FAIT DU JOUR Jean Denat reçu par Manuel Valls : un entretien décisif
Le président PS du conseil général du Gard est reçu à 15 heures à Matignon dans l'espoir d'obtenir une aide financière. A quatre mois des départementales, la rencontre peut encourager l'union avec les communistes, hostiles à la politique du gouvernement.
Objectif Gard : Qu'allez-vous demander à Manuel Valls ?
Jean Denat : Le Gard connaît de grandes difficultés financières avec la baisse des dotations combinée à l'augmentation du RSA. Je vais demander au Premier ministre une aide financière de l'Etat et un appui sur plusieurs projets pour maintenir les investissements publics, facteurs de croissance pour le BTP.
Objectif Gard : L'Etat, au titre du transfert des compétences, doit environ 600 millions d'euros au conseil général. Il ne donnera jamais une telle somme…
Jean Denat : Moi je ne suis ni joueur, ni naïf. Je suis pragmatique. On ne peut pas préjuger à l'avance. Il y a quinze jours, j'ai envoyé un courrier au Premier ministre afin de préparer notre entretien (…) Manuel Valls avait expliqué qu'il tiendrait compte des situations difficiles dans certains départements. Je vais demander des indications sur la façon dont l'Etat entend nous aider. On pourrait mettre en place un échéancier.
Objectif Gard : Vous êtes proche de Manuel Valls. Pensez-vous avoir plus de chances de le convaincre ?
Jean Denat : Oui je le soutiens, on se connait, on se tutoie... Après, c'est une question de nature humaine tout simplement.
Objectif Gard : Cette aide financière de l'Etat est très attendue par les communistes. Seulement, leur secrétaire national PCF s'est opposé à une union avec les socialistes...
Jean Denat : Je pense que l'union est toujours possible. On ne prépare pas les législatives, il faut prendre acte du bilan dans le Gard. Cela fait dix ans que la gauche conduit la politique départementale, après qu'il y ait des postures politiques, je le respecte.
Objectif Gard : Le groupe PCF a expliqué que vous étiez en "contradiction" avec vous-même. Diriez-vous d'eux qu'ils sont pris au piège de leur idéologie ?
Jean Denat : Je ne dirai pas ça. Je comprends les militants PCF qui ont un regard trouble sur la situation. Mais, je ne suis pas Manuel Valls. Avec mes collègues de la majorité nous avons clos le budget. Ce n'est pas le choix du président qui s'impose mais ce sont des choix collectifs. La seule question est de savoir si l'arrivée de Laurent Burgoa (UMP) à la présidence du conseil général ou d'élus FN sont des bonnes choses pour les Gardois…
Objectif Gard : Vous avez rencontré l'association Tous Pour Nîmes. Une alliance est envisageable ?
Jean Denat : Avoir fait 9 % aux municipales de Nîmes, c'est un bon résultat pour une association citoyenne qui n'est aidée par aucun parti. Seul on est rien, ce qui m'importe c'est de poursuivre l'action commune.
Objectif Gard : Nous sommes à quatre mois des départementales. L'UMP/UDI est déjà partie…
Jean Denat : Je pense que nous partirons mi-janvier. Mais vous connaissez la fable de la Fontaine sur le Lièvre et la Tortue… En mars, j'ai créé la surprise à Vauvert. Pour gagner, il faut un leader, un projet et une équipe. Je resterai celui qui, jusqu'au bout, mettra son énergie à ce que la gauche conserve le département.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
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