FAIT DU JOUR Réparez vos appareils endommagés grâce à l’Atelier du S.A.V.
Votre aspirateur est en panne ? Votre plancha ne s’allume plus ? Votre cocotte-minute siffle bizarrement ? Pas de panique ! Plutôt que de commencer à jeter un œil sur un nouvel appareil, passez d’abord par l’atelier du S.A.V. où Guillaume Mathieu réalise chaque jour de petits miracles.
Aspirateurs, fours, machines à laver, perceuses, planchas… Entrer dans l’Atelier du S.A.V., c’est comme pénétrer dans la caverne d’Ali Baba, sauf que tout est un peu défectueux et que le seul or que l’on peut trouver ici est entre les mains de Guillaume Mathieu, le gérant de cet atelier. Depuis plus de deux ans, ce trentenaire s’est installé dans sa maison familiale de Brignon, là même où soixante ans plus tôt sa grand-mère vendait des habits.
« C’est fou ce que l’on jette ! »
Si Guillaume est doué pour le bricolage, c’est parce qu’il est d’un naturel curieux, mais aussi parce qu’il a « beaucoup joué au Lego Technic étant enfant », plaisante-t-il à moitié. Celui qui a commencé dans la mécanique automobile, puis dans le commerce de pièces détachées, a décidé de se mettre à son compte en avril 2017 après avoir fait un constat de plus en plus partagé : « Quand j’allais à la déchetterie, je me disais ‘c’est fou ce que l’on jette’ ! » Voilà comment est né l’Atelier du S.A.V. Et les débuts n’ont pas été faciles : « Le premier mois, j’ai fait 30€ de chiffre d’affaires ! Et encore, c’était une réparation pour une voisine ». Mais le bricoleur en veut, tente de se faire connaître auprès des particuliers et démarche les entreprises. Très vite, le groupe SEB (c’est bien) lui fait confiance : « c’est une société qui fait de la réparabilité une marque de fabrique. J’ai suivi une formation chez eux, j’ai eu leur agrément, et depuis je répare leurs produits ».
9 appareils sur 10 réparés !
Guillaume ne s’arrête pas en si bon chemin et récupère, petit à petit, d’autres grandes enseignes du secteur comme Cora, Conforama, But, Hyper U, Castorama, Brico Dépôt… Par ailleurs, le bouche-à-oreille porte ses fruits et les particuliers affluent. « Mon principe est toujours de dire oui à un client. Je lui fais un devis et, si ça lui convient, je me lance », explique Guillaume. Il faut compter 8 à 10 jours entre le moment où l’on apporte l’appareil et celui où on le récupère comme neuf. Car le jeu en vaut la chandelle : « Plus de 9 appareils sur 10 sont réparés », assure-t-il. Les autres sont ceux dont le coût de la réparation vaut plus que le produit lui-même ou « quand on ne trouve plus les pièces », se justifie-t-il en désignant un Thermomix des années 80. « C’était des bons produits », lance-t-il avec un brin de nostalgie.
Obsolescence programmée
Forcément, on en vient à parler d’obsolescence programmée, une théorie selon laquelle la durée de vie d’un produit serait délibérément réduite afin qu’il soit remplacé plus régulièrement… Lui qui chaque jour se plonge dans les entrailles des appareils a-t-il un avis ? « Les grands groupes calculent pour avoir le cycle de vie le plus long avec un coût le plus faible possible. Mais je ne pense pas qu’il y ait une durée précise, il faut plutôt raisonner en nombre de cycles. En réalité, tout dépend de la fréquence de l’usage de l’appareil. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que si certaines marques ont une vraie volonté de ne pas gaspiller, d’autres ne veulent pas jouer le jeu et c’est un choix de leur part ». Si les marques ne jouent pas le jeu, Guillaume, lui, s’amuse à relever de nombreux défis et limite, à sa manière, l’impact écologique des déchets. Une démarche exemplaire.
Tony Duret
L’Atelier du S.A.V. – 4, rue du Vigneau – 30 190 Brignon. Tel : 06 66 62 20 84. Site Internet sur ce lien ou page Facebook.