BAGNOLS Au lycée Sainte-Marie, une mini-entreprise pour apprendre
Depuis trois ans, le lycée professionnel privé Sainte-Marie de Bagnols créé en son sein une mini-entreprise entièrement dirigée par des élèves de Première gestion et administration. Celle de cette année s’appelle MayDay Press.
Une entreprise qui regroupe seize élèves, répartis en services, comme dans une « vraie » entreprise. Il y a un service marketing, un service financier (l’entreprise dispose de son propre compte en banque), un service dédié au cinéma (nous y reviendrons), un service ressources humaines, un service relations clients-fournisseurs, un directeur administratif et une directrice générale, en la personne d’Ophélie Rosales.
Une fine équipe regroupée en septembre dernier, avec un projet : « un boîtier géo localisable par la police qui, quand il est actionné, prévient la police d’un danger, explique la directrice relations clients-fournisseurs Noémy Payet. Nous avons eu cette idée car plusieurs personnes ont été harcelées dans notre classe, et cette année une fille de notre classe a été agressée. » Pour parvenir à développer leur produit, les lycéens disposent d’un budget, 400 euros, sur le compte de l’entreprise. « Ce n’est pas énorme, nous sommes en recherche de fonds, de partenariats », indique Noémy Payet.
Des partenaires, la mini-entreprise en a déjà quelques uns, aidée par la mairie qui lui a ouvert son carnet d’adresses. Ainsi, la mini-entreprise est parrainée par Luc Ardellier de l’entreprise Oreka Solutions, l’entreprise Com & Events a réalisé sa communication visuelle, AGSP l’impression des flyers, l’entreprise Imprim’ & com’ imprimera en 3D leur prototype et Iris Agency réalise et produit un court-métrage publicitaire que les lycéens espèrent diffuser notamment au cinéma Casino. « Le but de ce court-métrage est de sensibiliser le plus de monde possible », affirme Noémy Payet.
Reste que la mini-entreprise a encore un défi de taille : créer l’objet. « Nous recherchons un ingénieur qui pourrait nous aider pour la conceptualisation, nous voudrions passer par l’Internet des objets », note l’étudiante. Car plus que de réaliser un objet technologique en soi, le but de la mini-entreprise, montée dans le cadre du dispositif Entreprendre pour apprendre, piloté par le rectorat de Montpellier, est de découvrir des métiers. « Ça nous permet de voir différents postes et d’être plus apte à s’y attaquer ensuite », affirme Noémy Payet.
Et aussi de rapporter des trophées à leur établissement : comme le rappelle leur professeure d’éco-gestion Nadia Khibali, qui les chapeaute sur ce projet, le lycée Sainte-Marie est double champion régional en titre du challenge créé par Entreprendre pour apprendre. Alors cette année, l’objectif est de faire encore mieux, et d’aller chercher le titre du challenge européen. « Ils devront présenter un ‘pitch’ de cinq minutes et seront évalués par un jury le 9 mai, explique la professeure. Mais au fond, ce n’est pas le challenge qui compte, mais ce qu’ils vivent depuis septembre, le challenge c’est la cerise sur le gâteau. L’objectif reste de valider des compétences et travailler de manière différente avec ce projet qui compte pour le bac. »
Pour Nadia Khibali, cette mini-entreprise « c’est la vraie vie, une aventure humaine. En septembre ils avaient 14 ans, en juin ils en auront 25. »
La mini-entreprise dispose de sa page Facebook.
Thierry ALLARD