FAIT DU SOIR Nîmes : que sont devenus les acteurs des Municipales 2020 ?

De gauche à droite : Jérome Puech, Daniel Richard, Corinne Giacometti, Vincent Bouget, Yoann Gillet Karine Voichet, Yvan Lachaud et Patrice Prat.
- La rédactionÀ un an des Municipales, Objectif Gard jette un œil dans le rétroviseur. En 2020 à Nîmes, sept listes s’affrontaient. Cinq ans plus tard, certains candidats vont tirer leur révérence quand d’autres font de la résistance. Décryptage.
Quinze mars 2020. En pleine crise sanitaire, les Nîmois s'apprêtent à vivre une élection hors normes. Ils pénètrent masqués dans l'isoloir pour choisir leur future équipe municipale. Le second tour, prévu pour le 22 mars, aura finalement lieu deux mois plus tard ! L'abstention est record, autour de 67 %. Au-delà du contexte sanitaire, le scrutin 2020 marque le divorce entre les deux poids lourds de la droite nîmoise : le maire Les Républicains, Jean-Paul Fournier, et son rival centriste, le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud. Du côté des adversaires politiques, certains profitent du scrutin pour poursuivre leur implantation locale, tandis que d'autres apparaissent aussi vite qu'ils ne disparaissent. Souvenir, souvenir...
Choisissons Nîmes... Et le successeur ?
En 2020, le maire Les Républicains l’annonce : il brigue son quatrième et dernier mandat. Un record pour un maire nîmois qui a coutume de creuser l'écart avec ses adversaires, recueillant 34 % des voix au premier tour puis 41 %. Un score qu'il obtient à l'époque également grâce au concours du président de l’Usam, David Tebib. Le Nîmois avait demandé en vain l’investiture La République en Marche. Au premier tour, le candidat sans étiquette récolte 5,3% avant d'appeler à voter Jean-Paul Fournier au second tour. Le chef d’entreprise s’est vu confier la présidence du conseil de développement, restant dans le giron de l'Agglo.
À l'issue de sa victoire, Jean-Paul Fournier confie une partie des clefs de la rue Dorée - siège de l'hôtel de ville - à son premier adjoint, Julien Plantier, numéro 3 sur sa liste Choisissons Nîmes. Le jeune homme décroche la grosse délégation Urbanisme et devient président de la Société publique locale Agate. Un an plus tard, Jean-Paul Fournier l'aide même, avec Sophie Roulle, numéro 2 de sa liste, à devenir conseiller départemental sur le canton de Nîmes 1. Le but étant d'éliminer le sortant Thierry Procida, allié de son rival Yvan Lachaud.
L'autre homme fort de la Droite, c'est Franck Proust, numéro 11 sur la liste, destiné, lui, à s'emparer de la présidence de l'Agglo nîmoise. Cinq ans plus tard, le centre de gravité s'est déplacé : le maire soutient Franck Proust pour les Municipales 2026 et il a répudié son premier adjoint et candidat à sa succession, Julien Plantier, avec notamment le soutien du désormais ressuscité Thierry Procida, nouvel adjoint aux sports.
Nîmes en mieux fait de la résistance
En 2020, Yvan Lachaud est le président sortant de Nîmes métropole. Vieux routard de la vie publique, le directeur du réputé Institut d’Alzon n’entend pas mettre un terme à sa carrière politique. Il conduit la liste Nîmes en mieux, s’entourant de Valérie Rouverand, grâce à qui il décroche le soutien d'En Marche (aujourd'hui Renaissance, NDLR) pour le scrutin. Cela s'avère toutefois insuffisant pour s’asseoir dans le fauteuil de maire… Yvan Lachaud arrive troisième avec 15% des voix, derrière la Gauche conduite par Vincent Bouget. Le centriste aura, en revanche, réussi à s’allier avec le candidat écologiste Daniel Richard (lire plus bas).
