ATTENTATS DE PARIS Gard : le silence devant l'indicible
A midi, toutes les institutions de France étaient invitées à observer une minute de silence en mémoire des victimes des attentats du 13 novembre Ecoles, mairies, collectivités, ils étaient des milliers à se rassembler dans le Gard.
Ils étaient des milliers, ce midi, à se rassembler devant les bâtiments publics du Gard. Dans le cadre du deuil national de trois jours, l'État a appelé à opérer une minute de silence. Une minute pour témoigner de sa solidarité envers les familles des 129 victimes des atrocités du 13 novembre. Une minute pour défendre une certaine idée de la France que partagent ses habitants. Une minute pour dire que face à la barbarie, nous n'avons pas peur. Mobilisés plus que jamais, le préfet Didier Martin et ses services mettent en place les mesures de sécurité renforcées dans le cadre de l'état d'urgence. Plusieurs agents ont été mobilisés sur le terrain pour renforcer le plan vigipirate et le plan anti hold-up a été avancé pour sécuriser les centres commerciaux. "Même si bien sûr, nous sommes frappés de stupeur comme tous les Français, nous mettant tout en oeuvre pour protéger les Gardois et Gardoises", réaffirme le représentant de l'État.
Devant la mairie de Nîmes, entre 300 et 400 personnes étaient réunies ce midi. Parmi la foule, une dame tient un bouquet de fleur avec le signe "Peace & Love" qu'elle déposera aux abords des marches. L'émotion est palpable, y compris parmi les élus présents dont Richard Tibérino, visiblement très affecté. Une minute de silence qui s'est faite en l'absence du maire Jean-Paul Fournier, parti très tôt ce matin à Versailles pour une réunion de crise du Congrès où François Hollande fera un discours vers 16h.
A Alès, entre 200 et 300 citoyens et élus étaient présents devant l'hôtel de ville. Face à eux, sur le perron, le conseil municipal était en grande partie réuni. Les voix ont commencé à se taire quelques minutes avant l'instant de recueillement officiel. A l'heure dite, sans discours et sobrement, le maire Max Roustan a simplement appelé au silence. Puis l'ensemble des alésiens présents ont murmuré à voix haute la Marseillaise, la gorge serrée. La foule s'est ensuite dispersée. Quelques larmes se sont échappées. « Il n'y a pas de mot. Le silence est notre meilleur argument », a ensuite commenté l'édile.
C’est sur le perron de l’Hôtel de Ville que se tenait Jean Denat, maire de Vauvert, lors d’une prise de parole précédant la minute de silence organisée par la ville camarguaise."Nous témoignons à toutes les victimes ainsi qu’à leur famille notre solidarité. Nous soutenons aussi les forces de l’ordre et les secours qui sont exemplaires mais nous devons prendre nos responsabilités et entrer en résistance. Défendons la République, son sang a coulé et elle ne doit rien lâcher car il en va de son avenir et de son Histoire. Nous restons mobilisés pour que Vauvert puisse vivre le plus normalement possible car malgré tout, la vie continue". Quelques instants d’intériorité, des prières, des yeux hagards ou humides et des gorges serrées au moment de chanter l’hymne national. Pour Jean Denat, "il ne faut ni être dans le pathos, ni dans le guerrier, c’est ce que François Hollande a su montrer. Il faut juste être courageux et faire face à toutes les situations".
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