La première pierre du chantier de la médiathèque intercommunale André Chamson a été symboliquement posée, mercredi dernier, par le président de la Communauté de communes Terre de Camargue, Laurent Pélissier, et les partenaires du projet.  

Une cérémonie qui s'est déroulée en présence du préfet du Gard, Didier Lauga, du président du Département du Gard, Denis Bouad, de la conseillère régionale, Catherine Eysseric, et du maire d’Aigues-Mortes, Pierre Mauméjean. À la baguette on trouvait Laurent Pélissier, attentif au bon déroulement du programme et à l'accueil d'un aréopage de personnalités comprenant les partenaires financiers de l'opération, Valérie Trauer, nouvelle directrice adjointe de la Drac régionale, les architectes en charge du projet, sans oublier l'étude Aigues-Mortaise Fontaine et Richard, qui suivra le chantier et Catherine Velle, la petite-fille de l'académicien.

Baptisée André Chamson

Né à Nîmes le 6 juin 1900, André Chamson était très attaché à ses terres gardoises qu’il a beaucoup racontées dans ses ouvrages. L’idée du nom d’André Chamson a été proposée par le Conseil des sages d’Aigues-Mortes et adoptée à l’unanimité par le Conseil communautaire. La pose de la première pierre a eu lieu en présence de l’écrivain Catherine Velle, petite-fille de l'académicien.

Pour l’occasion, elle a lu un texte écrit par sa mère, Frédérique Hébrard, écrivaine, comédienne et fille d’André Chamson. Toutes les allocutions ont bien sûr fait allusion à ce Cévenol amoureux de sa terre, dont un des ouvrages, intitulé La Tour de Constance, relate le calvaire des prisonnières, enfermées là des années pour n'avoir pas voulu renoncer à la foi protestante. À la fin de son intervention, le préfet a fait remarquer en substance, qu'André Chamson et son éloge à la résistance au sens large du terme, faisait sens dans une région où les reboussiers (râleurs/contradicteurs, NDLR ) ne manquent pas.

Un lieu de vie dans un quartier stratégique

Cette structure sera la « tête du réseau » des trois médiathèques communautaires en accueillant les services administratifs et techniques nécessaires à leur fonctionnement pour l’ensemble du territoire intercommunal (Aigues-Mortes, Le Grau-du-Roi et Saint-Laurent-d’Aigouze). Avec une ouverture prévue début 2020, elle permettra de mieux accueillir le public, toujours plus nombreux (40% de fréquentation de la population sur le territoire intercommunal). Elle se veut un véritable lieu de vie ouvert à toutes les générations. C'est le concept du "troisième lieu" entre travail et maison.

Elle est construite sur un terrain d’environ 2 000 m2 mis à disposition par la ville d’Aigues-Mortes, rue Nicolas Lasserre, perpendiculaire à l’avenue Frédéric Mistral, idéalement située entre le centre ancien (à 500 mètres des remparts) et les extensions urbaines plus récentes, à proximité de nombreux services (école, crèche, collège, marché, Trésor public…).

D’une superficie d’environ 1000 m2, la nouvelle médiathèque sera deux fois plus grande que l’actuelle (située dans les remparts et difficile d’accès). Elle accueillera en rez-de-chaussée un vaste plateau, très lumineux, qui regroupera les différents espaces documentaires, avec salons de lecture, et un lieu dédié au jeune public dans un univers ludique.

On y trouvera aussi un pôle presse avec coin café. À l’étage, sur une mezzanine se tiendront   les collections de bandes dessinées et des espaces de travail équipés de postes informatiques et du wifi gratuit. Un auditorium modulable d’une centaine de place permettra de développer la programmation culturelle et artistique de la Communauté de communes, en accueillant des conférences, des projections et des spectacles à petites jauges. Enfin, deux espaces extérieurs, une terrasse et un jardin fermé côté enfants, où seront proposés des animations.

Le projet architectural revisite les codes de la cité

Le projet a été conçu par l’architecte montpelliérain Emmanuel Nebout (choisi parmi 55 candidats), en coopération avec deux architectes aigues-mortais, Ludovic Fontaine et Guillaume Houny. L’équipe a su tirer le meilleur parti d’un espace tout en longueur à côté de l’école Charles Gros. La façade en pierre, percée de fenêtres étroites à travers laquelle jouera la lumière, reprend les codes des remparts voisins. Tout comme l’épaisseur des murs qui permettra de stabiliser les températures. Cette façade en pierre sera décollée du sol, comme en lévitation. Le toit, plat, ne comprendra aucune machinerie pour laisser la vue dégagée depuis les remparts. Les grandes baies vitrées du plateau en rez-de-chaussée ouvriront largement sur la ville et l’environnement.

Le plan de financement

Le montant de l’opération (honoraires, contrôle technique, travaux…) est estimé à 3,6 millions d’euros TTC. Il est largement soutenu par l’État à hauteur de 1 415 706€. Deux autres demandes de subventions sont enregistrées, en attente de la décision des commissions permanentes : celle de la Région Occitanie, pour un montant de 629 424 €, et celle du Département du Gard, qui s'élève à 266 416 €.

Véronique Palomar Camplan