Cinq ans plus tard, l’animal politique de 71 ans n’entend toujours pas tirer sa révérence. Le voilà aujourd’hui référent du parti Horizons, fondé par l’ex-Premier ministre Édouard Philippe. En 2026, fera-t-il partie des premiers rôles ? Numéro 2 de sa liste en 2020, Valérie Rouverand a pris du galon. Présidente de Renaissance dans le Gard et présidente du groupe Les Progressistes au conseil municipal, elle tente de mener la danse. D'ailleurs, elle a déjà déclaré sa candidature aux municipales. Après une candidature aux Départementales 2021, ayant mis hors-jeu l'élu départemental sortant Laurent Burgoa, une campagne active aux Européennes et une autre candidature aux Législatives, la Nîmoise veut s’enraciner durablement sur le territoire.
Daniel Richard, un petit tour et puis s'en va
À Nîmes, le scrutin de 2020 a été marqué par l’irruption de l’écologiste Daniel Richard, qui a réussi à embarquer sur sa liste Nîmes, une ville nommée désir des socialistes et des insoumis. De quoi irriter certains, comme Corinne Giacometti ou François Séguy, qui ont rejoint Vincent Bouget (lire plus bas). L’écologiste avait surpris tout le monde en s’alliant, dans l’entre-deux-tours, avec le candidat du Centre, Yvan Lachaud. Un tremblement de terre pour l’Insoumise Karine Voinchet, chef de file de LFI pour les municipales. Aujourd’hui, celle-ci n’est plus active au sein du parti. « On la voit seulement dans les manifs », commentent plusieurs militants.
Séisme aussi pour le socialiste Jérôme Puech, qui avait rejoint la liste écolo. S’il est toujours membre du PS, le militant s’est éloigné de la politique et gère désormais la communication au sein des pompiers du Gard. C'est son ami et également pompier, Nicolas Nadal, qui a repris la direction de la section PS de Nîmes. Daniel Richard, lui, est décédé. Toutefois, en 2020, au lendemain du scrutin, il avait démissionné de son poste de conseiller municipal. Daniel Richard a été remplacé par l'agent immobilier Corinne Ponce Casanova. Une élue qui, comme Thierry Procida, a rejoint la majorité municipale de Jean-Paul Fournier, devenant ainsi adjointe à la santé.
Nîmes citoyenne à Gauche au combat
À gauche, 2020 a marqué la première candidature aux municipales du professeur du lycée Philippe-Lamour Vincent Bouget. Sa liste Nîmes citoyenne à Gauche arrive derrière celle du maire de Nîmes avec 26 % au second tour, faisant du communiste le principal opposant au maire de Nîmes. Le scrutin 2020 a été la première marche du méthodique parcours de Vincent Bouget, qui, un an plus tard, est élu conseiller départemental du canton de Nîmes 3, à la place de Laurent Burgoa. L’exécutif départemental en fait son vice-président aux sports et président du CAUE (Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement). À Nîmes, au conseil municipal ou sur les bancs de l’Agglo nîmoise, son groupe veut apporter une alternative à la politique menée.
L’ex-député Patrice Prat, dont le ralliement a créé la dynamique autour de Vincent Bouget, a lui démissionné de l’hémicycle municipal. Aujourd’hui, il semble se laisser tenter par un retour à la mairie de Laudun. La socialiste Corinne Giacometti, qui avait rejoint Vincent Bouget suite à la décision de son parti de soutenir Daniel Richard, est la seule élue PS à Nîmes. Quant à François Séguy - lui aussi n’avait pas suivi LFI sur la liste de Daniel Richard - a soutenu Vincent Bouget, déclinant toutefois la proposition de ce dernier de rejoindre sa liste : « Je n’allais pas mettre de l’huile sur le feu. » Nul doute que le scrutin de 2026 sera bien différent.
Yoann Gillet, figure du RN nîmois
Enfin, reste le Rassemblement national et son candidat Yoann Gillet. Le scrutin de 2020 n’aura pas été un succès pour le frontiste qui recule : 14 % au premier tour contre 21% en 2014. La candidature du Nîmois marque toutefois sa volonté de s’impliquer sur le territoire. D’ailleurs, deux ans plus tard, Yoann Gillet devient député de la 1ʳᵉ circonscription du Gard. Opposant à la majorité municipale, les frontistes surfent sur la croissance de leur parti politique au niveau national. Récemment, ils ont soutenu le maire de Nîmes lors de l’éviction de Julien Plantier, justifiant n’aimer « ni les ingrats, ni les traîtres ». Un changement de stratégie qui pose une question. Tout comme leur prochaine tête de liste en 2026, pour l'heure, inconnue...
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