ÉDITORIAL Cette saison où le soleil revient...
Tout le monde retient son souffle. Dans quelques heures, quelques jours, on devrait connaître les modalités du confinement, épisode 3. Cette nouvelle étape depuis la crise du coronavirus qui a débuté voilà un peu plus d'un an sera probablement la plus difficile. D'abord, parce qu'elle est lassante. Plusieurs mois enfermé chez soi, à faire la queue pour acheter trois courses, ne plus pouvoir aller au restaurant, au cinéma, au théâtre, aux Costières ou au Parnasse. Tout le monde en a marre. Les vacances d'hiver approchent et qu'est-ce que l'on va faire ? Restez chez nous. On a beau avoir pléthore de films, séries, émissions ou autres, on n'a pas spécialement envie. Envie de ne rien faire. De rester bloquer devant un écran, même le plus beau du monde. Et c'est bien normal. Ensuite, parce que les vaccins sont là. Mais pour des histoires de gros sous ou de commandes jamais arrivées, on n'est pas près de se faire vacciner. Et donc de revivre normalement. Enfin, parce que c'est au moment où l'on s'approche de la fin que la covid-19 a décidé de rejouer son spectacle. Cette fois-ci avec des nouveaux acteurs, ses variants. Qui vont nous empoisonner l'existence encore un bout de temps. On veut sortir, nous. Danser dans la rue, chanter fort, crier même avec tous les Gardois. On veut s'asseoir sur une terrasse, appeler le serveur, lui commander le meilleur café qu'il n'a jamais servi. Avec une crêpe. À la crème de marron. Et pourquoi pas après tout. Et sourire à la vie. Mais bon, ce ne sera pas pour tout de suite. Un an d'effort insuffisant. Et qui pourrait même être insignifiant tant la vague épidémique qui se profile devrait redoubler d'intensité par rapport aux deux dernières. Croisons les mains alors. Vers la poitrine. Exigeons le droit de faire la gueule. Jusqu'au printemps. Cette saison où le soleil revient. Avec son lot de meilleures nouvelles ? Pas sûr !
Abdel Samari