ALÈS AGGLO Capitale française de la culture 2024 : "Plus rien ne sera jamais pareil après cette labellisation"
Ce jeudi 27 octobre, la salle n°6 du Cinéplanet d'Alès a accueilli la présentation du dossier final de la candidature d'Alès Agglomération au label Capitale française de la culture 2024. Un évènement ponctué de la diffusion en avant-première du clip En avant (Alès) et de nombreuses annonces alléchantes.
Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus du verdict. Début décembre - la date exacte n'étant pas encore connue -, l'agglomération d'Alès sera désignée "capitale française de la culture 2024" ou devra se contenter d'une place d'honneur. Cette seconde option n'est pas dans les plans de Christophe Rivenq, président de ladite collectivité, lequel est à l'origine de cette "idée folle" présentée aux élus du territoire en février dernier.
Neuf mois plus tard, tel un embryon ayant grossi dans le ventre de sa mère, un projet culturel de territoire est né. Avec l'aide du cabinet conseil Nicaya, 160 personnes ont ficelé un épais dossier de candidature expédié au ministère de la Culture le 21 octobre dernier. Celui-ci a été présenté à la presse ce jeudi matin, dans la salle n°6 du Cinéplanet d'Alès, "partenaire important" de cette candidature dixit Christophe Rivenq, laquelle devrait aussi accueillir la remise des prix du concours économique Alès Audace le 8 décembre prochain.
"Beaucoup disaient à l’époque que nous étions timbrés"
"Il s’agit d’un dossier énormissime, fruit d’un travail colossal", a résumé le président de l'Agglo, lequel s'est mué en maître de conférence micro en main face à une assistance fournie en partenaires culturels. "Beaucoup disaient à l’époque que nous étions timbrés. On a joué crânement notre chance et au final on est parmi les trois finalistes retenus (avec Bourg-en-Bresse et Montbéliard, NDLR)", a enchaîné le dernier nommé, grand manitou de la candidature.
À l'image du flashmob qui a réuni plus de 1 200 personnes sur la place des Martyrs le 8 octobre dernier (revoir ici), plusieurs évènements ont été montés de toutes pièces dans le cadre de cette candidature à laquelle "tous les acteurs culturels" du territoire ont pris part. C'est notamment le cas du jeune chanteur Charlie Boisseau, révélé dans l'émission The Voice, et auteur de l'hymne à la joie - et à la victoire - En avant (Alès), dont le clip réalisé par Ciné Regard a été diffusé en avant-première ce jeudi matin (voir ci-dessous).
Une heure et demi pour convaincre
On y aperçoit la danseuse Liza Ruscassier, présentée ce jour comme "une chorégraphe de grand talent", laquelle a imaginé les pas exécutés lors du flashmob. "Ça a été une belle expérience ! J'ai été surprise de voir que les gens avaient appris la choré'", a glissé la jeune femme, présente dans l'auditoire lors de cette matinée aux allures de grand-messe de la culture. Un clip en partie tourné lors de la Fête de la danse, faisant la part belle aux jolis sites du territoire (la Bambouseraie, l'Ermitage, la Maison de la figue à Vézénobres, entre autres), et dans lequel figurent aussi les breankdanceurs de l'association All'Style qui fête ses 10 ans cette semaine.
Une création artistique portée par un bel élan populaire qui comptera le 23 novembre prochain lorsque Christophe Rivenq, ambassadeur d'une petite délégation composée d'acteurs culturels majeurs du territoire, se présentera pour l'oral final. Ce jour-là, le président de l'Agglo disposera d'une heure et trente minutes pour convaincre les membres du jury de décerner quelques jours plus tard à la collectivité alésienne le titre de "capitale française de la culture 2024".
S'il reconnaît un certain stress à quelques semaines de cette ultime épreuve, celui qui n'a "pas passé de grand oral depuis la fac" part confiant. "Sans vendre la peau de l’ours, la victoire est largement possible", ose-t-il croire au regard de "la qualité des idées et du dossier" qu'il avait en main ce jeudi matin. Alors que s'amorce "la dernière ligne droite", le président d'Alès Agglomération revendique un investissement de l'ordre de 14 millions d'euros par an en faveur de "l'action culturelle globale" sur le territoire depuis plusieurs années.
"On n’a pas eu besoin d’inventer quoi que ce soit"
Après quoi, ce dernier a reçu un hommage appuyé de celui qui est son vice-président à la Culture, Patrick Malavieille : "Au moment où on a tant de difficultés dans plusieurs domaines, une telle candidature, ça ne court pas les rues ! On pourrait se dire qu'avec le contexte, la culture n’est pas prioritaire. Mais je suis très content que des élus comme toi aient pris conscience de la nécessité de développer la culture sur notre territoire. C’est utile aux citoyens !"
S'il a apprécié "l'audace" de la démarche, celui qui est aussi maire de La Grand'Combe sait que cette dernière n'était en rien irrationnelle : "On n’a pas eu besoin d’inventer quoi que ce soit. On a juste rassemblé et mis en cohérence ce qui existait déjà sur notre territoire." En cas de victoire en décembre prochain, cette dimension culturelle afférente à l'Agglo s'en trouverait renforcée à bien des égards.
D'abord parce que le lauréat du label, en plus d'une visibilité sans égal, se verra offrir la coquette somme d'un million d'euros. Mais aussi parce que les 72 communes de l'agglomération, lesquelles ont toutes vocation à "profiter des retombées de ce label", se sont engagées à verser un euro par habitant en 2024 pour "renforcer" le projet culturel de la collectivité.
"Comme un titre de Miss France, ce label serait pour la vie !"
Ce qui amène Christophe Rivenq à penser que "plus rien ne sera jamais plus comme avant après cette labellisation". "Exister durablement" fait en effet partie des trois ambitions majeures poursuivies par l'Agglo à l'issue de cette finale. Et c'est avec l'intention de faire du "teasing" en révélant des intentions alléchantes sans véritablement les nommer afin de ne pas susciter la curiosité potentielle des concurrents que le président de l'Agglo a annoncé son "plan" pour 2024.
"Près d’un millier de rendez-vous seront organisés cette année-là", a-t-il indiqué. Parmi eux, deux évènements "de portée internationale". Et le dernier nommé d'inviter les Grand-alésiens à se projeter : "Imaginez un peu ! Juillet 2024, Paris accueille les Jeux Olympiques et des millions de personnes découvrent dans le métro qu’Alès est capitale française de la culture !"
Guidé par le leitmotiv chipé à Mark Twain selon lequel "ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait", celui qui est aussi premier adjoint à la ville d'Alès rêve grand : "Comme un titre de Miss France, ce label serait pour la vie !" À ses côtés, le maire, Max Roustan, ne cachait pas sa satisfaction : "En ces temps moroses, ce pari un peu fou a permis de réunir beaucoup de monde. C’est déjà extraordinaire !" Alès Agglo est en finale et il ne lui reste "qu'un pas jusqu'à la remporter".
Corentin Migoule