AFFAIRE MAS DE MINGUE " Serge était quelqu'un de très discret "
À l'entrée de la résidence Mireille de la Crau, route de Courbessac au Mas de Mingue, le calme est revenu depuis la découverte d'un corps gisant dans son sang, au rez-de-chaussée du bâtiment A. Pourtant, dans le voisinage, tout le monde ne parle que de cela. Il faut dire que l'affaire a défrayé la chronique même si au sein de cette résidence de 170 logements, ils sont finalement très peu à connaître l'identité de la victime. " Je le croisais de temps en temps mais c'était quelqu'un de très discret ", assure Laurent, le concierge. Tout juste connaît-il son prénom, " Serge ", mais avec les va-et-vient incessants, difficile de " connaître tout le monde ".
Des appels " au secours "
Devant la porte de l'appartement de la victime, au fond d'un long couloir aux murs blancs, il n'y a plus aucune trace du passage des enquêteurs. Pas même le ruban jaune de la police scientifique sur la porte bleue 54. Monique*, qui occupe l'appartement voisin, était réveillée quand elle a entendu les premiers " appels au secours. " Elle décide alors d'alerter son compagnon qui dormait encore. " Ensuite, on a appelé la police mais il était trop tard ", grimace-t-elle. Interrogée par la police durant toute la matinée, elle n'a pas trouvé le sommeil cette nuit. " J'ai fait nuit blanche. On le croisait dans le couloir et il nous disait toujours bonjour mais on ne le connaissait pas. Je ne suis installée que depuis un an ".
" Il est venu chez moi régler ma télévision "
En face de l'appartement de Serge, Marcel* a été abasourdi par la nouvelle. " Il est venu deux ou trois fois chez moi pour régler ma télévision. C'était quelqu'un de très serviable et sympathique même s'il était silencieux et qu'il ne parlait pas trop. " Lui n'a pas entendu les cris, seulement " un meuble tomber ", mais cela ne l'a pas inquiété sur le coup. " Ici, c'est très fréquent et les murs ne sont pas épais donc on s'habitue au bruit ".
La victime était sans emploi et touchait le RSA
Un peu plus loin réside Edouard, qui " trainait ", souvent avec la victime et qui vit donc très mal la situation. " Je suis choqué. C'était mon ami. Quand je suis arrivé en 2009, il était nouveau ici. On s'est tout de suite bien entendu et il m'invitait parfois à manger chez lui ". Edouard, qui ne connaissait aucun ennemi à Serge, ne savait pourtant que peu de choses de sa vie personnelle. " Serge était quelqu'un de très discret. Il ne travaillait pas, touchait le RSA, mais cherchait un job comme plombier. Sa seule famille, c'était une sœur dans le Gard mais il ne la voyait jamais ", assure-t-il. Et il ne comprend pas ce qui a pu se passer. " Il regardait beaucoup la télévision, sortait peu, n'avait pas de copine. Je ne comprend pas. " Pour rappel, une enquête pour homicide a été ouverte par le service régional de la police judiciaire.
Jean-Marie Cornuaille
jeanmarie.cornuaille@objectifgard.
*les prénoms ont été changés.