EXPRESSO Le retour de l'Arlésienne du 3e pont d'Aigues-Mortes
C'est un projet lancé au milieu des années 2000 par l'ancien maire René Jeannot et interrompu il y a plus de dix ans désormais. Alors que les travaux sur le Pont de Provence vont débuter et que la circulation s'annonce difficile à Aigues-Mortes lors des prochains moins, l'idée de création d'un troisième pont à l'entrée Nord de la ville, au niveau du rond-point du sel, refait surface ces derniers jours.
"Il est vital pour notre commune." Le maire Pierre Mauméjean n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, la création d'un troisième pont au Nord d'Aigues-Mortes est aujourd'hui une priorité absolue. D'autant plus à l'heure où le Pont de Provence s'apprête à être reconstruit, faisant du chemin de la Pataquière le seul accès possible à la cité médiévale pour les six prochains mois. "Si on l'avait, on ne serait pas dans la panade actuelle", estime le maire.
Mais au-delà d'une problématique conjoncturelle, Pierre Mauméjean voit en ce pont une nécessité structurelle. "Chaque été, ça bouchonne pour entrer dans Aigues-Mortes, souligne-t-il. Situé au niveau du rond point du sel, ce troisième pont permettrait de décongestionner la ville, offrant notamment un accès utile aux locaux et à leurs visiteurs."
Une Arlésienne partie pour durer ?
Pour autant, la construction de ce pont n'est pour tout de suite. "La commune n'a pas les épaules pour le porter toute seule, prévient le maire. Nous devrons solliciter l'aide des autres collectivités, et notamment du Département et de la Région. Mais relancer un projet interrompu prend toujours beaucoup de temps. Ce ne sera pas pour ce mandat."
Du côté de l'opposition, on est plus partagé sur la nécessité de cet ouvrage. "C'est clair que pour les six prochains mois, ça aurait été génial, reconnaît son leader, Joachim Rams. À moyen terme, tout dépendra du projet d'urbanisation du Mas d'Avon auquel nous sommes opposés. S'il y a urbanisation, ce troisième pont sera nécessaire. Dans le cas contraire, il n'est à mon sens pas indispensable. Je pense que le Pont de Soulier, situé un peu plus loin sur la route des Saintes-Marie-de-la-Mer, pourrait faire l'affaire." Quoi qu'il en soit, l'Arlésienne est partie pour durer au moins encore un peu, et n'a pas fini de susciter des débats dans les remparts de la cité médiévale.
Boris Boutet