DIMANCHE MUNICIPALES Saint-Jean-du-Pin : Éric Maubernard raccroche, trois listes en lice
Dans cette commune voisine d’Alès de 1 500 habitants, le maire communiste, Éric Maubernard, a décidé de ne pas se représenter. S’il a préparé la suite avec son adjointe, Julie Lopez-Dubreuil, qui conduit une liste, deux autres candidats sont dans la course : Samuel Bonny et Philippe Fages.
Conseiller municipal depuis 1989 et maire depuis 2008, Éric Maubernard s’apprête à quitter ses fonctions d’élu. Âgé de 64 ans, l’édile communiste estime « qu’il faut savoir passer la main » à l’heure où d’autres, qui dépassent largement les 70 ans voire plus, s’accrochent au pouvoir. « J’ai foi envers la jeunesse. À un moment, il faut lui donner les clés », souligne cet ancien éducateur qui, une fois l’écharpe tricolore enlevée, compte profiter davantage de ses trois petits-enfants, faire rouler son camping-car qu’il possède depuis dix ans, mais aussi continuer le militantisme, lui qui est encarté au Parti communiste depuis… 47 ans. « En ce moment, je marche pas mal derrière les banderoles ! », rappelle-t-il.
Julie Lopez-Dubreuil s’inscrit dans la continuité
De ses 31 ans de mandat, il dresse évidemment un bilan positif, citant notamment la construction du groupe scolaire, la rénovation et l’agrandissement du foyer, mais aussi – et surtout – le maintien du lien social. « Nous avons toujours soutenu le tissu associatif, assure-t-il. Notre Festival du rythme est d’ailleurs le symbole du bien-vivre ensemble qui règne sur la commune. » Sachant dès 2014 que ce mandat serait le dernier, Éric Maubernard s’est attaché à préparer la suite. Et aujourd’hui, c’est son adjointe Julie Lopez-Dubreuil qui se présente avec la liste Vivre Saint-Jean-du-Pin, renouvelée quasiment de moitié.
Cette céramiste de 44 ans, née en région parisienne, a posé ses valises à Saint-Jean-du-Pin il y a 17 ans. Très vite, elle s’est investie dans la vie associative du village. « Quand je suis arrivée, j’ai découvert un atelier municipal de poterie juste à côté de chez moi, se souvient-elle. En 2008, quand j’ai été élue conseillère municipale, j’étais déjà dans pas mal d’associations. » Ce premier mandat passe, suivi d’un second en 2014 où elle devient adjointe, et Julie Lopez-Dubreuil se découvre des capacités, notamment celle « de pouvoir écouter les gens. » « Et moi, je lui ai transmis l’amour des chiffres ! », complète Éric Maubernard.
Les grandes lignes du projet de la candidate et de son équipe portent sur plusieurs thématiques. Sur la question de l’environnement, « nous voulons proposer des mesures pour que la commune soit exemplaire et accompagne les habitants dans la transition énergétique. » Des investissements visant à adapter les bâtiments communaux aux changements climatiques sont proposés.
Sur le volet « démocratie », la liste "Vivre Saint-Jean-du-Pin" souhaite mettre en place dès 2021 « un budget participatif permettant aux habitants de décider directement de l’utilisation de 5% du budget communal d’investissement. » D’autres propositions portent sur la redynamisation du cœur de village avec, entre autres, le réaménagement de la traversée du village « en travaillant à la sécurité des piétons, à la réduction de la vitesse, à l’amélioration du stationnement », etc. Le programme dans sa totalité sera présenté à la population le 25 février, à 19h, au foyer communal.
Ingénieur à la municipalité d’Alès, Philippe Fages est à la tête de la liste "Ensemble pour Saint-Jean-du-Pin". Mais c’est surtout son équipe qu’il met en avant dans ce projet de conquérir la mairie. « Notre souhait est de permettre à tous de s’impliquer et de prendre part à la vie du village dans une démarche citoyenne et participative », explique-t-il.
Philippe Fages mise sur la démocratie participative
Âgé de 61 ans, Philippe Fages réside à Saint-Jean-du-Pin depuis 34 ans et n’a encore jamais été élu. « Ce qui m’a poussé à me présenter, c’est l’envie de servir ma commune, de servir la République. Et puis je suis à la retraite le 28 février, donc c’est parfait ! » Le sexagénaire met également en avant sa longue expérience de fonctionnaire territorial qui lui permet « de connaître tous les rouages de l’agglomération. C’est quand même un avantage. »
Côté programme, le candidat et ses colistiers ont identifié, dans un premier temps, neuf mesures prioritaires. Parmi elles, figure la volonté de ne pas augmenter le taux communal d’imposition sur la durée du mandat, d’optimiser les conditions d’accueil à l’école (avec la création par exemple d’un service minimum les jours de grève) mais aussi d’installer un système de vidéo-protection : « Ce n’est pas de la vidéo-surveillance, insiste Philippe Fages, mais un dispositif qui doit permettre de résoudre les problèmes de petite délinquance et d’éviter la dégradation du bien public avec des caméras installées aux entrées de la commune. »
D’autres propositions portent notamment sur la réduction de la vitesse excessive, la mise en place d’un conseil municipal des jeunes, la création d’un lieu de rencontre, des actions visant à devenir une collectivité éco-responsable, etc. « Nous travaillerons en collaboration avec les habitants à travers un comité citoyen où chacun pourra venir aborder les sujets qu’il souhaite », ajoute Philippe Fages. La liste, qui affiche une moyenne d’âge de 56 ans et regroupe « des gens de tous horizons, de Droite et de Gauche », présentera son programme finalisé le vendredi 6 mars, à 18h30, au foyer.
Conseiller municipal d’opposition depuis 2014, Samuel Bonny s’est déclaré candidat au début du mois de janvier. « Ma famille vit ici depuis des générations et j’ai envie de donner de mon temps à cette commune que j’aime tant », explique cet exploitant agricole de 45 ans, qui est aussi le fondateur de la centrale photovoltaïque de Saint-Jean-du-Pin.
Samuel Bonny, un élu d’opposition dans la course
Dans le village, son nom n’est pas inconnu puisqu’autrefois, son père et son grand-père furent maires. À son tour, il souhaite aujourd’hui le devenir avec la liste "Un nouvel air pour Saint-Jean-du-Pin" afin de mettre en œuvre plusieurs projets qui composent son programme.
L’une de ses premières volontés est de diminuer les impôts locaux. « Je considère qu’ils sont trop élevés et d’ailleurs les gens s’en plaignent », constate-t-il. « Notre effort va aussi se porter sur la création d’un pôle médical, d’une maison de retraite, d’une crèche ainsi qu’une aire de jeux pour enfants », explique Samuel Bonny.
Le quadragénaire souhaite également que « Saint-Jean-du-Pin retrouve la place qu’elle mérite au sein d’Alès Agglomération » et formule d’autres propositions comme « le déploiement de la vidéo-surveillance sur certains axes pour lutter contre les cambriolages », « faire venir les navettes Ales’Y » pour emmener les habitants en centre-ville, mais aussi « diviser par deux les indemnités de maire. » En se présentant à la tête de la municipalité, ce féru d’alpinisme de haute-montagne et passionné de sport mécanique se livre là à un nouveau challenge, tout aussi prenant.
Élodie Boschet