ASSISES 25 ans de réclusion criminelle « pour le crime des crimes »
L’avocat général, Alexandre Rossi a réclame ce vendredi matin, 18 ans de réclusion criminelle dont 12 ans de peine de sûreté, pour un homme jugé depuis jeudi matin pour le meurtre de sa mère. Il souhaite que soit relever l’altération du discernement mais refuse que soit prononcé l’abolition du discernement de l’accusé... et donc son irresponsabilité pénale.
Nicolas 41 ans est accusé d’avoir tué sa maman en lui infligeant 12 coups de couteau au niveau du coups. C’était le 4 août 2017 au domicile familial de Vergèze.
« Le matricide c’est le crime de tous les crimes, il est au sommet de la hiérarchie judiciaire. Il y a une charge symbolique, on donne la mort à la personne qui vous a mis au mode », déclare dès le début de ses réquisitions, l’avocat général.
Dans le box des accusés, Nicolas semble absent, il reste les mains croisées, sans un geste, ses yeux fixent en de rares moments la robe rouge du magistrat du parquet. Un accusé énigmatique depuis le début du procès, qui refuse de s’exprimer sur les faits, un homme qui terminera le procès comme il l’a commencé silencieux sur son passage à l’acte y compris lors de la phase d’instruction où il a refusé de voir les psychiatres.
Irresponsabilité pénale ?
Chez cet homme se pose la question de son éventuelle abolition du discernement, mais comment le juger sur ce point en sachant qu’il a refusé de rencontrer les psychiatres mandatés par le juge d’instruction.
« Pour moi une expertise est plus pédagogique, elle fait référence au passé psychiatrique de cet homme et son passage à l’acte. Je pense que cet accusé à tendance à la manipulation, insiste le représentant du parquet général de Nîmes. Il a fait usage de son droit au silence lorsque cela l’arrange, il ne répond qu’aux questions de son avocat, mais attention, enchaîne Alexandre Rossi à l’adresse des jurés. Si jamais vous prononcez l’irresponsabilité pénale vous allez vous ériger en médecin. Cet accusé n’est pas suivi aujourd’hui au niveau psychiatrique, il n’a pas de traitement et il a fait en quatre ans, un seul mois et demi d’hospitalisation ». « Il n’y a pas assez d’éléments dans ce dossier pour prendre une mesure d’abolition du discernement».
Une cohérence dans le passage à l’acte
« C’est un fou avec une certain logique lors de son passage à l’acte. Il a une certaine cohérence car il attend le départ de son père pour s’en prendre à sa mère, complète Alexandre Rossi. C’est une personnalité perverse, toxicomane et oisive, les parents devaient en avoir assez d'une telle personnalité à la maison. C’est la génération kangourou, il vit chez les parents à 35 ans-40 ans ».
Concernant la prise de drogue du mis en cause le jour des faits : « si avec deux joints 6h avant les faits on est irresponsable pénalement et bien on met la clef sous la porte », insiste l’avocat général Rossi
La défense de cet homme représentée par maître Aoudia a plaidé l'irresponsabilité pénale de son client en estimant qu'on ne devait pas juger les fous.
Le verdict est tombé vendredi à 17h, les jurés gardois sont allés au delà des réquisitions en infligeant 25 ans de réclusion criminelle. Il ont retenu l'altération du discernement.