ÉDITORIAL Travailleurs médico-sociaux : et si Macron se penchait à la fenêtre de l'Élysée ?
Succès surprise hier mardi à la manifestation des personnels du social et médico-social dans tout le Gard. Du monde, malgré le froid, malgré le covid. Plus de 1 000 personnes le coeur serré sont venus une nouvelle fois demander un peu de reconnaissance. Ces invisibles du quotidien, et pourtant si essentiels pour le lien social et l'aide aux plus éloignés de l'autonomie. Ils ne sont pas venus demander l'aumône. Juste une revalorisation comme les autres. Celle déjà accordée à tout le corps médical dans le cadre du Ségur de la Santé. 183 euros. Une goute d'eau pour le "quoi qu'il en coûte", une manne pour ces travailleurs de l'ombre qui pour certains, ne touchent même pas le minimum salarial. Sans compter que ces salariés exercent avec dévouement un métier pénible, qu'ils n'ont cessé de travailler y compris lors des différents confinements. Mais bizarrement, le Gouvernement semble leur tourner le dos. Ou fait le fine bouche pour quelques euros. C'est à n'y rien comprendre. Alors que le sujet de l'autonomie en lien avec le vieillissement de la population en France va devenir capital, nos gouvernants n'ont d'oreilles et d'yeux que pour les organisations syndicales et/ou patronales qui montrent le mieux les muscles à la TV. Une nouvelle illustration de l'abandon des faibles ? Ceux qui font tourner la machine en silence. Soyons toutefois optimiste, la Présidentielle approche. Pris en tenaille entre une Valérie Pécresse revigorée par sa victoire à la primaire interne Les Républicains et qui caracole désormais en tête dans les sondages, et l'extrême-Droite prête à faire toutes les propositions fantasques dont aucune ne sera tenues, Emmanuel Macron a une occasion rêvée de se pencher à la fenêtre de l'Élysée. Et de retrouver son regard bienveillant sur des gens qui portent l'espoir d'une solidarité en silence. Sans couleur, ni conditions sociales. Panser leurs maux. À n'importe quel prix.
Abdel Samari