais dans la restauration, j'avais du temps libre pendant la période Covid et comme mon beau-père était réserviste et que mon grand-père était gendarme, j'ai décidé de me lancer et de faire au moins les cinq jours obligatoires par an."

C'ets parti (Photo Anthony Maurin).

Noël c’est aussi la peur du bleu sur les routes comme au plus proche des festivités. Plus que la peur du gendarme, les gens apprécient la sécurisation qu’ils exercent afin que la population puisse passer d’agréables moments. "Avoir les réservistes avec nous c'est très bien, ils sont d'excellents renforts saisonniers et nous pouvons compter sur eux car ils prennent les mêmes risques que les gendarmes d'active. Ils acceptent de servir sur leur temps de repos au détriment de leur famille et pour la France. C'est une cohésion sociale exceptionnelle qui se passe sous l'uniforme !" ajoute l'adjudant Barral.

(Photo Anthony Maurin).

En ce 25 décembre, l'équipage est présent pour une mission prioritaire, celle de sécuriser la messe en l'église saint Félix. Une présence visible pour rassurer les chrétiens pratiquants, un indéniable outil de dissuasion pour ceux qui pensaient à autre chose. Mais le message est-il bien compris ? Quand on demande aux personnes si la présences des Hommes en bleu est gênante, un mot revient, "non." Pour Marie-Louise, "Non, je préfère les savoir et les voir là, sur le parvis, plutôt que dans leur caserne. On ne sait jamais, nous vivons une époque folle et certaines personnes pourraient très bien venir faire n'importe quoi ici. Nous ne sommes pas une cible comme peut l'être le Vatican mais regardez ce qu'il s'est passé ailleurs en France il y a quelques années et vous comprendrez que les gendarmes ont raison de venir ici."

Les gens commencent à rentrer dans l'église (Photo Anthony Maurin).

Pour l'adjudant Barral, "Le 25, c'est plutôt calme de manière générale... Mais nous ne sommes pas à l'abri d'une catastrophe. En tout cas ce matin nous ne sommes pas là pour regarder le port du masque, les excès de vitesse ou d'autres choses. Ce matin nous ne veillons qu'au bon déroulement du culte." La mission du jour a débuté à 9h et se terminera à 19h. Entre 9h et 13h, c'est la messe qui est la priorité. Entre 16h et 19h, place aux contrôles routiers ! "Les réservistes sont en mission tout le week-end et peuvent être rappelés tout le temps. Demain, ils seront encore avec moi pour aller contrôler les établissements qui reçoivent du public."

(Photo Anthony Maurin).

En théorie, entre Bouillargues et Bellegarde, 31 gendarmes travaillent mais la présence de ces réservistes ravit tout le monde. Un timide merci, un petit geste de salutation, un sourire en coin ou une boite de chocolat... Les gendarmes sont aimés de leurs concitoyens qui comprennent aisément les enjeux de leur dur métier. "Ils ont l'air jeunes mais je ne savais pas qu'ils faisait partie de la réserve ! Remarquerez, cela ne change rien, s'ils en font partie c'est qu'ils ont envie de nous aider, de veiller sur nous. Je suis reconnaissant pour ce geste, pour ce don de soi" conclut Luc. Même si les tenues changent le regard que les gens portent sur les gendarmes, qu'ils soient d'active ou de réserve, la distinction n'a plus lieu d'être ! Merci à eux d'être ce qu'ils sont et de faire ce qu'il font...

Vous voulez devenir réserviste, c'est par là !

La messe va bientôt commencer (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio