FAIT DU JOUR À Cendras, le centre Biosphera prend du galon
Biosphera, le centre d’interprétation des vallées cévenoles implanté à Cendras, vient d’être labellisé "Maison de la réserve de biosphère des Cévennes" par le Parc national des Cévennes.
C’était il y a presque trente ans. Au début des années 1990, la vallée du Galeizon est choisie par le Parc national des Cévennes pour être un terrain d’application du programme sur l’Homme et la biosphère (ou programme MAB pour Man and Biosphere). Lancée en 1971 par l’Unesco, cette démarche vise à chercher des solutions de gestion conciliant la protection des écosystèmes et le développement des populations humaines. « La vallée du Galeizon représentait un petit bassin versant facile à appréhender, qui faisait le lien entre une zone agglomérée et le cœur du Parc national des Cévennes », explique Yannick Louche, président du syndicat des Hautes vallées cévenoles, structure spécialement créée pour mener, dès 1992, « des actions théoriques et pratiques de développement durable. » Cinq communes du territoire – Saint-Martin-de-Boubaux, Soustelle, Lamelouze, Saint-Paul-la-Coste et Cendras – s’engagent alors dans un long processus de réflexion sur différents thèmes comme l’agriculture et la forêt, le tourisme et le patrimoine, l’architecture et les paysages, mais aussi l’eau.
Réconcilier l’Homme et la nature
Les années défilent et la vallée du Galeizon multiplie les distinctions : réseau européen Natura 2000, programme local d’actions Agenda 21, Territoire à énergie positive pour la croissance verte. Deux nouveaux labels viennent compléter ce palmarès en 2018 : "rivière en bon état" décerné par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et "site rivières sauvages", remis pour la première fois en Occitanie par Afnor Certification (relire ici). « Le travail mené est extraordinaire, faisant de cette vallée un territoire d’excellence du programme MAB, et du syndicat un précurseur sur ces questions-là », estime Henri Couderc, président du Parc national des Cévennes.
Tous ces savoirs accumulés prennent la forme du nouveau centre d’interprétation des vallées cévenoles, baptisé Biosphera, inauguré fin 2016 (relire ici). « C’est un enfant de la démarche du syndicat. Un lieu de rencontres, de débats et d’éducation à l’environnement », souligne Yannick Louche. Un enfant auquel le Parc national des Cévennes s’est désormais lié à travers la convention, également signée par la mairie, désignant Biosphera "Maison de la biosphère des Cévennes". Une belle reconnaissance qui va permettre de renforcer les collaborations avec le Parc national et le réseau MAB, par la mise à disposition de moyens supplémentaires et le développement de nouvelles animations.
Inventer des solutions à l’échelle des territoires
Si l’Homme et la nature vivent déjà en harmonie au cœur de la vallée du Galeizon, l’aventure est sans fin. « Il faut avoir une vision sur le long terme pour répondre aux enjeux du changement climatique et de la protection de la biodiversité, rappelle Catherine Cibien, directrice de MAB France. Il n’existe pas de solutions uniques qui s’appliquent aux 14 réserves de biosphère de France, mais des réponses qui doivent s’inventer à l’échelle des territoires, avec les acteurs locaux. » Comme le font les élus du Galeizon, devenus experts en la matière. « Ce programme sur l’Homme et la biosphère, conclut Yannick Louche, je le recommande à l’ensemble des politiques de la planète. »
Élodie Boschet