Publié il y a 23 h - Mise à jour le 06.04.2025 - La rédaction - 9 min  - vu 2206 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 6 avril 2025. Il est 12 heures. Place aux indiscrétions politiques et économiques de la semaine…

La vague ou la vaguelette ? Occuper l’espace médiatique et les réseaux sociaux, le Rassemblement national semble de plus en plus avoir gagné cette partie. Difficile d’allumer sa TV ou de brancher son téléphone sans être inondé de messages, commentaires et pleurnicheries des amis de Marine Le Pen. Particulièrement depuis lundi dernier, où paraît-il pour certains, l’ancienne députée européenne est une pauvre victime de la méchante justice française. Notre époque semble perdre tout sens des réalités. Pire encore, comme le prédisait Honoré de Balzac, la résignation dont fait preuve le personnel politique aujourd’hui, ressemble furieusement à un véritable suicide… Et les prochaines échéances électorales pourraient en être une nouvelle illustration. Dans moins d’un an maintenant, partout en France, les Frontistes, vont tenter le tout pour le tout afin de s’imposer dans plusieurs communes de France.  Et installer un rapport de force local avant l’élection suprême de 2027. L’ancrage des territoires, c’est l’une des clés pour le prochain président de la République. Ce n’est pas pour rien qu’Édouard Philippe, maire du Havre et ex-Premier ministre, a décidé d’organiser des unités locales dans tous les départements. À la fois pour faire remonter les attentes de chaque territoire. Mais aussi, convaincre des maires et élus municipaux de le rejoindre pour peser dans l’étape finale. Le RN a bien compris l’enjeu. C’est pour cela que, malgré leur incapacité matérielle et humaine à se présenter dans les 35 000 communes françaises, les dirigeants du mouvement lepéniste ont une analyse politique fine des municipales. Et font le pari de se concentrer sur les villes de plus de 20 000 habitants. Soit environ 500 en nombre, à peine 2 % du poids des communes. Mais à elle-seules, près de 40 % de la population française. Dans le Gard, c’est bien différent. Hier laboratoire, notre département est le cœur aujourd’hui de la production nucléaire du parti d’extrême-droite. Nîmes bien sûr. Alès sûrement. Bagnols, Beaucaire, Saint-Gilles, Vauvert, Pont-Saint-Esprit, Aigues-Mortes, Le Grau-du-Roi. Peut-être bien Marguerittes et Bellegarde. Julien Sanchez, chef de l’organisation des municipales, ira bien en deçà des 20 000 habitants ici. D’autant que les députés bien installés dans leur fauteuil de l’Assemblée nationale réfléchissent à deux fois depuis la sanction contre leur patronne. Et si elle était aussi condamnée en appel ? Le jeune Jordan Bardella fera-t-il l’affaire dans le costume de prétendant à l’Élysée ? Pas sûr. Imaginons qu’une vague s’impose comme à chaque fois lors des Législatives suivant une Présidentielle… Est-ce que les parlementaires RN retrouveraient tous leur siège ? D'où la tentation d’assurer ses arrières en local…

Fournier doit-il rester ? Il a fait savoir qu’il resterait en place jusqu’au dernier jour de son mandat. Pourtant, dans les équipes de Franck Proust comme dans celle de Julien Plantier, on s’interroge sur la pertinence du maintien de Jean-Paul Fournier dans le fauteuil de maire encore un an. « La conférence de presse pour annoncer les changements de délégation, le lancement de campagne de Franck Proust ou encore le conseil municipal extraordinaire ont été dévastateurs en termes d’images », explique un élu sous couvert d’anonymat. « Impossible de s’afficher encore longtemps avec le maire qui semble très fatigué. Dans les équipes, tout le monde commence à se rendre à l’évidence… » Reste une équation impossible, en particulier pour Franck Proust. Comment déjuger le maire aussi rapidement ? Dans le même temps, comment continuer à être seulement premier adjoint et président de Nîmes métropole ? « La stratégie du double poste vantée par Franck Proust pour l’après 2026 prend de plus en plus un coup dans l’aile… »

Dignité. Julien Plantier a été crucifié politiquement lors du dernier conseil municipal extraordinaire. L’ex-premier adjoint n’a pas pour autant prononcé un mot plus haut que l’autre. À la sortie, devant la caméra et le micro d’Objectif Gard, il s’est dit même désolé de la situation, regrettant la tournure des évènements, mais assurant de sa fidélité politique aux choix de la majorité municipale. « Cette vidéo marque un tournant dans le début de campagne de Julien Plantier. C’est très bien joué. Il est à la fois digne et, auprès des Nîmois, il obtient de l’empathie en tant que victime de cette situation », analyse un observateur avisé. Parviendra-t-il pour autant à capter l’attention des futurs électeurs les prochains mois ? L’avenir le dira.

