ALÈS Manifestation pour le climat et contre le capitalisme
En ce samedi matin ensoleillé à Alès, ils étaient plus de 200, d’après les organisateurs, à manifester à l’appel d’Attac pour le climat, mais aussi pour un changement de système plus global.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ont fait du bruit. Sur le parvis du Cratère toujours occupé d’abord, point de rendez-vous de ce samedi militant à plusieurs titres, où les enceintes ont diffusé l’hymne de l’occupation pacifique de la scène nationale d’Alès et où une batucada a pris le relais dans une ambiance de convergence des luttes entre les acteurs culturels et ceux qui défendent l’environnement.
« Nous sommes déterminés à défendre nos intérêts communs », lanceront des membres du collectif qui occupe le Cratère depuis le mois de mars. Les mêmes défendront une nouvelle fois l’abandon « pur et simple » de la réforme de l’assurance chômage, la prolongation de l’année blanche pour les intermittents, mais aussi l’abandon de la loi sécurité globale. Et, pont avec la manifestation du jour, contre « l’inaction des pouvoirs publics face à la crise climatique. »
Une inaction également dénoncée par Attac, par la voix de Jacqueline Balvet. « La loi climat est totalement insuffisante, elle ne répond pas à l’urgence climatique, estimera-t-elle au micro. C’est le système qu’il faut changer, cette loi n’y changera rien. » Pour quantifier l’urgence climatique, la militante sortira des chiffres démontrant que la concentration en CO2 dans l’atmosphère avait été en avril dernier bien supérieure au seuil à atteindre pour ne pas dépasser une augmentation des températures d’1,5°C.
Alors dans ce contexte, « ce n’est pas avec cette loi qu’on y arrivera », reprendra Jacqueline Balvet, dénonçant « les stratégies politiques jamais suivies d’actions concrètes, avec un système capitaliste qui veut toujours aller vers plus de profit et de soutien aux multinationales. »
Elle déconstruira également les « solutions technologiques » avancées face à la crise climatique, le captage et le stockage du CO2 dans les sols, « qui nécessite des émissions supplémentaires et est quasi-impossible à mettre en oeuvre », ou la diffusion de particules de souffre dans l’atmosphère, un dispositif « absolument monstrueux dont nous n’avons aucune connaissance des effets. » Bref, pour les manifestants, il faudra trouver autre chose, et donc commencer par changer de système économique.
Avant que le cortège, garni notamment de drapeaux du PCF, de Solidaires, d’Europe écologie-les Verts et de militants CGT, ainsi que de quelques élus, ne s’élance dans un tour du centre-ville, Jacqueline Balvet donnera rendez-vous le 29 mai à Fournès pour une manifestation contre le projet de plateforme logistique du géant du e-commerce Amazon et « la bétonnisation des sols » qui en résulterait. Un autre cheval de bataille finalement pas si éloigné de celui du jour.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
Notez qu'une marche pour le climat sera organisée ce dimanche à Nîmes. Départ à 14h30 de la Maison carrée.