FAIT DU JOUR La nouvelle vie du centre sportif de Méjannes-le-Clap
Le conseil départemental veut profiter des Jeux Olympiques 2024 pour moderniser l’espace "Gard découverte", le centre sportif de Méjannes-le-Clap qui a accueilli les classes vertes de beaucoup d'écoliers gardois.
« Une belle endormie. » C’est ainsi que la conseillère départementale communiste de Rousson, Cathy Chaulet, qualifie le centre sportif de Méjannes-le-Clap. Niché dans les Cévennes, l’équipement a été construit dans les années 70. « Aujourd’hui, il est vétuste… Il reçoit 11 000 visiteurs par an, dont 80% de jeunes. Ce sont surtout des écoliers qui viennent en classe découverte. Les adultes, eux, sont présents l’été. » Ces adultes sont toutefois peu nombreux : « Ce sont des gens attachés au lieu pour y être passé », relève Cathy Chaulet. Et pour cause… « Il n’y a que des dortoirs, pas de chambre individuelle ! », ajoute son binôme Ghislain Chassary.
Préparer l’arrivée des JO 2024
Lors des élections départementales, la socialiste Françoise Laurent-Perrigot a fait de la rénovation de Méjannes l’une de ses promesses de campagne : « Ce centre a vocation à devenir le fleuron, la vitrine de l’attractivité touristique et sportive de notre territoire. Pour ce faire il faut de la conviction, des moyens et une méthode ! » Le conseil départemental entend profiter de la sélection de Méjannes, comme centre de préparation aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, pour lancer son projet.
Celui-ci s’organisera en deux temps. D’abord, sept millions d’euros seront consacrés à accueillir dignement les athlètes des JO. Une vingtaine de chambres, allant jusqu’au niveau trois étoiles, seront aménagées. Lionel Bourgey, chargé de mission, a même pensé à commander des lits de 2,20 m pour les basketteurs ! Des espaces pour les séances de kinésithérapies seront aménagés ainsi que des espaces communs pour « l’oisiveté » des sportifs. Le Département créera des vestiaires avec un préau sportif pour l’accueil du basket à trois contre trois qui a fait son entrée aux JO de Tokyo.
« Nous aménagerons des équipements sportifs et techniques pour le vélo et le breakdance, nouvelle discipline sportive des JO 2024 », poursuit la présidente du Département. De son côté, le vice-président communiste chargé du Sport, Vincent Bouget, fait valoir la valeur sociale de l’évènement : « C’est un vecteur d’émancipation et de vivre ensemble. Des sportifs de haut niveau, qui ne se côtoient pas forcément d'habitude, je pense au breakdance, vont se mélanger. »
Un potentiel à sublimer
Le Département espère que les Jeux mettront en lumière l'équipement gardois. D'où la deuxième phase du projet : faire de Méjannes un fleuron pour le sport et le tourisme. Une enquête a été menée pour recenser les besoins des fédérations et autres comités. « Nous sommes venus l’année dernière avec nos jeunes en green camp, relève le président de l’USAM David Tebib. On pourrait accentuer notre présence avec quelques travaux sur la cantine, les sols… C’est une très bonne idée. »
Dans son enquête, le Département s’est rendu compte que « le monde du rugby, du foot et du tennis étaient plutôt tournés vers Toulouse. On réfléchit à mettre en place des installations comme le paddle et le beach foot. » Un pôle vélo pourrait également voir le jour, sachant qu’aujourd’hui que « l’étoile de Besseges et le Tour de France passent par Méjannes ». Cette deuxième phase du projet prendra effet après les Jeux Olympiques. Elle a été chiffré à huit millions d’euros. « Nous allons faire appel à nos partenaires », commente Françoise Laurent-Perrigot.
La collectivité réfléchit également à un nouveau mode de gestion. Aujourd’hui en régie publique, la collectivité pourrait gérer Méjannes sous forme de SPL (société publique locale). Actuellement, le site compte 13 permanents et emploie 15 à 20 saisonniers. Son budget se chiffre à 2,2 M€ par an dont 20% financés par le conseil départemental. Le nouveau projet ambitionne d'augmenter la fréquentation de 20 à 30%.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com