Mayonnaise. Elle semble prendre selon l’entourage de Julien Plantier. En effet, il y a quelques jours, le candidat a présenté les sept groupes thématiques en charge du projet municipal du candidat, et les binômes qui assureront cette démarche de co-construction avec les habitants. Dans l’intervalle, le site Internet officiel « Nîmes Avenir » a été lancé. Et déjà, les premières remontées sont là. « Un peu plus d’une centaine de personnes ont manifesté leur intérêt pour participer aux ateliers thématiques. Et une cinquantaine de personnes ont écrit spontanément par le site Internet pour poser des questions et proposer leur aide », annonce un des soutiens de Julien Plantier. Qui ne semble pas inquiet par la perspective de trouver les 59 noms de la future liste…

Grand seigneur ? Demain à l’Agglo, lors du conseil communautaire, Franck Proust va procéder à des ajustements dans la représentation de la collectivité. Par conséquence des décisions de Jean-Paul Fournier au sein du conseil municipal. Le locataire du Colisée a toutefois décidé de conserver une place au chaud à Julien Plantier au sein du bureau communautaire. « Le président de Nîmes métropole est lucide et ne s’interdit rien avec celui qui était jusque-là son poulain. Je ne serais pas surpris que les deux hommes tombent d’accord avant l’été pour aller à la bataille », explique un proche de Franck Proust sûr de lui. Qui veut voyager loin ménage sa monture.   

Même sac. Hier samedi, lors du conseil municipal de la ville de Nîmes, le maire n’a pas marqué de franches différences entre le groupe des Progressistes dans lequel on retrouve notamment Yvan Lachaud et Valérie Rouverand. Et celui de Nîmes avenir présidé par Julien Plantier. Jean-Paul Fournier pense même qu’ils forment un seul ensemble…  Au moment de donner la parole, il n’a pas hésité à inviter un de ses ex-élus de la majorité à parler au nom d’Yvan Lachaud. Ce qui a fait tousser dans l’assistance… « Le maire garde cet œil politique avisé. En mettant tout ce beau monde dans le même sac, il rappelle qu’il s’agit d’une composition de traîtres dont les Nîmois se souviendront… », explique un élu toujours dans la majorité municipale.

Au four et au moulin. Depuis son annonce de candidature, le président de Nîmes métropole se déploie. Il enchaîne les rencontres avec les acteurs du monde économique et associatif tout en assurant ses missions à la Ville et à l’Agglo. Il a même fait un crochet par Bruxelles cette semaine pour avancer sur des projets du territoire. « Il a une force de résistance assez incroyable », raconte l’un de ses proches… « Mais sa principale qualité reste sa capacité de dialogue et son empathie, y compris avec ceux qui ne sont pas d’accord avec lui… » Le principal problème de Franck Proust à ce stade est plutôt dans la gestion des sollicitations. « Beaucoup de gens veulent le rencontrer. Ils désirent tous l’aider pour la campagne. Certains lui demandent même d’être sur la liste à ses côtés, il va lui falloir faire des choix. Et c’est souvent le plus difficile… » En attendant, le premier adjoint de Fournier et président de Nîmes métropole veut se concentrer surtout sur les dossiers en instance. « C’est un peu un cadeau empoisonné de prendre la suite de Julien Plantier car Franck Proust se retrouve à dénouer des problématiques anciennes laissées en suspens. Maintenant que c’est lui, tous espèrent une solution rapide… » 

Douais se marie. Après François Courdil il y a quelques mois, qui attend un heureux évènement, c’est un autre élu de la Ville qui va bientôt passer la bague au doigt. En effet, Xavier Douais, l’ex-adjoint chargé du Tourisme, vient de déposer les bans avec sa future épouse. Un écriteau qui n’a pas échappé à ses anciens collègues. Toute la semaine, chacun faisant ses pronostics sur celui qui acceptera de le marier. « Ce n’est pas gagné d’avance que ce soit Julien Plantier. Jean-Paul Fournier a toujours mis un point d’orgue à refuser, à chaque fois, l’office à ceux qu’il considère comme des traîtres… », explique un élu municipal… Alors qui ? « On trouvera bien quelqu’un qui se dévouera à la tâche et qui le fera de gaité de cœur… » C’est quand même la moindre des choses pour un aussi bel évènement qui met à l’honneur l’amour et la beauté de cœur… 

Le poisson d’avril de Vincent Bouget. Les communistes ont de l’humour ! Si, c'est vrai. Le candidat toujours pas déclaré aux Municipales (ce qui est déjà une forme d'humour), Vincent Bouget, l’a prouvé à l’occasion de ce 1er avril en faisant une blague à ses petits camarades, réunis sur la boucle privée « Nîmes en commun ». L’élu d’opposition de la ville a posté un étrange message à 11 heures, écrivant : « Devant les difficultés de ce groupe à vivre ensemble, je fais le choix de rejoindre l’équipe Fournier. » Les plus avertis à la chose publique ont déjà flairé le gag… Et de poursuivre : « Lors du prochain conseil municipal, le maire me confiera la présidence du Palais des Congrès. » Il est vrai qu’aujourd’hui, les ralliements à Fournier sont chèrement négociés. 

Prise de tête ? Patrice Prat, ex-maire de Laudun, est scruté de très près ces dernières semaines. En particulier sur les réseaux sociaux où l’ancien député socialiste a pris soin depuis longtemps de laisser, ici et là, des messages énigmatiques sur ses futures intentions politiques. « Cela lui monte à la tête, on est dans l’ego des réseaux sociaux. Franchement, c’est de plus en plus ridicule », tacle un maire d’une commune du Gard. « Faut rappeler que ce monsieur a quitté sa mairie pour une aventure parisienne, non sans créer la zizanie au sein même de son ancienne majorité et alors qu’il avait installé son successeur… » Mais depuis son départ, la commune de Laudun se porte-t-elle mieux ? « Ce n’est pas le sujet. Tout le monde sait que Patrice Prat veut s’emparer de l’agglomération du Gard Rhodanien… » Du côté de Bagnols aussi, même si l’inquiétude n’a pas encore traversé le bureau du président Rey, on regarde attentivement le comportement de celui qui pourrait faire son grand retour…

Christophe Rivenq étHalles son économie. Vendredi dernier, lors d’une visite des travaux des Halles d’Alès réservée aux étaliers, le maire cévenol n’aurait pas été tendre avec les commerçants présents. Certains d’entre eux, inquiets de devoir fermer boutique d'ici la réouverture prévue en juin, se seraient confiés à l’édile. Ce dernier leur aurait alors répondu : « Si vous devez fermer, vous fermerez. C’est comme ça, c’est l'économie. » La source d’opposition dénonce un « darwinisme économique ». Un chantier en cours dans Les Halles, et peut-être un autre en devenir entre l’élu et les étaliers donc.

Mauvaise langue. Alexandre Pissas, maire de Tresques, président du Sdis30, n’a pas dit son dernier mot pour rejoindre les fauteuils dorés du Sénat en 2026. La dernière fois, le palais du Luxembourg lui a filé entre les doigts. Cette fois, il est décidé à réussir son coup. Pour cela, rien de mieux que de faire circuler une bonne vieille rumeur. « Il dit partout que Denis Bouad est fatigué et va arrêter le Sénat… Sauf que, par malchance, cette rumeur est arrivée aux oreilles du sénateur socialiste », explique un proche de l’ancien président du Conseil départemental du Gard. « Comme il l'a expliqué dans vos colonnes il y a quelques jours, Denis Bouad est bien candidat à sa succession. La seule personne qui pourrait le faire renoncer, c’est Françoise Laurent-Perrigot, l’actuelle présidente du Département. » Dans la perspective du retour du conseiller départemental du canton d’Uzès au 5e étage de la collectivité ?

Des nouvelles du maire de Bagnols. Blessé à la tête dans un accident de vélo le 17 mars dernier, le maire de Bagnols-sur-Cèze, Jean-Yves Chapelet, a quitté l’hôpital le vendredi 28 mars selon nos informations. Il observe désormais une période de repos qui durera tout le mois d’avril. Ce sera donc au premier adjoint, Maxime Couston, qui assure l’intérim, de présider la séance du conseil municipal qui se tiendra le 16 avril. Quant aux circonstances de l’accident, elles restent encore indéterminées : impossible à ce stade de dire si l’élu a été percuté par une voiture dans le rond-point où il a chuté, le lieu n’étant pas (encore) équipé de caméra de vidéosurveillance. 

Gillet, ce Harki qui s'ignore ? Alors qu’il a battu Françoise Dumas dans les urnes en 2022, Yoann Gillet, le député RN de la 1ère circonscription du Gard, continue de la suivre à la trace. Désormais présidente de la Commission nationale indépendante Harkis (CNIH), la Nîmoise organise un évènement autour des Harkis le 14 mai 2025 à Paris. Et qui vient de s’inscrire pour y participer ? Yoann Gillet bien sûr ! « Il n’y a pas de sujet ni d’interdiction de participation pour personne. C’est un non-évènement. Si le député veut être présent à la soirée, il n’y a aucune difficulté, grand bien lui fasse… », explique un ami de l’ex-députée. Manquerait plus que Françoise Dumas organise une soirée en soutien à la Gauche... 

L'événement. Un an presque jour pour jour avant les municipales de 2026 à Nîmes, votre serviteur crée une nouvelle fois l’évènement avec la publication d’un sondage exclusif Opinion Way avec Objectif Gard. Après le renoncement du maire sortant, l’annonce de plusieurs candidatures, l’heure est venue de livrer une photographie politique des forces en présence dans la capitale du Gard. Et les surprises ne manquent pas, on vous le promet ! Rendez-vous lundi à 21 heures sur Objectif Gard, puis mardi tout au long de la journée pour le dévoilement de tous les résultats… Et ne manquez surtout pas notre émission TV à 18 heures mardi soir. C’est un Club Objectif Gard très spécial que nous vous proposerons avec plusieurs personnalités testées dans notre sondage. Elles réagiront en direct… Vous l’avez compris, les municipales à Nîmes comme dans le Gard ou encore à Arles se passeront d’abord et comme souvent dans votre journal ! Merci de votre fidélité.

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